Pays-Bas - France : Stekelenburg, le retour inattendu du vieux géant

Maarten Stekelenburg (Pays-Bas) - AFP
C’est un retour aussi inattendu qu’inespéré. Du haut de ses 34 ans, qu’il a fêtés dernièrement, Maarten Stekelenburg s’offre une seconde jeunesse. Vendredi, à l’occasion de la victoire des Pays-Bas contre la Biélorussie (4-1), le gardien a endossé à nouveau la tunique néerlandaise. Une revanche personnelle pour lui, puisque sa dernière sortie en sélection remontait à octobre 2012. Et une saveur particulière, après s’être armé de patience pendant plus de quatre années.
« Mon objectif était de revenir en sélection, s’est-il réjoui en conférence de presse récemment. Durant une longue période, je n’ai pas été en équipe nationale, cela me rend donc fier de revenir. Ce match a été spécial pour moi. Est-ce que j’ai douté pendant tout ce temps ? Vous devez être réaliste : si vous ne jouez pas dans un club, vous ne pouvez pas être sélectionnable ». Parce que, oui, ces dernières années ont longtemps ressemblé à un long chemin de croix pour le natif d’Haarlem.
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Débuts prometteurs et désillusions successives
Pourtant, à ses débuts au pays, Maarten Stekelenburg jouissait d’une jolie réputation. Formé dans le cocon de l’Ajax Amsterdam, le portier longiligne (1m97) espère alors marcher dans les pas de son illustre aîné, un certain Edwin van der Sar. Après avoir intégré le groupe professionnel en 2002, il s’installe comme gardien numéro un lors de l’exercice 2005-2006. À l’Ajax, le Néerlandais remporte à trois reprises l’Eredivisie (championnat), quatre fois la Coupe des Pays-Bas. Et ses performances régulières lui valent d’être élu joueur de l’année du club en 2008 et 2011.
Des promesses qu’il espère confirmer en devenant, en 2011, le premier joueur hollandais à rejoindre l’AS Rome. Mais l’aventure italienne tourne court. Après une première saison encourageante, la seconde s’avère bien plus compliquée. Entre les blessures, un statut de remplaçant et un transfert avorté vers l’Angleterre lors du mercato hivernal, son expérience avec les Giallorossi s’achève dans la douleur.
Un passage frustrant à Monaco
Pour tenter de rebondir, Stekelenburg rallie Londres à l’été 2013. Mais, à Fulham, le bonheur est de courte durée. Le gardien, réputé pour son envergure et son impact physique, ne convainc pas en Premier League et se retrouve relégué en fin de saison en tant que doublure du modeste David Stockale. C’est le début d’une traversée du désert pénible pour le Néerlandais.
En quête de temps de jeu et mis dehors par le très autoritaire Felix Magath, il s’exile en prêt à Monaco. Sauf que la parenthèse en Principauté se transforme là aussi en cauchemar. Son homologue croate Danijel Subasic est indéboulonnable aux yeux de l’entraîneur Leonardo Jardim et le joueur formé à l’Ajax doit se contenter des miettes restantes. Sous le maillot monégasque, il n’apparaît que 780 minutes, soit un total de seulement huit apparitions dans l’Hexagone (1 match de L1, 4 de Coupe de France et 3 de Coupe de la Ligue). Un bilan plus que famélique. « Bien sûr que c'est frustrant d'être sur le banc, expliquait-il en juillet 2015. Je connais mon niveau, je sais ce que je peux faire. Mais il faut aussi avoir une chance de le montrer. »
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Un sauveur nommé Koeman
Alors que sa carrière est en totale chute libre, un homme va pourtant lui tendre la main en 2015 : Ronald Koeman. Il l'avait lancé en pro à l’Ajax. « À l’Ajax, j’ai eu un déclic avec lui. C’est sous sa direction que j’ai fait mes débuts, confiait-il il y a quelques jours dans la presse néerlandaise. Je trouve que c’est un bon coach, honnête et ouvert. On sait tous les deux à quoi s’en tenir ». À l’époque manager de Southampton, le Néerlandais recrute son ancien poulain afin de pallier la blessure de Frasen Forster, indisponible pendant un long moment en raison d’une fracture de la rotule.
Jusqu’au retour de ce dernier en janvier dernier, Stekelenburg retrouve du temps de jeu et reprend progressivement confiance. C’est pourquoi Koeman l’a aussi emmené dans ses bagages quand il a débarqué à Everton cet été. Arrivé pour succéder au très emblématique Tim Howard, qui a gardé les cages des Toffees durant neuf ans, il se montre jusqu’ici à la hauteur du défi et n’est pas étranger au très bon début de saison de son nouveau club (5e de Premier League).
Un renouveau que le Néerlandais espère confirmer avec son retour en sélection. Danny Blind, le sélectionneur des Pays-Bas, l’a en tout cas récompensé en le titularisant contre la Biélorussie. Plus expérimenté que ses concurrents Jasper Cillessen (forfait contre les Bleus) et Jeroen Zoet, le finaliste du Mondial 2010 semble désormais avoir un temps d’avance sur eux. « Sur les derniers matches que j’ai pu voir, je pense que Maarten est maintenant le meilleur gardien pour nous, a révélé Blind en conférence de presse. Les chances sont bonnes pour qu’il joue contre la France ». Ne reste désormais plus qu’à justifier cette confiance. À 34 ans, le temps presse.
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