Coupe du monde: un jour de récupération de plus pour les Bleus avant la finale, un réel avantage?

"J’ai été joueur, et je sais que ce n’est pas la même chose d’avoir trois ou quatre jours de récupération", prévenait Didier Deschamps avant la finale de l'Euro 2016. Cette année là, le jour de récupération en moins pour les Français par rapport aux Portugais a laissé un souvenir amer au sélectionneur des Bleus. Et s'est révélé fatal pour le clan tricolore.
Mais pour ce Mondial 2018, les rôles sont inversés: les joueurs de l'Equipe de France bénéficieront d'une journée de repos de plus que leurs futurs adversaires (demi-finale entre l'Angleterre et la Croatie ce mercredi à 20h) avant la finale de dimanche. Un détail "qui va jouer" pour le match, selon notre consultant football Manuel Amoros.
"Très très bien pour la France"
"Si c'est la Croatie qui s'impose ce soir, elle aura eu deux matchs compliqués puisqu’elle a joué les prolongations. Ça tire sur l’organisme des joueurs, ça tire aussi psychologiquement et mentalement. Espérons qu'il y ait aussi des prolongations ce soir entre l'Angleterre et la Croatie. Avoir un jour de récupération en plus c’est très très bien pour la France", explique-t-il sur le plateau de BFMTV.
Pour l'ancien international français, ce jour de repos supplémentaire est bénéfique aussi bien physiquement que mentalement pour les joueurs:
"Il faut de la récupération mentale parce que si on n’est pas bien dans la tête, les jambes ne vont pas suivre. Il y a un rôle très important des kinés, du médecin, de tout le staff technique de Didier Deschamps pour que la récupération se fasse dans les meilleures conditions possibles".
"Il faut que l'adrénaline redescende"
Manuel Amoros explique plus en détail l'importance de la récupération pour les joueurs, après une demi-finale forte en émotions face à la Belgique.
"Il faut de la récupération, parce que là on a une adrénaline qui est montée tellement haut qu’il faut aujourd’hui qu’elle redescende. Il faut qu’on se pose les bonnes questions, qu’on se libère, qu’on discute les uns et les autres, que le coach fasse une petite causerie par rapport à ce qui a été et ce qui n’a pas été pour que les joueurs se sentent concernés jusqu’à la finale", conseille-t-il.
"Ça va être très important dans les deux jours à venir de voir les joueurs qui ont des petits bobos, les joueurs qui n’ont pas bien dormi… Il faut que tout ça soit mis à plat aujourd’hui et demain pour repartir dans des séances d’entraînement supplémentaires et bien préparer la finale".
Le contre-exemple de 1998
Dans les faits, le lien entre une journée de récupération supplémentaire et une victoire en finale d'une compétition internationale (Euro ou Coupe de monde) n'est pas si évident. Depuis l'apparition des demi-finales sur deux jours en 1998, l'équipe ayant bénéficié de cet avantage ne s'est imposée que six fois sur dix.
Et comme le rappelle Franck Leboeuf sur RMC Sport, l'Equipe de France est parvenue à s'imposer 3-0 en finale de la Coupe du monde 1998 face au Brésil, alors qu'elle n'avait que trois jours de récupération avant cette finale, contre quatre pour son adversaire. Aux Bleus version 2018 désormais de réussir à faire de cet avantage sur le papier, un réel avantage sur le terrain dimanche.
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