RMC Sport

Coupe du monde : Deschamps, ce géant ! Seulement le 3e vainqueur comme joueur et entraîneur

Didier Deschamps est entré dans l’histoire du football en devenant le troisième homme à remporter la Coupe du monde comme joueur, puis comme entraineur, ce dimanche face à la Croatie (4-2). A 49 ans, le technicien a porté l’équipe de France par sa gagne insatiable, son pragmatisme, ses choix forts et sa faculté à ne rien lâcher face à l’adversité qui était pourtant monter d’un cran avant le Mondial.

Vingt ans plus tard, l'élève marche dans les pas du maître. Didier Deschamps a mené l’équipe de France sur le toit du monde comme Aimé Jacquet, sélectionneur de ces Bleus en 1998, et père spirituel qui l’a beaucoup inspiré. La légende de Deschamps est plus grande encore. Il devient le troisième homme à lever le trophée comme joueur puis comme entraineur, après le Brésilien Mario Zagallo (vainqueur comme joueur en 1958 et 1962, comme sélectionneur en 1970 et comme adjoint en 1994) et l’Allemand Franz Beckenbauer (joueur en 1974, entraineur en 1990). 

La cause au-dessus des ambitions personnelles

La caste est très réduite et situe l’exploit accompli par l’ancien milieu de terrain, toujours guidé par la gagne. "Il met la cause au-dessus des ambitions personnelles", confiait Patrick Vieira, son ancien coéquipier chez les Bleus, dans sa chronique au Times. Depuis sa prise de fonction en 2012 en remplacement de Laurent Blanc, "DD" a toujours suivi ce credo de privilégier l’équilibre du groupe plutôt que l’accumulation de talents pour traverser les grandes compétitions. 

La gagne, toujours, l’a empêché d’être rancunier en rappelant des joueurs qui l’avaient critiqué comme Hatem Ben Arfa ou Adil Rami en 2016 (entre autres). Ce pourrait aussi être le cas d’Adrien Rabiot, qui s’est exclu tout seul des réservistes, un statut qu’il n’acceptait mais que Deschamps lui avait attribué autant pour ses pâles prestations avec les Bleus que pour son incapacité à accepter son sort de remplaçant. Tout l’inverse de Steven Nzonzi, l'un des choix forts de Didier Deschamps, irréprochable dans son comportement et lors de ses entrées en jeu. Mais aussi champion du monde. 

Il résiste à tout: aux critiques, aux émissions à charge, à la pression "Zizou"

Didier Deschamps se relève de tout. Des critiques qui ont accompagné l’entrée en matière des Bleus, des reportages à charge sur son influence sur le foot français et ses manœuvres (supposées ou réelles pour privilégier tel joueur ou en évincer un autre quand il était encore sur le terrain), de la pression mise par l’annonce du départ de Zinedine Zidane du banc du Real Madrid. La fin de l’aventure en 8es ou en quarts aurait inévitablement posé la question de son avenir et "Zizou" semblait le candidat le mieux placé pour lui succéder. Ce dernier devra encore attendre, au moins jusqu’en 2020, la date de la fin de son contrat, qu’il honorera. 

Sa première grande victoire en finale comme entraîneur

Rien ne résiste à Deschamps, pas même ses anciens partenaires, donc, comme Thierry Henry qu’il a consolé en demi-finales face à la Belgique, le match le plus dur des Bleus lors de ce Mondial. Un match gagné "à la DD" avec un bloc incontournable et des joueurs qui sacrifient leur talent pour le collectif. Deschamps est un gagneur mais restait sur des échecs au plus haut niveau avec une finale de Ligue des champions perdue avec Monaco en 2004 et un Euro 2016 qui lui a glissé entre les doigts. Deschamps est aussi un génie puisque la norme avec lui à la tête des Bleus est donc un quart de finale au minimum (perdu face à l’Allemagne en 2014). Dans deux ans, il tentera d’aller chercher l’Euro.

C’est un pragmatique et un tacticien qui s’adapte comme il l’a fait après le décevant France-Australie d’ouverture (2-1). Avec Matuidi comme ailier gauche, les paris Pavard et Hernandez sur les côtés, Giroud inamovible, Deschamps a trouvé son équilibre. Celui qui lui a permis de revenir sur le toit du monde et d’entrer comme l’un des géants de ce sport. 

>> Désormais, suivez l'édition 2019 de la Coupe du monde féminine de football !

Nicolas Couet