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OM: "Adrien, c'était plus qu'un leader", Benatia se livre sur le crève-coeur de devoir se séparer de Rabiot après son altercation avec Rowe

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Dans un entretien exclusif accordé à RMC Sport, le directeur sportif de l'OM Medhi Benatia revient en détails sur la séparation prochaine entre le club olympien et Adrien Rabiot, placé sur la liste des transferts après son altercation avec son coéquipier Jonathan Rowe. L'ancien défenseur confesse "avoir de l'affection" pour l'international français mais défend que ce qu'il s'est passé "est trop grave pour passer à côté".

En prenant la décision de placer sur la liste des transferts Adrien Rabiot et Jonathan Rowe après leur clash dans les vestiaires suite à la défaite inaugurale à Rennes (1-0), l'Olympique de Marseille sait que cela ne risque pas d'être sans conséquences sur le plan sportif. Mais comme l'a rappelé Medhi Benatia dans un entretien exclusif avec RMC Sport ce mercredi, "il faut savoir prendre ses responsabilités" quand il s'agit de "défendre une insitution forte".

"Adrien, c'était pour nous ce maillon fort de ton équipe, aussi bien humainement que sur le terrain"

Pendant plusieurs minutes, le directeur sportif olympien a pris le temps d'évoquer sa relation avec l'international français (53 sélections), l'un des piliers du groupe de Roberto De Zerbi sur lequel le coach italien comptait beaucoup cette saison. Mais selon l'ancien défenseur central, cela n'excuse pas tout et, comme l'avait rappelé le président Pablo Longoria avant lui, "la faute est trop grave pour un club de foot".

"Je ne me permettrai jamais de dire 'l'enfant terrible Rowe et l'enfant terrible Rabiot'", rappelle Benatia en préambule. "Ce n'est pas vrai. Ils ne nous ont jamais causé le moindre problème ici. Adrien, c'était plus qu'un leader, c'était pour nous ce maillon fort de ton équipe aussi bien humainement que sur le terrain. Moi, encore plus, au-delà du respect, j'avais de l'affection. J'ai de l'affection pour Adrien Rabiot. Ça ne va pas changer. C'est pour ça qu'on a été d'autant plus choqués que ça arrive avec un joueur comme ça. Ça aurait pu arriver avec un ou deux, t'aurais dit 'pu****, on va sanctionner pareil de toute façon mais on a toujours su qu'il était un peu bancal'. Là non. Je ne vais jamais remettre en question ni le professionnalisme ni le joueur. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, parce que je ne le dirai pas, parce que ce serait un grand manque de respect. Je n'oublierai jamais les sacrifices qu'Adrien a fait pour venir. Je sais très bien les efforts qu'il a faits, les offres qu'il a reçues cet été et qu'il n'a entre guillemets même pas pris en considérations parce qu'il se voyait vraiment rester. Et nous, plus que lui donner trois ans de contrat avec un des meilleurs contrats du club... on ne peut pas faire plus que montrer tout l'attachement et l'affection qu'on avait pour lui. Par contre quand il se passe ce genre de choses... C'est un acte isolé mais c'est quelque chose de trop grave pour passer à côté."

Trouver un remplaçant à Rabiot, mission impossible pour l'OM?

Le club olympien se retrouve dans une situation délicate, à savoir qu'en plaçant Adrien Rabiot sur la liste des transferts, cela oblige la cellule recrutement à s'activer très rapidement pour tenter de trouver au pied levé un joueur à son poste, et un joueur ayant un impact rapide sur les performances de l'équipe. Une situation très complexe qui n'échappe pas au directeur sportif de l'OM, même s'il entend avant tout protéger le groupe après cette bagarre.

"Un joueur comme Rabiot, ne pensez pas que je vais dire 'ne vous inquiétez pas, je vais trouver un joueur plus fort que Rabiot en dix jours de mercato'. Ce n'est pas vrai. Je sais très bien le poids qu'a eu Adrien Rabiot sur notre saison, je l'ai répété. Au-delà de l'homme extraordinaire qu'il est, il y a aussi le joueur qui est fabuleux, qui nous a portés l'année dernière, et ça je ne l'oublierai jamais. A un moment, je pense que tous les êtres humains peuvent être amenés à se tromper, à avoir parfois des agissements où tu vas en faute. Mais là, la faute est beaucoup trop grave pour un club de foot. Je voyais la tête des joueurs, ils étaient choqués. J'ai des agents qui m'ont appelé depuis trois jours, les joueurs disent 'on n'a jamais vu ça'."

CMP avec Florent Germain