Henry, le visiteur de l’Elysée

Thierry Henry a sollicité lui-même cet entretien avec Nicolas Sarkozy - -
La démarche est pour le moins inhabituelle. A l'image de la carrrière de Thierry Henry, sorte de passement de jambes, tantôt en dents de scie, tantôt étincelante. Affublé dès ses premières années aux Ulis du surnom de « Titi », l'Antillais a toujours contrôlé sa communication sans cacophonie. Avec calme et force de persuasion. La rencontre entre Nicolas Sarkozy et Thierry Henry était quoi qu'il en soit inévitable. L'un cherche des explications, l'autre sait faire remonter les infos. Les bonnes.
Henry, encyclopédie du football, est l’un des plus beaux palmarès du football français aux côtés de Michel Platini, Zinedine Zidane et Didier Deschamps. Son fameux pied droit, cet intérieur cosy caressé comme une plume rangée aux oubliettes dans les ruines de Highbury, caractérise le fils spirituel d'Arsène Wenger. Le coach des Gunners ne jure que par Henry. Les deux hommes ont tout gagné ensemble, que ce soit à Monaco ou en Angleterre. Fin et naturel, Henry reste avant tout un joueur de football. L'attaquant du FC Barcelone aime le jeu. Et le je. Attaquant né, le gamin de la Désirade a l'égo des athlètes de très haut niveau. Indispensable pour réussir, se frayer un chemin, déplacer des montagnes. Surtout aux côtés de Zlatan Ibrahimovic, Lionel Messi ou Dennis Bergkamp.
L’appel de la belle américaine
L'Afrique du Sud a déjà oublié Henry. Cinquante-trois minutes de temps de jeu. Domenech l'a appelé pour ne pas le faire jouer alors qu'Henry en Coupe du monde, ce sont 17 matches pour 2 défaites (Sénégal 2002 et Afrique du Sud 2010). Rafael Marquez, son coéquipier sur le banc du Barça, capitaine du Mexique, a débuté les trois matches… Tant pis.
L'attaquant des Bleus a désormais d'autres objectifs. Direction les Etats-Unis. New York, le rêve. Big Apple est dingue de sport et de soccer en particulier. Un stade flambant neuf, un sponsor au budget illimité et des rêves de grandeur, la belle américaine de Red Bull va épouser Henry.
Mais avant, histoire de crever l'abcès, Mister President l'attend sereinement. Une explication s'impose. Il faut aller de l'avant et jouer cartes sur table. Henry endosse son costume d'ambassadeur. Passionné de football, Sarkozy a compris que l'affaire bleue était un Mai 68 du sport. Aujourd'hui, personne n'est mieux placé que le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France pour expliquer la débâcle. Jérôme Valcke, n°2 de la FIFA, l'a même reconnu mercredi en exclusivité sur RMC : « Cela ne me gêne pas que ce soit Henry mais Escalettes devrait aussi être reçu par le Président de la République afin de s'expliquer... » Pour l’instant, ce sera Henry et personne d'autre.