Maroc-Portugal: "Rassembler les Marocains, ça vaut plus que tout", Regragui fier d'avoir le soutien de tout un pays (et pas que)

A l'image du roi Mohammed VI, sorti célébrer dans la rue avec le reste du peuple marocain, tout le pays a fêté la qualification des Lions de l'Atlas pour les quarts de finale de la Coupe du monde. Depuis le Qatar où il est devenu le premier sélectionneur africain qualifié à ce stade de la compétition, Walid Regragui a gardé la tête froide et espère encore offrir de beaux moments aux Marocains et à toute l'Afrique en l'emportant samedi contre le Portugal.
"Une équipe nationale doit être un porte-drapeau sur le terrain déjà. Elle doit représenter son peuple, elle doit donner des émotions et rassembler. L’objectif pour nous au départ, bien sûr, c’est de gagner des matchs, a estimé le technicien face à la presse ce vendredi. Mais on sait très bien que l’image est importante pour pouvoir rassembler tous les Marocains autour d’un projet et de choses positives. Le fait qu’avec les résultats et l’ambiance qu’il y a, et quand on sent l’énergie positive qui nous pousse, les gens s’identifient à nous et c’est tant mieux."
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"C’est bien mais il ne faut pas s’arrêter-là"
Sans vouloir céder à l'euphorie de l'exploit signé contre la Roja (0-0, 3 tab à 0) au tour précédent, Walid Regragui s'est réjoui de voir son équipe inspirer une telle communion au Maroc.
"Si on a pu rassembler les Marocains autour du football pour une période donnée, cela vaut plus que tout, plus que l’argent et même plus que les titres. C’est bien mais il ne faut pas s’arrêter-là et je l’ai dit aux joueurs. On a rendu des gens heureux mais on n’est pas venus que pour cela. On est venus pour gagner des matchs et aller le plus loin possible."
"Je ne suis pas encore monté dans le nuage. On essaye de changer la mentalité. Je le répète, c’est bien ce qu’il se passe à l’extérieur car on rend des gens heureux. Mais on n’oublie pas que l’on est dans la compétition, a enchaîné le gamin de Corbeil-Essonnes. Ce qui nous importe c’est de gagner le match de samedi pour rentrer dans l’histoire et aller en demi-finale."
Regragui salue le travail des coachs africains
Malgré la présence de nombreux supporters portugais pour soutenir les coéquipiers de Cristiano Ronaldo à Doha, le Stade Al-Thumama sera très probablement acquis à la cause du Maroc lors de ce quart de finale. Pour le premier Mondial organisé dans le Golfe, les Lions de l'Atlas peuvent aider le football africain et arabe à franchir un cap.
"Avec des résultats, c’est à nous de travailler, les entraîneurs africains et arabes. Déjà avec cinq entraîneurs africains dans les cinq équipes, quand le Sénégal et le Maroc sont passés cela a fait deux entraîneurs africains qui sont passés. Et on a eu plus de chances d’avoir un entraîneur africain en quarts de finale puisque les entraîneurs des équipes africaines étaient tous des Africains, a martelé Walid Regragui. C’est statistique, c’est mathématique. A un moment donné, c’est comme l’expérience."
Briser le plafond de verre grâce à l'Afrique et au monde arabe
Douze ans après le Ghana en 2010, le Maroc possède donc la chance de devenir la première sélection africaine qualifiée pour les demi-finale d'une Coupe du monde. Comme un symbole, pour une édition organisée dans un pays musulman, c'est une équipe du Maghreb qui constitue le fer de lance de tout le monde arabe. Et c'est bien sur cette immense ferveur du continent africain et des pays arabes que le Maroc espère trouver ce supplément d'âme qui lui permettra de renverser le Portugal.
"On y va étape par étape, ce n’est que la quatrième fois pour l’Afrique donc on est un porte-drapeau. On ressent cette pression mais c’est une pression positive. On veut rentrer dans l’histoire avec la mentalité que l’on a depuis le début et notre qualité de jeu, a finalement estimé Walid Regragui à la veille du match le plus important de sa carrière de sélectionneur. […] "On a envie de montrer que l’Afrique est présente, que le Maroc est présent et que l’on est sur un nouveau football mondial qui s’est internationalisé. On n’a rien à envier à personne. Nous aussi on a de bons joueurs, une fédération qui nous aide. On a un peuple derrière nous et aujourd’hui on a un continent derrière nous. Et puisque l’on rajoute un peu le monde arabe cela fait beaucoup de gens derrière nous. Cela va nous pousser et peut-être que cette énergie va nous aider à briser ce plafond de verre. On va donner le maximum pour ne pas avoir de regrets. Pas de regrets, c’est notre leitmotiv depuis le début. Pas de regrets, pas de regrets et pas de regrets."