La Fifa surprend son monde

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Certains y verront le choix de l’argent, d’autres celui de l’ouverture. Quoi qu’on en dise, la Fifa a fait un choix audacieux en désignant la Russie et le Qatar comme pays-hôtes des Coupes du monde 2018 et 2022. Ne serait-ce que parce qu’aucun des deux pays – et par extension aucune des deux régions – n’a jamais organisé la compétition.
La Russie, d’abord, n’était pas vraiment favorite face à l’Angleterre et, dans une moindre mesure, les tickets Espagne-Portugal et Belgique-Pays-Bas. Mais les Russes, portés par l’intense lobbying de Vladimir Poutine, ont su faire valoir une candidature sans véritable handicap. Sur les seize stades qui devraient accueillir les matches, deux sont encore à construire. La plupart sont par ailleurs situés dans la partie européenne de la Russie.
Quatre ans après les Jeux olympiques d'hiver à Sotchi en 2014, les Russes accueilleront donc une nouvelle compétition internationale.
Benarbia : « Tout le Golfe est à l’honneur ! »
Le choix du Qatar pour 2022, préféré au Japon, à la Corée du Sud, aux Etats-Unis et à l'Australie, est encore plus surprenant. La chaleur qui y règne en été (jusqu’à 50°C !) et la petitesse de son territoire (un peu plus grand que la Corse, ndlr) semblaient rédhibitoires. La Fifa ne leur a finalement pas accordé une si grande importance. Sans doute parce que les Qataris possèdent des moyens financiers à la hauteur de leurs ambitions.
Pas moins de neuf stades sur douze vont être construits pour accueillir la compétition. Tous seront équipés d'un système de climatisation fonctionnant à l'énergie solaire. Certains d'entre eux seront ensuite démontés à la fin de la Coupe du monde et offert gracieusement aux fédérations en difficulté. Qui dit mieux ? « Ce n’est pas que le Qatar qui est à l’honneur, mais pratiquement tous les pays de Golfe, se réjouit Ali Benarbia, qui vit dans l’Emirat après y avoir joué pendant trois ans (2003-2006). C’est de la folie ici, tous les gens sont dans la rue. Les stades seront pleins, c’est tout le Golfe qui va venir à Doha. »
Après l’Afrique du Sud en 2010 et le Brésil en 2014, la Fifa poursuit sa logique d’ouverture. Qu’elle recherche de nouveaux marchés ou de nouveaux horizons, c’est une autre question.