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Coupe du monde 2022: pourquoi il y a autant de temps additionnel depuis le début du tournoi

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Les premiers matchs du Mondial 2022 au Qatar ont donné lieu à de nombreuses minutes de temps additionnel. Une situation dictée par la FIFA et les responsables de l’arbitrage avant le début de la compétition.

Le Sénégal le regrettera peut-être à la fin de la phase de poules si la qualification se joue au but près. Battus par les Pays-Bas ce lundi dans le groupe A (2-0), les Lions de la Teranga ont vu Davy Klaassen inscrire le but du break dans les derniers instants de la rencontre… au bout du temps additionnel après 98 minutes et 17 secondes. Autant de minutes ajoutées dans un match où seulement huit changements (sur dix possibles) ont été réalisés auraient de quoi surprendre.

Certes, Abdou Diallo et Cheikhou Kouyaté sont sortis sur blessure mais cela ne semble pas justifier autant de temps additionnel. Mais cela n’a rien d’une surprise si l’on se fie aux propos de Gianni Infantino ou Pierluigi Collina. Le président de la FIFA et le patron de l’arbitrage mondial avaient annoncé la couleur: afin d’avoir suffisamment de temps de jeu effectif, les matchs pourraient bénéficier d’un temps additionnel conséquent.

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Collina: "Compenser le temps perdu pendant les matchs"

Les arbitres présents lors de ce Mondial 2022 dans le Golfe ont ainsi reçu la consigne de favoriser le jeu. Pas question de laisser les joueurs perdre du temps en cherchant à gagner de précieuses secondes dans les moments chauds. La volonté de la FIFA et de la légende italienne de l’arbitrage est donc de rallonger le match en adéquation avec le temps gagné par les joueurs qui jouent la montre. Si l’idée de porter à 100 minutes la durée d’un match avait été balayée dès le mois d’avril 2022, la FIFA s’est bien interrogée sur les moyens de limiter la perte de temps pendant les rencontres. L’instauration du hors-jeu semi-automatisé lors de cette Coupe du monde au Qatar va dans ce sens.

"En Russie, nous avons essayé d'être plus précis pour compenser le temps perdu pendant les matchs et c'est pourquoi vous avez vu six, sept ou même huit minutes supplémentaires, a expliqué Pierluigi Collina face à la presse avant le début du tournoi. Pensez-y: si vous marquez trois buts en une mi-temps, vous perdrez probablement quatre ou cinq minutes au total à cause des célébrations et de la reprise."

"Nous recommandons à nos arbitres d’être très précis dans le calcul du temps additionnel à la fin de chaque mi-temps pour compenser le temps perdu, a poursuivi Collina. Nous voulons éviter qu’une mi-temps ne dure que 42, 43 minutes de temps de jeu actif. C’est inacceptable. Quelque soit l’incident comme une blessure, un remplacement, un penalty, un carton rouge ou une célébration de but. Je veux souligner les célébrations de but. Cela dure 1 à 1 minute et demie. Donc imaginez s’il y a 2 ou 3 buts, c’est facile de perdre 3,4,5 minutes simplement pour les célébrations de but. Ce temps doit être compensé à la fin."

Et le célèbre ex-arbitre de préciser que le quatrième arbitre de chaque affiche est chargé de calculer le temps perdu sur la pelouse alors que l’équipe en charge du VAR comptabilisera les minutes utilisées pendant les interventions de la vidéo.

Vers la 43e et 88e de jeu, ces deux personnes indiquent à l’arbitre central le temps à récupérer. L’arbitre, face à ces deux propositions, est le décideur final du temps additionnel. L’arbitre central peut soit faire une simple addition mathématique, soit décider de limiter ou accroître le temps proposé. Enfin, il n y a plus de temps défini pour une blessure (exemple 1 minute) ou un remplacement (30 secondes).

64 minutes supplémentaires en quatre matchs

Entre les recours à la vidéo, le non-arrêt du chrono sur les sorties de balle, les longs moments pour se relever après un contact ou encore les célébrations qui s’éternisent, le temps de jeu effectif des matchs s’est ainsi drastiquement réduit ces dernières années. La FIFA et Pierluigi Collina se sont donc attaqués à ce dossier lors du Mondial au Qatar.

Visiblement les arbitres ont déjà bien intégré la consigne avec déjà un total de 64 minutes de temps additionnel ajouté sur les quatre premiers matchs dont 27 minutes en plus sur le match (en cumulé sur les deux périodes) remporté par l’Angleterre contre l’Iran (6-2) ce lundi.

Un duel où Mehdi Taremi a marqué le but le plus tardif de l’histoire de la Coupe du monde (hors prolongation). On tient peut-être là les fameuses minutes de bonheur en plus.

Jean-Guy Lebreton