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"Si vous ne partez pas, je ruine votre carrière": un ex-joueur de l’OM et du Real Madrid révèle comment Bernard Tapie l’a forcé à changer de club

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Dans un entretien accordé à AS, Rafa Martin Vazquez, l’ancien milieu de terrain du Real Madrid, raconte comment Bernard Tapie lui a mis la pression pour qu’il quitte l’OM peu après son arrivée en 1992.

Son aventure à l’OM se résume finalement à neuf apparitions. Le temps d’inscrire trois buts, de délivrer deux passes décisives et d’être poussé vers la sortie sans ménagement. Dans un entretien accordé à AS, Rafa Martin Vazquez est revenu sur son passage mouvementé dans les Bouches-du-Rhône. Après avoir quitté le Torino à l’été 1992 pour s’engager avec Marseille, qui avait déjà cherché à le recruté l’année précédente, le milieu de terrain espagnol avait réalisé des débuts plutôt prometteurs sous le maillot phocéen.

Mais d’après lui, les dirigeants de l’OM ont subitement changé d’attitude au bout de quelques matchs. "Du jour au lendemain, j'ai commencé à sentir que l'entraîneur (Jean Fernandez) était plus distant", raconte l’ancienne légende du Real Madrid. "À un moment donné, il m'a dit: ‘Écoute, Jean-Pierre Bernès (alors dirigeant de l’OM et bras droit du président Bernard Tapie, NDLR) va venir à l'entraînement demain, le club veut te parler’. Puis Bernès et une autre personne sont venus me dire que je n'étais pas le joueur qu'ils imaginaient. C’était des excuses. Vous ne pouvez pas me dire que je ne suis pas le joueur que vous voulez alors que vous me courez après depuis un an et que vous vouliez me recruter., maintenant que je suis là, que l'équipe gagne et que je marque des buts..."

"Peu après, l'agent belge qui travaillait avec Marseille m'a appelé chez moi pour me dire qu'ils voulaient que je parte, parce que Madrid voulait me recruter et qu'il y avait une offre très importante", assure Rafa Martin Vazquez, qui a pris sa retraite de joueur en 1999 après une dernière expérience en Allemagne.

"Il ne lui manquait plus que le petit chapeau d’Al Capone"

Malgré l’insistance des dirigeants marseillais, l’international espagnol (38 sélections, 1 but) n’a pas voulu partir tout de suite. "Les choses ont alors empiré", témoigne-t-il. "Un jour, alors que j'étais à l'hôtel où nous étions rassemblés pour jouer à domicile contre Monaco, je suis monté dans le bus, je me suis assis près de la fenêtre et j'ai vu Bernard Tapie, le président, monter à bord. Il a salué tout le monde et quand il est arrivé à ma hauteur, il s'est assis à côté de moi. ‘On m'a dit que vous ne vouliez pas partir’. Je lui ai répondu: ‘Non, monsieur le président, je suis très heureux ici’. (...) Et la troisième fois que je lui ai dit non, il ne lui manquait plus que le petit chapeau d'Al Capone, il m’a dit: ‘Je crois que vous ne m'avez pas bien compris. Si vous ne partez pas, je ruine votre carrière. Vous jouerez avec l'équipe de troisième division’. Quand je suis rentré chez moi, j'ai dit à ma femme: ‘Nous devons faire nos valises’."

Après ce dernier échange avec Bernard Tapie, Rafa Martin Vazquez n’a plus disputé la moindre minute avec Marseille, jusqu’à son retour au Real Madrid l’été suivant. Plus de trente ans plus tard, l’OM a tout de même invité son éphémère milieu de terrain à venir assister en loge au choc face au Real Madrid, ce mardi à Bernabeu (21h), en ouverture de la Ligue des champions.

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport