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Bastia-PSG : les supporters corses en colère

Bastia-PSG : les supporters corses en colère

Bastia-PSG : les supporters corses en colère - AFP

Des fans bastiais qui seront présents ce samedi au Stade de France, pour la finale de la Coupe de la Ligue face au PSG (21h), contestent une nouvelle réglementation de la LFP interdisant les groupes de supporters dans certaines parties de l’enceinte dyonisienne. Et ils craignent que cela attise les tensions avant la rencontre.

Même si leur club va disputer la finale de la Coupe de la Ligue ce samedi contre le PSG (21h), les supporters bastiais sont en colère. Pas contre leurs joueurs ou leurs dirigeants, mais contre la Ligue de football professionnel. La cause ? Une nouvelle réglementation de la LFP qui veut interdire les groupes de supporters, et donc les banderoles, drapeaux ou mégaphones, dans l'anneau 2 du stade de France. C’est pourtant depuis toujours l'endroit idéal pour les groupes organisés de supporters, ceux chargés de mettre l'ambiance et d'animer tout le virage Sud. La consigne est de regrouper les supporters les plus « chauds » dans l'anneau 1 (en bas du virage), officiellement pour des raisons de sécurité (accès pompiers etc), mais officieusement car les banderoles, qui pourraient fleurir à l'encontre de la LFP et de de son président Frédéric Thiriez, y sont moins visibles. De nombreux « Ultras » bastiais ont pourtant acheté leur billet à titre individuel dans l'anneau 2.

« Ce qui est inadmissible, c’est que l’on nous interdit tout le matériel au deuxième anneau, peste Anthony Agostini, directeur de la sécurité du Sporting. C’est-à-dire que la Ligue a voulu imposer le choix que nos supporters s’installent au premier anneau, et a voulu contraindre que le club effectue ce replacement. Mais on est dans un pays libre. Les supporters ont des droits et ont acheté leur billet de manière individuelle, ils ne sont pas en infraction. Donc ils ont décidé pour la grande majorité d’entre eux de se positionner au deuxième anneau. Mais aujourd’hui on nous signifie que rien ne rentrera au deuxième anneau, ni banderoles de groupes officiels, ni mégaphones, ni tambours ou quelconques objets qui sont indispensables pour effectuer l’animation. Nos supporters n’acceptent pas et si les choses se confirment d’ici samedi, on va avoir de possibles très fortes tensions aux alentours du Stade de France. » 

25 000 à 30 000 supporters bastiais attendus

Afin d’éviter d’éventuels débordements avant et pendant la rencontre, Anthony Agostini a donc tenu à adresser un message au 25 000 à 30 000 supporters du Sporting (dont 15 000 venus de Corse) qui garniront les travées du Stade de France. « Il faut d’abord les remercier de ce qu’ils ont fait parce que se déplacer pour aller à Paris en nombre aussi important et vu le coup du trajet que ça représente, l’investissement en temps… La première chose qui vient à l’esprit, c’est de les remercier pour ce qu’ils ont fait. Et pour ce qu’ils font au quotidien dans les rues de Bastia et aux quatre coins de la Corse, en décorant cette île aux couleurs de leur club. La Coupe de la Ligue, c’est une compétition qui est décriée et dont beaucoup de personnes souhaitent la disparition. Aujourd’hui ici, nos principaux détracteurs devraient se réjouir du fait qu’à Bastia ce soit un véritable évènement et que les gens soient heureux de disputer cette finale, c’est-à-dire un moment de communion et de partage. »

Bastia n’oublie pas la catastrophe de Furiani

Bastia est le club français traditionnellement le plus en guerre contre les instances de la LFP et surtout son président Frédéric Thiriez. Le point de discorde le plus important ? La mémoire de la catastrophe de Furiani (18 morts dans l'effondrement d'une tribune provisoire en demi-finale de la Coupe de France Bastia-OM, en 1992). Le « Collectif des Victimes du 5 mai 1992 » (qui organisera d'ailleurs une conférence de presse au Stade de France juste avant le match) demande depuis de longues années à ce qu'il n'y ait plus aucun match de foot professionnel joué le 5 mai. Le collectif tentera d'entrer au Stade de France avec une banderole « #pasdematchle5mai », banderole qui pourrait être refusée à l'entrée de l’enceinte. D'autres actions pourraient être menées samedi soir, notamment grâce au soutien des joueurs ou des dirigeants du Sporting.

« Nous souhaitons saisir l’occasion de la proximité avec le président de la LFP, pour réaffirmer deux choses qui nous tiennent particulièrement à cœur : il faut arrêter de traiter le Sporting Club de Bastia de façon inéquitable, a indiqué Gilles Simeoni, le maire de Bastia. Nous avons véritablement un sentiment d’injustice par rapport à l’attitude globale de la Ligue vis-à-vis de notre club. Et la deuxième chose, c’est la demande de sacralisation du 5 mai, puisque le 5 mai 1992 correspond à la catastrophe de Furiani, qui est un drame qui a meurtri des dizaines de familles. Un président de la République s’était engagé à cette sacralisation. Nous souhaitons qu’à l’occasion de cette finale, il y ait un appel très fort pour que les choses changent de ce côté-là. »

la rédaction avec F.Ge