Portugal-Suisse: Gonçalo Ramos, le 9 que toute l'Europe du foot va s'arracher à prix d'or

Le Portugais Luis Campos a certainement esquissé un sourire devant sa télévision en regardant le match de ses compatriotes du Portugal contre la Suisse (6-1), marqué par un triplé du jeune Gonçalo Ramos (21 ans), remplaçant au pied levé de l’idole Cristiano Ronaldo.
Conseiller sportif du Paris Saint-Germain, Campos apprécie le phénomène depuis de nombreuses années et l’avait très rapidement identifié comme un renfort potentiel pour le club de la capitale l’été dernier lors de son arrivée, l’imaginant sans doute conclure les actions initiées par les magiciens Neymar et Lionel Messi qui l’auraient entouré.
Nul ne le saura jamais, puisque l’avant-centre de Benfica n’est pas venu. Il est finalement resté à Benfica où, profitant du départ de l’Uruguayen Darwin Nunez, dont il était la doublure, il convainc déjà, pour sa première saison en tant que titulaire.
Le premier jour du reste de sa vie?
Avec le club lisboète, Gonçalo Ramos a inscrit 17 buts, dont neuf buts en championnat, mais aussi un but et une passe décisive dans une poule de Ligue des champions très relevée, dont le Benfica a fini par sortir en tête devant… le PSG. S’il n’a pas franchement existé contre le Paris Saint-Germain - un peu plus à l’aller qu’au retour - son début de saison lui a permis d’apparaître comme une option pour son sélectionneur avant la Coupe du monde.
Mais il n’avait joué que 33 minutes - dont seulement 10 dans ce Mondial - avec la Seleçao, avant de connaître une première titularisation tonitruante hier soir. Son apparition fracassante dans le grand monde va le faire entrer dans une nouvelle dimension sur le plan économique. Les courtisans ne devraient pas manquer pour négocier la sortie de ce grand talent du Seixal, la pépinière du Benfica Lisbonne.
Pour le recruter, il faudra payer très cher, et débourser l’équivalent de sa clause libératoire, fixée à 120 millions d’euros lors de sa prolongation en 2020 (jusqu’en 2026). Auteur d’un triplé qui renseigne sur son talent protéiforme, pour ceux qui n’avaient pas encore eu l’occasion de l’observer, Gonçalo Ramos a intégré le cercle fermé des joueurs ayant marqué trois buts dans un même match de Coupe du monde, à côté de monstres de la dimension de Pelé ou Just Fontaine. Il est même le plus jeune à avoir réalisé pareille performance en match à élimination directe depuis le roi Pelé en 1958.
"Un attaquant qui participe à la construction
La performance est d’autant plus impressionnante que Cristiano Ronaldo patiente encore pour connaître son premier but dans un match à élimination directe d’un Mondial, à 37 ans. Il y avait d’ailleurs dans l’atmosphère comme un air de passation de pouvoir au stade de Lusail. L’avenir dira si Gonçalo Ramos a les épaules pour assumer la succession. En attendant, il a mordu dans cette rencontre sans la moindre lueur de doute dans les yeux.
"Je l'ai vu disputer de nombreux matches et j'ai ma propre vision des choses, a expliqué Fernando Santos pour justifier sa titularisation au détriment de Cristiano Ronaldo. A ce poste, nous avons trois joueurs avec des caractéristiques différentes. Gonçalo est davantage dynamique, il étudie les occasions, il a un esprit de compétition fort, c'est ce que j'avais vu en l'observant notamment dans ses premiers matchs en tant que remplaçant."
Gonçalo Ramos a reçu une formation de milieu de terrain, poste auquel il a évolué jusqu’en moins de 19 ans, avant de se fixer en pointe. Souvent comparé à Edinson Cavani, avec lequel il partage ce sens de l’effort et du sacrifice (Contre la Suisse, il avait déjà couru près de six kilomètres à la pause), la qualité des appels, la mobilité, et évidemment l’appétit du but, Gonçalo Ramos est beaucoup plus à l’aise pour s’insérer dans le jeu de l’équipe de par sa formation.
"C'est un attaquant qui travaille beaucoup, qui court beaucoup, qui aide beaucoup l'équipe défensivement", a loué son coéquipier Bruno Fernandes, admiratif. "c'est le type d'attaquant qui est partout. Aujourd'hui, il a eu les occasions pour marquer trois buts, mais c'est probablement plus un attaquant qui participe à la construction, qui crée des espaces pour les autres, qui participe au jeu, il se bat, il est costaud".