PES 2017 : on y a joué… et on aime déjà

On venait tout juste de le sortir de notre console, de le ranger dans sa boite et de se mettre – pour les heureux possesseurs – en mode Euro, avec le jeu officiel développé par la même firme. Alors que PES 2016 vit ses derniers moments et qu’UEFA Euro 2016 va naturellement s’imposer sur nos écrans dans les jours à venir, Konami a déjà dévoilé les principaux contours de PES 2017, le week-end dernier à Milan, en marge des PES World Finals, qui a vu le Français Walid Rachid Tebane conserver son titre mondial, et de la finale de la Ligue des champions, qui a accouché du onzième succès du Real Madrid. RMC Sport y était, a disputé une bonne dizaine de matches sur ce nouvel opus et vous livre ses premières impressions.

Plus beau, ton jeu sera
C’est une promesse, que les quelques parties jouées à Milan semblent conforter. Toujours boostés par le moteur Fox Engine si cher à Konami – pour les non-initiés, le moteur de jeu du blockbuster Metal Gear Solid V – les graphismes nous ont paru plus fins que ceux de la précédente version. N’attendez pas, en lisant ces lignes, une révolution. Mais une agréable sensation de netteté, avec un rendu de la pluie plus dynamique, des gouttes de sueur encore plus réalistes, des visages plus fins, plus clairs et aux stigmates plus saisissants. En clair, si Madame en zieutant votre écran fondait déjà sous la plastique d’Olivier Giroud, cela ne devrait pas s’arranger dans les mois à venir. Messieurs, vous êtes prévenus.
Ton interface, changée tu trouveras
Si la façon de naviguer dans le plan de jeu (le menu tactique de PES) reste la même, certaines habitudes ont changé. Dorénavant, nos joueurs n’auront pas seulement leur nom d’indiqué mais auront également leur visage à l’écran. Une belle façon de rendre plus humain un menu pas franchement chaleureux, visuellement parlant, à tel point qu’on se demande comment Konami n’a pas pu y penser plus tôt....
A défaut de pouvoir creuser plus profondément la question tactique dans ce menu, on a pu tout de même constater un changement qui marquera les fans de la première heure : l’habituelle flèche rouge, qui signifiait que le joueur concerné serait dans la forme de sa vie, ferait trembler les filets comme jamais ou, pour un gardien de but, serait tout simplement infranchissable, a changé… de sens. C’est désormais une flèche bleue vers le haut qui symbolisera le feu dans les jambes de vos joueurs. Ce n’est peut-être qu’un détail pour vous mais pour les amoureux de PES, cela signifie beaucoup.
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Le jeu au sol, tu privilégieras
C’était le parti pris sur PES 2015, beaucoup (beaucoup) moins sur PES 2016. Ceux qui ont suivi la saison de PES League l’ont vu : le chemin le plus court et le plus simple pour aller marquer un but dans l’édition précédente passait par la voie des airs et faisait presque toujours mouche à chaque fois. Là, PES 2017 semble effectuer un heureux retour en arrière : au jeu au sol, aux redoublements de passes, à la recherche du décalage gagnant et de la passe millimétrée, tout un programme savamment imposé par un rythme plus lent et plus posé. En parlant de passes, on a pu constater par nous-mêmes les dégâts du tout nouveau système, qui, à première vue, pourra être d’une efficacité clinique, à condition d’avoir réuni toutes les conditions préalables (bonne orientation du corps et sens du timing).
On espère évidemment que ces dernières ne deviendront pas systématiques et donc abusives. Les puristes de l’époque Bierhoff devraient apprécier le retour des centres dans la surface et les débordements savamment travaillés sur les côtés. Enfin, nous avons vu moins de bugs de collisions et une défense plus propre. Pour faire simple, il ne faudra pas juste être agressif mais tendre le pied au bon moment : cette fois, le joueur adverse ne stoppera pas nécessairement sa course et ne perdra pas systématiquement le ballon non plus.
Plus d’options, tu auras
C’est le parti pris par Konami, celui défendu par son Brand Manager européen, Adam Bhatti : PES 2017 mettra l’accent sur les sensations de jeu plus que son contenu. En clair, il ne faudra pas attendre une bordée de nouvelles licences dans le volet à venir – même si l’époque North London est révolue puisqu’ Arsenal est désormais sous licence ! – mais plus d’options concernant la mécanique de jeu. C’est le cas sur les corners, où on pourra défendre en zone ou à la culotte, décider de gêner la sortie du gardien ou d’adopter la tactique de la chenille, en plaçant tous ses joueurs en file indienne à l’entrée de la surface avant de les faire jaillir vers le point de penalty… technique d’ailleurs expérimentée à plusieurs reprises et particulièrement efficace.
Faire monter son gardien sur les coups de pied de coin fait partie des nouveautés, tout comme la possibilité, en cours de match, de varier son style de jeu : reproduire le tiki-tika de Guardiola, pratiquer le jeu long à l’anglaise ou adopter un bon vieux contre meurtrier. Un apport louable tout comme le retour à la gestion offensive ou défensive de son équipe (tout pour l’attaque ou garer un voire deux bus devant sa surface notamment), réclamé à cor et à cri par les joueurs ces dernières années. La preuve, messieurs-dames, que Konami a fini par vous écouter.
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Un jeu à jour, normalement tu auras
Ce sont les premiers mots d’Adam Bhatti : au moment de votre achat, PES 2017 sera à jour, avec les derniers transferts du mercato d’été. L’information a été tellement martelée, lors de la présentation et lors des différentes interviewes accordées, qu’on est bien tenté de le croire. Mais cela avait été déjà été le cas la saison passée et la déception avait été énorme. Conscient de ce couac retentissant, Konami a promis – juré – qu’on ne l’y reprendra pas une deuxième fois. On l’espère, car si la promesse est belle et bien tenue, la mise à jour hebdomadaire des joueurs se fera aussi bien offline qu’online. Tiens, justement, un mot sur le jeu en ligne. Adam Bhatti nous a assuré que les équipes de développement se penchaient sérieusement sur ce problème, handicapant en raison des nombreux problèmes de serveurs, autant pour le joueur lambda, une bande d’amis que pour les gamers tentés de jouer une qualification pour leur PES League nationale. On ne demande qu’à voir le résultat.
Notre verdict
Ce n’est évidemment pas en dix petites parties que l’on peut émettre un avis tranché et définitif sur ce PES 2017, encore en cours de développement et qui se dévoilera un peu plus dans les semaines à venir, notamment lors de l’E3, le grand salon du jeu vidéo de Los Angeles. Mais nos sensations manette en main ont été bonnes, très bonnes mêmes. On a apprécié le retour du jeu au sol et des phases de construction chères à tout bon footeux qui se respecte. Il faudra surveiller l’évolution des gardiens et certaines de leurs prises de balle et veiller à ce que certaines séquences de jeu (passes millimétrées et centres dans la surface) ne fassent pas systématiquement mouche. Jauger, aussi, l’apport réel d’une IA censée s’adapter de suite à notre style de jeu, une promesse expérimentée presque tous les ans et au rendu pas toujours convaincant. Mais s’il conserve le rythme lent et posé qui est le sien, ce PES 2017 a de sacrés arguments à faire valoir.