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ESWC Winter: Just Dance a fait swinguer Paris (et suscité des vocations)

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Le week-end dernier s’est déroulé l’ESWC Winter, l’édition d’hiver de la Coupe du monde des Sports Electroniques. Et si les grands noms de l’eSport (FIFA, Call of Duty, League of Legends) ont évidemment focalisé l’attention, l’événement a aussi été marqué par les finales mondiales de Just Dance, qui confirme, cette année encore, sa montée en puissance dans la discipline.

Des baskets, des sacs à dos ou encore des manteaux jonchant ici ou là. On savait que l’eSport pouvait procurer quelques belles sensations mais peut-être pas au point d’en faire tomber la chemise. Enfin, tout dépend du jeu dont on parle. Car si Call of Duty et l’étape française de sa ligue mondiale – la CoD World League, League of Legends ou encore Clash Royale – et ses 100 000 viewers ont fait vibrer le Hall 5 de la Porte de Versailles, Just Dance a fait le show le week-end dernier lors de l’ESWC Inter premier du nom, à savoir l’édition hivernale de la Coupe du monde des Sports Electroniques.

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Difficile de toute façon de passer à côté de ce jeu et de son championnat du monde, représentés par des participants venus du monde entier, à l’image de la finale qui opposait le Turc et futur vainqueur « Technoth » (Umutcan) à la Brésilienne Pamela Ribeiro. Evidemment, le camp français n’était pas en reste, avec Manu, 17 ans et Dina (31 ans), vice-championne du monde l’année dernière. Mais aucun des deux n’a réussi à s’inviter dans le dernier carré. « Je n’ai aucun regret. J’ai tout fait. Je n’aurai pas pu faire plus » estime la triple championne de France.

La vice-championne du monde en 2016, la Française "Dina"
La vice-championne du monde en 2016, la Française "Dina" © -

Un entrainement digne d’un mi-temps professionnel

Si la déception est palpable, elle n’a privé pour autant nos Frenchies de leur plaisir de danser. Une passion qui a presque des allures de deuxième métier quand on se penche sur leur calendrier. « Une semaine ? Environ 4 heures d’entraînement par jour. Alors fois sept… ça nous fait quasiment un bon gros mi-temps tout ça, détaille avec le sourire Dina. La notion de plaisir, il y a des jours avec et des jours sans. Des fois le moral n’est pas là et on n’a pas envie de recommencer les mêmes chansons. Mais c’est ce qui fait les champions. » Oui, car si de l’extérieur, le rendu a l’air facile, être un JustDanceur de haut niveau ne se fait pas d’un claquement de doigts. Comme pour toute compétition d’eSport, c’est la ténacité qui paie, notamment pour arriver, après cinq mois de lutte, à l’ultime rendez-vous des World Finals.

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Et après trois ans d’existence, Just Dance commence sérieusement à regarder dans les yeux les autres grands noms de l’eSport. « Ce jeu a sa place et apporte peut-être une expérience plus sportive que Call of Duty ou League of Legends. L’eSport, ce n’est pas seulement jouer derrière son écran. Je pense que Just Dance correspond à sa définition », juge Dina. La crédibilité des compétitions sur Just Dance est d’autant plus importante qu’elle est encadrée par un jury… de connaisseurs. « On fait un jeu vidéo et on a envie que les chorégraphies soient accessibles à tout le monde, explique Mehdi Kerkouche, chorégraphe (danseur et doublure de Christophe Maé dans le Roi Soleil) et intervenant sur le jeu. Notre challenge depuis six ans c’est d’être inventif et de coller à l’univers de l’artiste. Ce qu’on attend de voir, c’est si ces danseurs amateurs ont une technique, une énergie et arrivent à incarner les personnages que l’on a inventé pour ce jeu ».

Le jury en plein verdict
Le jury en plein verdict © -

Sur un air de Danse avec les Stars

Et gare à la moindre petite erreur. « C’’est vraiment terrible. J’ai même dû trancher entre une jambe droite et une jambe gauche, témoigne l’un des membres du fameux jury, la directrice des chorégraphies sur Just Dance Barbara Chane Kane. Mais c’est une compétition, on va vraiment dans les petits détails pour pouvoir départager deux danseurs. » Pour peu, on se croirait sur le plateau de Danse avec les Stars. D’ailleurs, certains JustDanceurs rêvent d’épouser une carrière professionnelle. Et le jeu peut être un bon tremplin. La preuve ? En mettant en avant ses états de service, Manu a pu intégrer une école de danse et se rapprocher de son rêve. Dina, elle, a déjà pris des cours. Zumba, Modern Jazz, hip-hop… l’intéressée a touché à tout. Mais pas question pour elle de jauger son niveau sur Just Dance à celui d’un danseur pro.

Pour l'emporter dimanche, le jeune "TechNoth" a tout donné
Pour l'emporter dimanche, le jeune "TechNoth" a tout donné © -

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« Si on me demande d’improviser un freestyle, ce n’est pas le truc sur lequel je serai le plus à l’aise, assure-t-elle. Mais Just Dance, ça c’est mon truc. » La fusée d’un débouché professionnel de Just Dance n’a pas encore décollé. Mais les World Finals ont fait leur boulot niveau publicité. « On a plein de gens qui ont envie de devenir danseur et ça grâce à ce jeu vidéo, c’est super gratifiant pour nous, souligne Mehdi Kerkouche. On se dit que c’est né dans un petit salon. Les passionnés de Just Dance se sont mis à suivre des stages. Quand moi je copiais des chorégraphies de Mickael Jackson, eux, aujourd’hui, copient des chorégraphies de Just Dance. Je n’en ai pas encore rencontré qui sont devenus danseurs professionnels. Je n’en ai pas encore engagé sur des spectacles mais j’espère que ça va arriver. »

Alix Dulac avec Arthur Perrot