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Coupe du monde tous les deux ans: Wenger répond aux critiques sur sa proposition

Interrogé par L’Équipe, Arsène Wenger s’explique en détails sur son idée d’une Coupe du monde tous les deux ans. Le coach de 71 ans, qui travaille pour la Fifa, maintient ses arguments malgré les nombreuses critiques dont il fait l’objet.

Il reste debout dans la tempête. Persuadé d’avoir raison. Depuis qu’il a proposé de disputer la Coupe du monde tous les deux ans, avec la volonté de revoir le calendrier international, Arsène Wenger est la cible de nombreuses critiques dans le monde du foot. Mais le technicien de 71 ans, qui travaille en tant que directeur du développement du football pour la Fifa (depuis novembre 2019), continue d’assumer son idée. C’est ce qu’il a expliqué à L’Équipe lors de son passage à Paris, mardi, dans le cadre des Journées de l’Arbitrage La Poste.

"La Coupe du monde tous les deux ans est une partie de la réforme que je propose et je consulte le monde entier, résume l’ancien coach d’Arsenal. Ce que je propose, c'est de réduire le nombre de matches de qualifications, de le regrouper et de faire de l'espace pour une compétition internationale à la fin de la saison. Ça permettrait de faire une vraie séparation entre le football de clubs et le football de sélections".

Limiter les voyages des joueurs étrangers

Wenger assure que son idée permettrait aux clubs de disposer plus souvent de leurs internationaux étrangers et prend l’exemple des Sud-Américains du PSG, souvent forfait à leur retour de sélection: "Je trouve ça illogique. Ce n'est pas tenable à la longue qu'un club ne puisse pas utiliser des joueurs qu'il paye à ce point."

L’entraîneur alsacien, qui participera ce mercredi au "match des héros" organisé à Marseille au profit de la fondation de Didier Drogba, précise que sa réforme permettrait de réduire le nombre de voyages des joueurs étrangers. Et ainsi limiter leur fatigue et les risques de blessure liées à ces longs allers-retours.

"Je n’en fais pas un combat personnel"

Wenger se dit "ouvert à toutes les idées" pour repenser le calendrier international, une nécessité sur laquelle tout le monde s’accorde, selon lui. "Entre 80% et 90% des gens aiment mon idée de regrouper les qualifications, de les raccourcir, et de créer un espace pour une compétition internationale", précise l’ex-patron des Gunners, qui comprend malgré tout la défiance: "Une Coupe du monde tous les deux ans, il y a plus de réticence parce qu'il y a une partie émotionnelle là-dedans. On a tous une routine et le cycle d'une Coupe du monde tous les quatre ans paraît naturel. Mais quand on regarde l'histoire, ce n'est pas si naturel. Je suis ouvert à toutes les suggestions, à toutes les critiques. Elles sont ‘welcome’ pour moi. Je n'en fais pas un combat personnel. La seule chose que je demande à ceux qui critiquent le projet, c'est de m'en donner un meilleur."

Invité à commenter la réflexion de Didier Deschamps, qui s’est récemment inquiété du risque de "banaliser la Coupe du monde", Arsène Wenger a répondu au sélectionneur des Bleus: "Je comprends sa réflexion et elle est humaine. C'est normal de vouloir protéger son prestige. Mais en analysant la perception du temps dans notre société moderne où tout est de plus en plus rapide, la demande d'événements de grande importance est aussi de plus en plus rapide et je veux garder dans le monde du football de la clarté et de la simplicité, que les gens comprennent quelle compétition se joue (…) S'il y a un lien entre le temps et le prestige de la compétition, à ce moment-là, il faut l'organiser tous les huit ans. Le prestige d'une compétition est lié à sa qualité. Si vous êtes champions pendant un an, vous ne dites pas non, même si ça ne dure qu'un an."

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport