Equipe de France: "l’un des plus faibles milieux de terrain de l’histoire des Bleus", lance Rothen

La liste de 25 joueurs communiquée par Didier Deschamps, mercredi, pour participer à la Coupe du monde, laisse sceptique Jérôme Rothen, membre de la Dream Team RMC Sport. L’ancien joueur de Monaco, où il a travaillé sous les ordres de Deschamps, s’interroge sur la présence de huit défenseurs centraux de métier qu’il impute à la faiblesse du milieu de terrain où six joueurs peu expérimentés ont été convoqués (Rabiot, Tchouaméni, Camavinga, Fofana, Guendouzi, Veretout). Ce secteur de jeu l’inquiète particulièrement.
"Au milieu de terrain, il est un peu dans le caca"
"Il y a un tâtonnement, remarque l’ancien international français dans Apolline Matin sur RMC, ce jeudi. Je suis un peu surpris de la part de Didier qui a toujours eu une ligne de conduite et s’y est tenue. Après l’Euro, il a fallu rafraichir cette équipe et il l’a fait. On est souvent passé à trois derrière mais ce système met du temps à se mettre en place. Parce qu’on a des mauvais résultats sur les derniers matchs et des blessures, parce que l’on est faible au milieu de terrain - même s’il ne le dira pas -, il se dit, ‘je vais densifier ma défense’. Ce système à quatre, ils en ont tous l’habitude. Tu connais les principes de jeu mais il y a des postes où les joueurs n’ont pas cette spécificité et ne veulent pas y jouer (il fait référence à Benjamin Pavard comme arrière droit) mais je le comprends du fait qu’au milieu de terrain, il est un peu dans le caca. Ce milieu de terrain est, pour moi, l’un des plus faibles de l’histoire de l’équipe de France."
Jean-Michel Larqué, également membre de la Dream Team RMC Sport, partage ces réserves. "Je suis un peu surpris et sur la même longueur d’onde que Jérôme, confie-t-il. Sur les neuf défenseurs, il y a huit centraux. Dans un football où les latéraux ont un rôle essentiel aujourd’hui, on ne les a toujours pas trouvés depuis trois ou quatre ans. Ce n’est pas uniquement la faute de Didier Deschamps. Ces derniers temps, l’animation de l’équipe de France n’a pas donné satisfaction, on hésite."
"Il était obligé de tâtonner puisqu’il n’a pas trouvé, poursuit Larqué. Dans un football français qui se dit riche d’individualités et à la pointe de la formation, il y a des postes où on est en souffrance depuis des années. Il suffit de l’absence sur blessure de deux joueurs essentiels au milieu de terrain pour se rendre compte qu’on a le grand vide après avoir craint le trop-plein. On va partir à la Coupe du monde avec des joueurs inexpérimentés comme Tchouaméni ou Fofana. On peut être raisonnablement optimiste mais on peut- être aussi raisonnablement pessimiste."
Très réservé, Larqué ouvre une nouvelle perspective dans l’entrejeu "inexpérimenté". "Aux jeunes Tchouaméni et Fofana, il faut ajouter un joueur qui joue de plus en plus au milieu de terrain et de moins en moins devant: Antoine Griezmann, qui est en grande souffrance en équipe de France mais aussi avec son club, explique-t-il. Il était celui autour duquel tout tournait dans l’organisation du jeu et des buts marqués. On est loin du Griezmann des grandes années. Si vous faites la soustraction des joueurs qui étaient décisifs - avec un moins bon Griezmann, des Kanté et Pogba absents - on ne peut être que dubitatifs."