Coupe du monde 2022: sécurité, logistique, nouveautés... La FIFA fait le point sur l'organisation

Dans le luxueux hôtel St. Regis à Doha, les têtes n’étaient pas familières. Présentes autour de la table, les personnes les moins médiatiques qui gravitent autour des sélections. Des team managers, des responsables de la sécurité ou encore des intendants des 32 nations qualifiées invitées par la FIFA. L’occasion pour les sélections de faire un grand point avec l’instance organisatrice sur l’ensemble des modalités avant le lancement d’un Mondial très particulier.
Côté équipe de France, sept membres étaient présents au Qatar pour ce rendez-vous. Didier Deschamps et Guy Stéphan sont restés en France. Le team manager des Bleus, le responsable de la sécurité ou encore le médecin des champions du monde ont fait le déplacement. "Le but de notre réunion est de vous présenter les dernières mises à jour sur les questions opérationnelles et de vous donner l'occasion de soulever toutes les questions ou des problèmes que vous avez. C'est une collaboration que nous apprécions beaucoup", a confié Gianni Infantino, président de la FIFA, en ouverture de cet événement.
Sécurité, logistique et déplacement
Plusieurs thèmes étaient évoqués lors de ce séminaire. La sécurité des sélections n’inspire aucune crainte particulière à la FIFA pendant ce Mondial 2022. Le Qatar est un pays "ultra-sécurisé", la protection des équipes, et même des supporters, devrait se faire sans encombres. Lors des visites de stade à Doha, certains membres du comité d’organisation ont envoyé une petite pique au fiasco français de la finale de la Ligue des champions. "Ici, il n’y aura pas de problème de billets", avoue un membre du comité chargé de la livraison du Mondial lorsqu’il apprend que nous sommes un média français. Pendant cette Coupe du monde, les autorités locales pourront s’appuyer, en particulier dans le secteur de la sécurité, sur l’aide de l’OTAN et des Etats-Unis.
Autre point évoqué, la logistique. Elle sera grandement facilitée pendant cette Coupe du Monde. Aucun long déplacement n’est à prévoir pour les sélections. Les huit stades sont regroupés dans un rayon de trente minutes en voiture. Une absence de déplacement qui pourrait aussi être bénéfique aux joueurs. Avec une préparation écourtée en raison du calendrier, les longs voyages entre les villes pour jouer les matchs sont à oublier. Les sélectionneurs devront quand même faire preuve d’originalité pour trouver une occupation pendant les jours de repos.
La mise en place de veille de match sur le terrain d’entraînement
C’est un élément qui pourrait avoir son importance. Pour tous les événements internationaux, les sélections prennent toujours possession du stade avec le fameux entraînement "à J-1" avant la rencontre. Pour ce Mondial, il faudra oublier cette coutume. Afin de ne pas abimer la pelouse des enceintes, l’organisation a fait le choix d’obliger les sélections à faire leur mise en place sur leur stade d’entraînement. Dans les faits, les joueurs, de l’équipe de France et des autres sélections, découvriront les enceintes du Mondial seulement le jour du match.
C’est pour cette raison que le choix du terrain d’entraînement est très important. Les Bleus sont plutôt bien lotis avec la mise à disposition du stade Jassim-bin-Hamad, du club d’Al-Sadd. Il dispose d’une capacité de 15 000 places et de toutes les modalités, en particulier pour les mises en place à huis clos. Ce stade se place dans la catégorie très haute gamme pour préparer les rencontres. Toutes les sélections n’auront pas cette chance même si, par rapport à 2018, des dirigeants de la FIFA considèrent les installations plus élevées au niveau qualitatif.
Le hors-jeu "automatisé" présenté
C’était un peu l’événement de ce séminaire à Doha. Les représentants de l’ensemble des sélections ont pu assister à une présentation du nouveau hors-jeu "automatisé" qui sera instauré lors du Mondial 2022 par la FIFA.
"Ils ont présenté ce matin la dernière technique, avec ce ballon qui possède l’intelligence artificielle, explique Ali Boumnijel, adjoint du sélectionneur tunisien au micro de RMC Sport. J’espère que ça sera une application qui apportera un plus pour le football. J’espère que ça va aider les arbitres pendant les rencontres. C’est surtout une modification par rapport à la ligne de hors-jeu qui sera modélisée en temps réel. C’est impressionnant car on est au millimètre près. L’arbitre n’aura plus besoin de savoir s’il y a hors-jeu ou pas. J’espère qu’il n’y aura pas de contestation."
Lors du tournoi, cette nouvelle technologie utilisera douze caméras placées sous le toit du stade, et contrôlera "jusqu'à" 29 points de données par joueur. En plus de ce système, placé au centre du ballon, un capteur enverra lui des données à la salle de visionnage 500 fois par seconde, ce qui permettra de voir le moment où le ballon est joué. "C'est plus précis qu'un œil humain, normalement, ça signifie la fin des contestations sur ce sujet", évoque un membre de la FIFA. Autre nouveauté présentée lors de ce séminaire, la possibilité pour les sélectionneurs d’inscrire 26 joueurs sur la feuille de match. A l’Euro 2021, les sélectionneurs pouvaient coucher seulement 23 noms le jour de la rencontre, les autres devaient suivre le match depuis les tribunes.