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Argentine-France: la célébration très particulière de "Dibu" Martinez, l'un des héros de l'Albiceleste

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Désigné meilleur gardien de la Coupe du monde 2022, Emiliano Martinez a célébré d'une manière particulière sur le podium protocolaire. Outre sa dernière fantaisie, "Dibu" a été une nouvelle fois décisif ce dimanche lors de France-Argentine. Comme une ultime revanche sur son destin tortueux.

Emiliano Martinez a été l'un des hommes forts de l'Argentine lors de cette Coupe du monde 2022. Décisif (120+4e) face à Randal Kolo Muani en fin de match lors de la finale ce dimanche face à la France (3-3, 4 tab à 2), le portier s'est illustré aussi lors de la séance de tirs au but, où il a arrêté la tentative de Kingsley Coman. Désigné meilleur gardien de la compétition, l'homme de 30 ans a célébré à sa manière.

"J'étais tranquille pendant la séance de tirs au but"

Au moment de recevoir le trophée sous forme de gant, Emiliano Martinez a effectué un geste assez équivoque. Quelques minutes auparavant, l'homme qui a son drapeau dans ses cheveux, fondait en larmes après la victoire de l'Albiceleste au terme d'un scénario fou.

"Ils ont eu ce penalty (pour égaliser à 3-3) et après, tout ce dont j'avais rêvé, s'est réalisé, a raconté à chaud l'un des héros de ce Mondial. Je n'ai pas de mots pour ça. J'étais tranquille pendant la séance des tirs au but, et tout s'est déroulé comme on le souhaitait. Je suis parti très jeune en Angleterre. Je dédie cette victoire à toute ma famille."

Pour "Dibu" Martinez, le destin lui a offert une belle revanche au Qatar. Parti dès 17 ans en Angleterre après avoir été repéré par Arsenal, l'actuel gardien de l'Albiceleste a vécu six prêts au cours de son passage à Londres. S'il n'a eu qu'une fenêtre de tir avec les Gunners pour s'exprimer à l'été 2020, Martinez n'aura joué que 39 matchs avec Arsenal en l'espace de huit ans.

Pointé du doigt lors de la défaite face à l'Arabie saoudite

Parti à Aston Villa en septembre 2020, Emiliano Martinez a réussi à prendre son envol. Après une première saison pleine à Birmimgam, "Dibu" est finalement convoqué par Lionel Scaloni pour disputer la Copa America au Brésil. L'Albiceleste douche finalement le pays hôte au Maracana et Martinez valide son nouveau statut de titulaire.

Au Qatar, tout a pourtant mal commencé pour l'Argentine et Martinez, renversés par l'Arabie saoudite lors du premier match (2-1). Pointé du doigt par les supporters, le gardien se livre ensuite: "J'ai beaucoup parlé à mon psychologue car encaisser deux buts sur deux frappes, c’est dur à avaler."

Sur les deux matchs qui suivent, l'Argentine parvient à gagner sur le score de 2-0 face au Mexique et l'Australie. Messi et ses coéquipiers sont lancés et battent l'Australie lors des huitièmes, avec une dernière parade décisive de Martinez. Lors des quarts de finale face aux Pays-Bas, "Dibu" sauve deux tentatives lors de la séance de tirs au but, contribuant largement à la victoire de son équipe. Au moment où ses coéquipiers se précipitent sur Lautaro Martinez, dernier buteur, Emiliano Martinez est lui seulement rejoint par Lionel Messi pour célébrer cette victoire." Je lui ai dit que c'était une bête, que c'était un phénomène", glissait alors le capitaine à son gardien.

"C'est difficile de ne pas penser aux difficultés que j'ai vécues"

A Buenos Aires durant cette Coupe du monde, des enfants se baladaient avec le maillot rouge d'Emiliano Martinez, devenu l'un des chouchous de la "Scaloneta". Samedi, à la veille de la finale, "Dibu" défendait encore son pays et l'Amérique du Sud face à des propos de Kylian Mbappé, qui avait jugé plus tôt dans l'année que les nations européennes étaient avantagées pour remporter la Coupe du monde.

Convoqué pour la première fois de sa carrière en 2011, Emiliano Martinez avait attendu dix ans pour jouer son premier match international. Avec les deux trophées les plus importants pour l'Argentine remportés en l'espace d'un an et demi, Martinez laissera forcément une trace dans l'histoire de son pays. "C'est difficile de ne pas penser aux difficultés que j'ai vécues avant d'arriver jusque-là, disait-il samedi. Je suis un battant, et je me suis battu toute ma vie." Le voilà désormais sur le toit du monde, de quoi se permettre quelques fantaisies sur le podium protocolaire, comme une revanche sur son parcours.

GL