Mondial 2022 au Qatar: selon Blatter, Platini a voté pour "les intérêts français"

Suspendu six ans par la Fifa, l’ancien président de l’instance internationale, Sepp Blatter, a évoqué le cas de Michel Platini ce samedi dans un entretien accordé au Monde. L’occasion pour le Suisse de revenir sur les conditions d’attributions de la Coupe du monde 2022 au Qatar.

Depuis le 5 décembre, Sepp Blatter est fixé sur son avenir. Le TAS a confirmé sa suspension de six ans de toute activité liée au football. L’ancien président de la FIFA, 80 ans, n’a pas pour autant perdu la parole ni la mémoire. Ce samedi, dans un long entretien accordé au Monde, le Suisse est revenu sur ses rapports avec son ancien collaborateur et ex-président de l’UEFA, Michel Platini, lui aussi suspendu. Blatter a notamment donné sa version des faits concernant le vote du Français en faveur du Qatar en 2010 concernant l’organisation de la Coupe du monde 2022.

"Il m’a dit : « On m’a demandé de voter pour les intérêts français »"

« J’ai toujours espéré qu’on arriverait à amener la Coupe du monde 2018 en Russie et celle de 2022 aux Etats-Unis, confie Blatter. On pouvait jouer cette carte diplomatique. Mais il faut bien dire, très amicalement, que Michel Platini, après la réunion qu’il a eue, à Paris, avec le président Sarkozy et l’émir actuel du Qatar [le 23 novembre 2010] m’a dit : « On m’a demandé de voter pour les intérêts français, et mon groupe ne va pas voter ce qu’on avait tacitement décidé de voter au comité exécutif [Comex]. » » Rappelons que l'ex-patron de l'UEFA s’est toujours défendu d’avoir voté en faveur du Qatar à la suite de cette réunion.

Des consignes de Jacques Chirac pour le Mondial 2010 ?

« Cela ne m’a pas choqué, poursuit Sepp Blatter. Pour l’attribution du Mondial 2010, il y avait eu la même chose. M. Chirac avait dit à Platini : « Tu ne vas pas voter pour l’Afrique du Sud, nous sommes très liés au Maroc. » Je savais que le Qatar allait gagner avant d’ouvrir l’enveloppe. »

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