Coupe du monde: Entre putsch et auto-gestion, l'Argentine tente un incroyable pari

L’Argentine abat sa dernière carte à la Coupe du monde contre le Nigeria, ce mardi (20h), après une semaine de turbulences qui ont agité le groupe. Des tensions mis en exergue après les deux contre-performances en phase de poules, mais les problèmes ne datent pas d’hier.

Dans quel état seront les joueurs argentins ce mardi soir à leur de sauver leur Coupe du monde face au Nigeria? Et qui est vraiment responsable pour la composition d'équipe des Ciel-et-Blanc? Car ces derniers sortent d'une semaine très éprouvante pour les nerfs où le rapport de force au sein de la sélection a radicalement changé.

Durant ces cinq derniers jours marqués par de fortes tensions en interne du côté de la sélection argentine, il y a visiblement eu deux périodes: la première était une période de crise. "C’était une semaine très difficile", a confirmé Jorge Sampaoli, lundi, entouré par près de 200 journalistes en conférence de presse. Elle a duré 48h environ, autour de la réunion organisée vendredi dernier entre les joueurs, le staff et le président de la Fédération.

C’est à ce moment précis que les médias argentins ont évoqué un "conseil des sages", emmené par Lionel Messi. La "Pulga" aurait signifié au sélectionneur Jorge Sampaoli que le groupe ne lui faisait plus confiance. "J’ai essayé d’expliquer mon projet aux joueurs, s’est justifié Sampaoli. Ce qui se dit entre nous n’a pas vocation à être rendu public. Il y a eu des plaintes bien sûr, mais aussi des discussions. Ça arrive tout le temps. Dans le monde réel, on s’explique face-à-face."

Une accalmie après la tempête

Mais depuis dimanche matin, les choses se seraient calmées. C’est du moins ce qu’ont tenté de prouver les joueurs et l’encadrement. Avec, pour commencer, une conférence de presse du président de la Fédération, Claudio Tapia, qui a réaffirmé sa confiance envers Sampaoli, démentant au passage les rumeurs du moment qui faisaient état d'un débarquement en pleine Coupe du monde.

Mais aussi avec une prise de parole de l’un des cadres du groupe, Javier Mascherano, qui a aussi voulu rassurer sur l’ambiance dans le groupe, lors du même rendez-vous avec la presse. Lundi matin, un dernier entraînement était organisé dans leur camp de base de Bronnitsy, à 70km, au sud-est de Moscou. Il était ouvert 15 minutes à la presse et, là aussi, les joueurs se sont montrés détendus et souriant.

Plusieurs épisodes ont semé le trouble

Durant cette période Sampaoli et Mascherano ont discuté plusieurs minutes sur le bord du terrain, "Pour parler de l’équipe qui sera alignée mardi" croyait savoir la presse argentine. Une équipe où l’on devrait retrouver Angel Di Maria et Gonzalo Higuain, remplaçants contre la Croatie. Aguero et Meza leur avaient été préférés.

Les relations compliquées entre Jorge Sampaoli et les leaders du vestiaires ne datent pas d'aujourd'hui. Plusieurs épisodes ont semé le doute avant même le début de la compétition.

Les joueurs eux-même, avec l'accord de leur Fédération, avaient décidé d'annuler le match de préparation face à Israël. Or, Sampaoli n'aurait pas pris part à cette décision et l'aurait même appris via les médias. Plusieurs joueurs auraient également refusé de participer à une double séance de travail physique pendant la préparation à Barcelone.

L’omniprésent Maradona

Dans les journaux argentins, des mots forts sont employés pour décrire la relation entre Sampaoli et ses joueurs. Une relation "brisée" ou "dévastatrice" disent certains. Agüero aurait même, selon Tyc Sports (TV), déclaré à un de ses proches : "On ne veut plus être dirigé par Sampaoli". "En Argentine il y a beaucoup de passion autour du football, a rappelé Sampaoli, lundi soir. On doit comprendre qu’il y ait beaucoup d’article, de commentaires sur nous. On doit faire face à de l’adversité. Je ne m’intéresse pas au monde virtuel et aux fake news. Ma mission est de mettre l’équipe dans les meilleures conditions."

La présence de Maradona n’y aide pas forcément. L’ancienne gloire de l’Albiceleste est omniprésente depuis le début de la compétition. En tribune VIP lors des deux premières rencontres de ce Mondial, l'ancien numéro 10 ne s’est pas gêné pour critiquer ouvertement les choix du sélectionneur ou le comportement de certains joueurs. Face au Nigeria, il s'agira de faire profil bas. L'Argentine a cinq matches pour réussir un incroyable pari. Et le défi commence ce mardi.

QM avec Maureen Lehoux et Antoine Arlot