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Coupe du monde 2022: "Je ne peux plus être fan du PSG", le député Raphaël Glucksmann dénonce les agissements du Qatar

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Parce que son club est la propriété du Qatar, hôte très décrié de la prochaine Coupe du monde, le député Raphaël Glucksmann estime qu'à présent il ne peut plus être fan du PSG: "C'est fini !"

Le député européen Raphaël Glucksmann (Place Publique), engagé contre la corruption dans le sport, exhorte les dirigeants européens, à commencer par Emmanuel Macron, à boycotter la Coupe du monde au Qatar (20 novembre - 18 décembre). La Première ministre Élisabeth Borne a déclaré jeudi qu'elle n'avait "pas prévu de s’y rendre", alors que le pays-hôte fait l’objet de nombreuses critiques depuis plusieurs semaines.

L'appel au boycott lancé à l’approche de la Coupe du monde trouve de plus en plus d’écho dans la société française. Près de la moitié des Français (46%) a l’intention de suivre le Mondial 2022 au Qatar (46%), un chiffre en net repli par rapport à celui observé (66%) avant la Coupe du monde 2018 en Russie remportée par l'équipe de France, selon un sondage Odoxa pour Winamax et RTL publié samedi. Parmi les raisons de ce boycott figurent le traitement des travailleurs immigrés, le nombre de décès sur les chantiers des stades climatisés, et le coût environnemental de ces constructions.

En Ligue 1, il se trouve que le Qatar contrôle depuis plusieurs années désormais le PSG, via le fonds souverain Qatar Sports Investments (QSI). Ce qui provoque un certain embarras en France compte tenu de son attractivité, son poids économique et de son importance dans les résultats du football français. Raphaël Glucksmann est d’autant plus gêné aux entournures qu’il est lui-même un supporter de longue date du club de la capitale, et ne s’en est jamais caché.

Glucksmann veut s'attaquer au CIO et à la FIFA, "des organismes ultra corrompus"

"Je ne vais pas mentir. Je n’ai pas complètement arrêté de regarder les matches du PSG mais c’est pour moi un trouble permanent, a-t-il confié dans l’émission C Politique sur France 5 dimanche soir. C’est mon club d’enfance. J’ai toujours rêvé que le PSG ait les meilleurs joueurs du monde, même quand on luttait pour éviter la relégation. On se disait: 'un jour, peut-être, on aura une équipe super forte'. Et là, je ne peux plus être fan, c’est fini. Ils recrutent Messi, machin, tout ça, ok. Que voulez-vous que je fasse, que je dise c’est génial, merci? Cela me met dans une situation complètement bizarre."

Partagé entre sa conviction de citoyen, sa responsabilité d’homme politique et donc public, et son amour pour le ballon rond, le député Place Publique reconnaît qu’il lui sera difficile de bouder la compétition. "Je ne vais pas dire que je ne vais pas regarder un match, ce n’est pas vrai. Parce que je sens que je ne tiendrai pas, donc je ne vais pas mentir. Et par ailleurs, je n’appelle pas au boycott de la Coupe du monde par les joueurs de foot. On ne peut pas faire peser sur les joueurs de foot les responsabilités que ne prennent pas les dirigeants. Les joueurs de foot, ils jouent au foot. Après il peut avoir une conscience citoyenne, et s’il décide de lui-même de ne pas y aller ou de ne pas concourir aux Jeux olympiques en Chine, ok. Mais pour moi, l’appel il doit être aux dirigeants. Il ne doit pas y avoir de dirigeants qui représentent nos démocraties sur place pour assister aux matchs."

Par ailleurs, Raphaël Glucksmann plaide pour une réforme du CIO et la FIFA, "des organismes ultra corrompus". "On sait qu’il y a des histoires de corruption dans l’attribution de ces compétitions officielles. Il faut s’attaquer à cela et imposer un cahier des charges minimum. On ne va pas faire des compétitions sportives que dans des démocraties libérales respectant le droit du travail parce que sinon on va avoir peu d’événements sportifs, mais il faut qu’il y ait des critères minimaux."

QM