Gestion de la météo, qualité des pelouses, stades: ce qui est prêt (ou pas) à un an de la Coupe du monde aux USA

48 matchs disputés, et l’heure d’un premier bilan. La phase de poules de la Coupe du monde des clubs a touché à sa fin, et nos reporters ont scruté l’organisation de près. À quoi s’attendre l’an prochain pour l’organisation de la Coupe du monde 2026 aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada ? Qu’est ce qui va ? Qu’est ce qui ne va pas ? On fait le point.
On n’a pas aimé…
La gestion de la météo, un casse-tête prioritaire à régler
C’est sans doute le grand point d’interrogation qu’a mis en lumière cette Coupe du monde des clubs. Comment gérer la météo? Certes, la Fifa n’est pas responsable des températures dépassant les 35 degrés, ni des orages qui ont frappé les Etats-Unis, mais il va falloir trouver des solutions avant l’an prochain.
Sans même parler des joueurs sur le terrain, qui payent la chaleur au prix de leur santé et de leur niveau de performance, ceux présents sur le banc ont également été impactés. Dans un an, avec un enjeu tout autre, impossible d’imaginer des remplaçants regarder un match depuis les vestiaires pour éviter la chaleur, comme les joueurs du Borussia Dortmund face au Mamelodi Sundowns. Difficile, aussi, de penser que cinq matchs de la phase de groupe de la Coupe du monde soient interrompus ou repoussés à cause d’orages, comme ce fut le cas cet été.
Il faudra également trouver des solutions pour les spectateurs. Les queues parfois interminables à l’entrée des stades, en plein soleil, ont provoqué la colère de certains supporters. À Charlotte par exemple, avant Real Madrid-Pachuca, des centaines de mètres de queue obligeaient les spectateurs à rester sous un soleil de plomb.
Les pelouses pas au niveau d’une Coupe du monde
"Le ballon rebondissait comme un lapin aujourd’hui", s'agaçait Luis Enrique après la victoire du PSG à Seattle (2-0). Là-aussi, la chaleur a son rôle à jouer, mais il faudra trouver le remède miracle pour l’an prochain, tant les critiques de joueurs et entraîneurs sont généralisées. "On ne peut pas jouer au niveau que l’on souhaite, et la Fifa doit le prendre en compte. Pas seulement pour les terrains des stades, mais aussi des centres d’entraînement", ajoutait le coach parisien.
Un sujet d’autant plus embêtant que le stade de la finale de la Coupe du monde 2026, le MetLife Stadium près de New York, a été particulièrement ciblé pour la qualité de sa pelouse. "Le ballon n’allait pas aussi vite que ce à quoi nous sommes habitués", a estimé Nico Kovac, entraîneur de Dortmund. "La pelouse nous a fait manquer de précision", a même accusé Martin Anselmi, coach de Porto.
Une situation à éviter à tout prix l’an prochain pour le match le plus important du football mondial.
Les transports qui ne facilitent pas l’accès au stade
Il faudra faire preuve d’organisation pour aller supporter sa sélection dans de nombreux stades américains. Tous ne sont pas suffisamment desservis (Miami, Dallas, Kansas City etc...), un problème déjà souligné par la presse internationale lors de la Copa America organisée aux USA l’an passé.
Même lorsque le stade est raccordé à un système de transports en commun, la capacité d'accueil inquiète. "À Atlanta, le problème ce sont les transports en commun, on n'est pas prêts. Quand il y aura huit matches ici, des centaines de milliers voire des millions de personnes. Ça va être le bordel", prédit Olivier, un spectateur français vivant à Atlanta.
On a mieux aimé…
Les stades à la hauteur de l’événement
L’ultra moderne Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta, le superbe Hard Rock Stadium de Miami, le gigantesque MetLife Stadium de New York… la qualité des stades américains ne posera aucun problème l’an prochain.
Cette fois-ci, pas besoin de suivre l’avancée des travaux, de se demander si tout sera prêt à temps, ou de s’inquiéter de l’état des stades. Toutes les enceintes américaines choisies pour la Coupe du monde sont déjà ouvertes et en activité.
"On est totalement ‘designé’ pour accueillir des rencontres de soccer. Atlanta United joue ici. Quand le designer est venu, il a vraiment insisté sur les vestiaires pour une équipe de soccer", assure Adam Fullerton, vice-président des opérations du Mercedes Benz Stadium d’Atlanta, qui accueillera une demi-finale l’an prochain.
Aux stades américains viendront s’ajouter deux enceintes canadiennes, et trois mexicaines. Le mythique Estadio Aztequa de Mexico est le seul stade qui va subir des travaux majeurs d’ici la compétition. Le théâtre de la 'Main de Dieu' de Diego Maradona, en 1986, accueillera son troisième match d’ouverture d’un Mondial, du jamais vu.
Un accueil sous contrôle
Hôtels, aéroports, infrastructures… les Etats-Unis ont tout pour accueillir les millions de spectateurs attendus l’an prochain, tant dans la qualité des infrastructures que dans leur quantité.
Durant cette Coupe du monde des clubs, les Etats-Unis ont montré une nouvelle fois leur capacité à sécuriser des stades et leurs alentours, à nourrir et désaltérer des milliers de spectateurs en même temps pendant une mi-temps, ou encore à gérer le mélange de médias venus du monde entier.
Le nombre de visiteurs et de professionnels présents l’an prochain sera conséquemment plus important, mais cette Coupe du monde des clubs, ainsi qu’une Copa America 2024 parfois chaotique, donnent de bons enseignements aux organisateurs sur comment réussir en 2026.
Un pays qui se laisse enthousiasmer
Les stades immenses ont donné une impression de vide, mais des milliers d’américains se sont laissés tentés par le Mondial des clubs cet été. Au total, la Fifa annonce avoir vendu plus 1,5 million de billets. Les supporters brésiliens, argentins ou tunisiens ont fasciné jusqu’aux stadiers, parfois aperçus en train de filmer les virages de supporters pour les garder en souvenir, comme à Philadelphie devant le kop de l’Espérance Tunis.
L’ambiance, drastiquement opposée à celle des sports américains, fascine les locaux les plus curieux. "Cela devient de plus en plus un pays de football. Il y a un engouement, et la communauté est prête", nous promet Olivier, supporter à Atlanta. Si l’ambiance inégale de ce Mondial des clubs intéresse déjà, tant mieux: les Américains n’ont vu qu’une infime partie de ce qui les attend dans un an.