Un plan décidé le matin du match: comment De Zerbi a réussi son coup tactique avec l'OM face à l'Ajax

Sept recrues estivales au coup d’envoi: la victoire de l’OM face à l’Ajax (4-0) est d’abord celle d’un recrutement réussi. Une adaptation express des joueurs arrivés en fin de mercato, illustrée par le doublé de Paixao, évidemment, mais aussi par la solidité d’une défense totalement renouvelée (Pavard, Aguerd, Medina, Emerson) et par l’intelligence des deux milieux de terrain (O’Riley et Vermeeren) qui ont totalement répondu aux attentes de Roberto De Zerbi.
L’absence de Weghorst a tout changé pour l’OM
Justement, ce match convaincant contre l’Ajax est aussi un succès tactique de l'entraîneur italien. De Zerbi, qui aime parler football dans ses prises de parole, a livré après le match quelques coulisses de son plan de jeu. L’absence dans le groupe néerlandais des deux attaquants Kasper Dolberg et surtout Wout Weghorst a fait cogiter "RDZ" toute la nuit, et le technicien italien a confié avoir modifié son approche tactique le matin même du match. Sans l’immense Weghorst, qui sert de point d’appui à l’Ajax et permet aux Néerlandais d’utiliser son jeu de tête sur des centres dans la surface, l’équipe de John Heitinga allait forcément proposer un jeu moins direct, avec des profils assez similaires sur le terrain: des joueurs qui aiment dézoner, avoir le ballon, être en mouvement, comme le réclame aussi la philosophie de jeu de l’Ajax.
L’annonce prémonitoire de De Zerbi lors de la séance vidéo
Si l’objectif n’était pas de laisser volontairement la possession à son adversaire, le coach de l’OM a insisté avec ses joueurs, notamment lors du briefing vidéo, sur l’importance de l’agressivité et de la patience dans le pressing. RDZ a promis à son groupe que l’Ajax serait en grande souffrance à la perte du ballon et que la vitesse des attaquants de l’OM, en transition, serait une arme fatale. Des paroles aux actes: deux buts sont venus d’une récupération haute, celui de Mason Greenwood, et le deuxième de Paixao, suite à un ballon "gratté" à 25 mètres du but par Arthur Vermeeren. Et la vitesse a été un élément clé de la rencontre, en faveur de l’OM.
Vermeeren, le pari gagnant
L’hyperactivité du jeune milieu belge (20 ans) a aussi été l'un des atouts majeurs de Marseille. De Zerbi s’est privé au début du match de Pierre-Emile Hojbjerg car le Danois avait beaucoup enchaîné ces derniers matchs mais aussi car RDZ voulait un milieu de terrain avec énormément de fougue et de volume de jeu et avait confiance, dans ce registre, en O’Riley, Vermeeren et Nadir, que l’Italien a félicité après le match pour leur prestation, la sortie de Nadir à la mi-temps, s’expliquant plus par une volonté de sécuriser le couloir droit de la défense, avec l’entrée de Weah.
Un effectif fourni, et une volonté de concerner tout le monde
Comme à son habitude, De Zerbi a d’ailleurs multiplié les échanges en tête à tête avec certains joueurs pour peaufiner son plan tactique et expliquer ses choix. La concurrence est rude, avec cet effectif fourni, ce qui est le lot des équipes qui veulent rester performantes en championnat et en Ligue des champions. Et même si Vaz et Gouiri avaient forcément des regrets de ne pas avoir pu participer au festival offensif du soir, ce n’est probablement que partie remise. Grâce à la variation de ses compositions d’équipes, l'entraîneur olympien réussit à concerner tout le monde, c’est aussi l’une de ses grandes réussites du mois de septembre.