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Sous haute surveillance: pourquoi la fronde de supporters strasbourgeois met les autorités en alerte

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Dans une interview accordée à RMC Sport, le commissaire Ronan Delcroix, directeur de la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme (DNLH), explique être très vigilant face à la fronde des groupes d’ultras strasbourgeois contre le club.

La contestation de plusieurs groupes ultras de Strasbourg ne trouble pas seulement les dirigeants du club. Elle met également en alerte les autorités françaises. Dans une interview accordée à RMC Sport, le commissaire Ronan Delcroix, nouveau directeur de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) depuis deux mois, confie suivre une grande attention les éventuelles évolutions de ce conflit qui se limite actuellement à des grèves d’encouragements et des banderoles hostiles au projet mené par l’actionnaire BlueCo.

"Si le dialogue reste rompu, la contestation pacifique pourrait basculer sur une contestation violente"

Cette colère s’est ouvertement manifestée par un message déployé en tribunes, le 14 septembre dernier face au Havre (1-0), contre Emanuel Emegha après l’annonce du transfert du capitaine à Chelsea pour l’été prochain. "Emegha, pion de BlueCo. Après avoir changé de maillot rends ton brassard", avaient-ils écrit, provoquant l’indignation de l’entraîneur Liam Rosenior, du président Marc Keller mais aussi d'autres groupes de supporters. En réaction, le club a mis en place de nouvelles mesures pour quatre groupes comme l’interdiction des accès à la pelouse, le retour de stadiers dans le kop, mais aussi des billets nominatifs.

Les ultras ont alors réagi par une grève totale des encouragements contre le Paris FC, puis l’OM. Jeudi, une petite éclaircie est apparue en Ligue Conférence avec des chants entendus dans le parcage visiteurs de Bratislava (1-2) après 15 premières minutes muettes. Dimanche, la réception d’Angers (17h15, 7e journée de L1) sera scrutée de près par la DNLH, service du ministère de l’Intérieur spécialisé dans le monde du sport, et notamment le football.

Quelle mesure si le conflit se durcit?

"Dans le suivi qu'on réalise des clubs et la préparation des matchs, l'état d'esprit des supporters est pris en compte", explique le commissaire Ronan Delcroix. "Dans le cas de Strasbourg, c'est quelque chose qu'on suit depuis le début de la contestation contre BlueCo. Mais concernant Strasbourg, la contestation est matérialisée par une grève des encouragements, par des banderoles. Effectivement, pour le match de Strasbourg contre Marseille, nous avons eu une vigilance renforcée en se disant que le lien allait être rompu entre les UB90 et les dirigeants du club de Strasbourg."

"Est-ce que d'une contestation pacifique, nous n'allons pas basculer vers une contestation violente?", s’interroge-t-il sur un éventuel durcissement du mouvement. "Et à partir des informations que nous avons obtenues, nous savons pour l'instant que la contestation des UB90 va rester pacifique. Néanmoins, nous restons vigilants, puisque lors des prochaines rencontres, si le dialogue reste rompu et que les relations deviennent de plus en plus compliquées, la contestation pacifique pourrait basculer sur une contestation violente. Et ça impliquera un classement plus élevé des matchs mais surtout une sécurisation plus forte de la rencontre."

NC avec Nicolas Pelletier