"Tu vas être Ballon d’Or!": comment le vestiaire des Bleus vit la course au trophée sur fond de cohabitation Dembélé-Mbappé

Clairefontaine, lundi à 17h50. L’ensemble du groupe France fait son arrivée sur le terrain du stade Pierre Pibarot. Environ 200 spectateurs sont présents et attendent avec impatience de pouvoir faire dédicacer maillots, casquettes ou encore goodies. Malgré sa gêne à l’ischio gauche et une séance prévue en salle dans la foulée Ousmane Dembélé est bien là, en baskets et survêtement. "Et Ousmane Ballon d’Or, Ousmane Ballon d’Or...", chante le public au moment d’apercevoir le joueur parisien. De quoi provoquer un large sourire chez plusieurs cadres de l’effectif des membres du staff des Bleus.
Dans le vestiaire de la sélection, ce sujet reste encore aujourd’hui très peu évoqué. Certaines sources l’assurent: la thématique Ballon d’Or s’invite dans les discussions uniquement lorsque le sélectionneur ou les joueurs se présentent face aux médias. La priorité aujourd’hui est mise sur la qualification pour la prochaine Coupe du Monde 2026. Mais aussi l’état de forme de certains cadres, comme justement Ousmane Dembélé. La faute à un rassemblement ultra-condensé et ultra-rapide avec deux matchs en l’espace de quatre jours.
"Ousmane a atteint une sorte de plénitude"
Mais dans les couloirs du château de Clairefontaine, il y a aujourd’hui la volonté de mettre encore davantage Ousmane Dembélé en avant. Lors du dernier rassemblement en juin, où une grosse incertitude existait avant la Coupe du monde des clubs, Didier Deschamps marchait sur des œufs lors de ses prises de parole à ce sujet. Mais lors d’une conférence de presse en Allemagne, il a décidé de lever toute ambiguïté. "Évidemment, je suis à 100 % derrière Ous' pour le Ballon d'Or, avec la saison qu'il réalise. Il le mérite. Si vous me demandez entre Lamine Yamal et Ous', c'est Ous' à 100 %", a déclaré le sélectionneur. En cette rentrée, la position de Deschamps reste inchangée et il l’a répétée à plusieurs médias lors d’entretiens accordés mardi.
Cet état d’esprit est aussi partagé par la majorité du groupe France. La plupart de l’effectif s’amuse à taquiner régulièrement "Dembouz" en lui glissant à l’oreille: "Tu vas être Ballon d’Or!" Des scènes qui se répètent depuis le mois de mars, avant même l’obtention de la Coupe d’Europe par le PSG.
Pour Jules Koundé, coéquipier en club de Lamine Yamal et en sélection d’Ousmane Dembélé, il est aujourd’hui plus complexe d’être aussi affirmatif. "J’ai déjà répondu, je vais le refaire. Les deux méritent. Ils ont fait une saison extraordinaire, avec des trophées à la clé. En étant coéquipier des deux, c’est difficile. Ce n’est pas moi qui vote et il y a des arguments pour les deux. Je suis très content d’être avec Lamine, de voir comme il nous porte. Ousmane a atteint une sorte de plénitude, il joue son meilleur foot, avec les statistiques, que le meilleur gagne", explique le défenseur face au média ce mercredi.
Le staff déjà convaincu
Le staff de l’équipe de France affiche lui aussi son soutien à leur numéro. Les hommes de confiance de Deschamps seraient les premiers heureux de voir Dembélé soulever le Graal. L’attaquant garde un lien très fort avec eux. Comme l’adjoint Guy Stéphan, qui l’a vu grandir et entraîné par son fils à Rennes. Même constat pour le préparateur physique Cyril Moine avec lequel il a surmonté des difficultés physiques depuis son passage à Barcelone.
Dans ce contexte si particulier et à l’approche du grand soir, Ousmane Dembélé garde ses distances avec le sujet Ballon d’Or. Face aux nombreux supporters lundi à Clairefontaine, il s’est d’ailleurs contenté d’un petit sourire en coin. Le joueur de 28 ans répète toujours, autour de lui, qu’il place le collectif au-dessus de tout. En attendant, il continue de soigner sa gêne à l’ischio-gauche loin des regards à Clairefontaine. Reste à savoir s’il sera prêt à temps pour affronter l’Ukraine vendredi soir en Pologne, afin de briller un peu plus avant le 22 septembre.