Benatia: "Guardiola ne donne pas une grande importance aux rapports humains"

Invité ce lundi soir du Vestiaire, sur RMC Sport 1, le Marocain Medhi Benatia a évoqué ses aventures sous les ordres de Pep Guardiola au Bayern Munich. S'il salue un grand tacticien, le défenseur a en revanche plus de mal avec l'homme...

Aujourd'hui joueur de Al Duhail, au Qatar, Medhi Benatia a eu la chance de porter le maillot de grands clubs européens durant sa carrière, comme la Roma, la Juventus et le Bayern Munich. En Allemagne (2014-2016), le défenseur marocain a évolué sous les ordres d'un certain Pep Guardiola. Et il en garde toujours un souvenir marquant.

Invité ce lundi soir du Vestiaire, sur RMC Sport 1, Benatia a ainsi évoqué sa relation avec l'entraîneur catalan. Qu'il adore d'un point de vue football, mais beaucoup moins sur un plan humain... "Pour ceux qui ont travaillé avec Pep, c’est malheureusement toujours le même constat qui ressort", souffle-t-il.

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"On n'est pas là pour être amis"

Commençons par le positif: le terrain. "C’est peut-être le meilleur tacticien au monde: moi je suis arrivé sous ses ordres à 28 ans je crois, avec pas mal de bagages, et pourtant chaque jour avec lui tu as l’impression de découvrir une nouvelle facette du football, considère Benatia. Il t’apprend toujours à jouer, tu as l’impression qu’il n’y a pas de pressing, il te montre comment positionner ton corps, comment contrôler le ballon de façon à avoir les épaules bien ouvertes face au jeu… Sur la tactique, il va toujours chercher la supériorité au milieu de terrain, il veut jouer. Avec lui, en deux ans, je n’ai d’ailleurs pas fait de course à l’entraînement. Un jour, je lui ai même dit: 'Mais coach, on ne fait jamais de physique?' Il m’a répondu: 'Pour quoi faire? Mon équipe a le ballon, alors on court avec le ballon.'"

Sauf que Guardiola, derrière le technicien, est aussi un homme régulièrement critiqué pour son manque d'empathie. Un constat que fait également Benatia. "Humainement, c’est mon avis, mais partagé par beaucoup, Guardiola est quelqu’un qui ne donne pas une grande importance aux rapports humains, poursuit-il. Lui dit que c’est parce qu’il a été déçu par le passé. Il m’a dit cash: 'Je t’ai acheté, je t’ai voulu. Tu as telle qualité, telle qualité, j’ai besoin de ça, je vais t’apprendre ça, ça, ça. Tu es là pour faire ce que je dis, mais on n’est pas là pour être amis.' Ok… Moi je sortais de la Roma, avec Rudi (Garcia) à qui je faisais presque la traduction. On n’était pas potes, mais on avait une super relation, et pareil avec Guidolin (à l’Udinese). Mais avec Pep, non."

Ce qui a entraîné quelques accrochages. "C’est lui le boss, c’est lui qui décide, c’est lui qui te dit comment tu dois jouer, soupire Benatia. Au bout d’un moment, ça m’est arrivé de lui dire: 'Ecoute, tu m’as acheté 30 et quelque millions, donc c’est que j’ai des qualités. Si tu m’as pris pour me changer, alors il faut chercher quelqu’un d’autre.'"

CC