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Coupe du monde 2022: à Doha, le monde arabe derrière le Maroc

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Premier pays africain qualifié pour une demi-finale de Coupe du monde (face à la France, mercredi à 20h), le Maroc reçoit, depuis qu’il a éliminé l’Espagne, une vague de soutien venue de tous les supporters africains et arabes.

C’est une précaution à prendre désormais lorsqu’on se promène dans les rues de Doha. Toutes les personnes qui y portent les couleurs du Maroc ne sont pas nécessairement des Marocains. C’est presque le contraire, même. Amrb en est l’exemple même. Sur sa tête, une casquette rouge avec une étoile verte. Sur ses épaules, un énorme drapeau marocain. Et pourtant, cet homme de 37 ans... est saoudien. Il est arrivé à Doha la veille de Maroc-Portugal (1-0), "spécialement pour voir les matchs du Maroc".

"Je suis marocain jusqu’à ce que je rentre chez moi, lance-t-il. Même à la maison, je serai marocain. Tous les arabes sont unis. C’est la première fois que nous allons en demi-finale d’un Mondial." Comme beaucoup d’autres arabes présents à Doha, il utilise le pronom "nous" pour parler du Maroc. Amrb a fait la fête avec eux après la victoire face au Portugal, sur le Lusail Boulevard, juste à côté du stade où se déroulera la finale, dimanche prochain. "C’est vraiment sympa! On a dansé, on a célébré, on a crié, on a chanté", raconte-t-il. Et il compte bien remettre ça mercredi soir, lors du choc face à l'équipe de France. 

"On a tellement de liens, et notamment le plus important de tous: la religion"

Car depuis que les Lions de l’Atlas brillent sur les pelouses, ils ont réussi à entraîner derrière eux tous les pays arabes, du Maghreb à la péninsule arabique. "On est fier d’eux. On est heureux qu’un pays arabe gagne et soit en demi-finale", résume rapidement Zyad, un Qatarien. "Le Maroc qui est en demi-finale, c’est comme si Oman état en demi-finale", sourit Salim, originaire du petit sultanat. Un immense sourire s’affiche sur leur visage dès qu’on évoque le Maroc.

Mohammed, un Algérien, est un peu plus réservé. "Il y a un peu de jalousie. Avant on pouvait les chambrer, leur rappeler qu’on avait deux Coupes d’Afrique. Maintenant, ils ont une demi-finale de Coupe du monde, on ne peut rien dire", rigole-t-il, avant d’être rapidement rattrapé par sa fierté d’être arabe. "On les soutient, enchaine-t-il. On a tellement de liens, et notamment le plus important de tous: la religion. On n’a pas de billets pour le match mais on suivra ça à la Fan Zone. On doit tout faire pour les soutenir. Même s’il y a du monde là-bas, on doit arriver tôt pour voir ça. Et on fera la fête avec eux à la fin du match, Inch'Allah."

Des marques de soutien, Ali et Omar, deux frères supporters du Maroc présents à Doha, en reçoivent tous les jours depuis l’élimination de l’Espagne, mardi dernier. "C’est une force supplémentaire, disent-ils. C’est une pression mais une pression positive. On sait qu’on ne représente pas que le Maroc. C’est incroyable." Et ça permettra, aussi, de trouver du soutien dans les stades pour pousser derrière les Lions de l’Atlas, mercredi soir face à la France. 

Martin Bourdin