
Deschamps : « Beaucoup de bonnes prédispositions »

Didier Deschamps - -
Didier Deschamps, qu'avez-vous dit à vos joueurs dans les vestiaires après cette défaite face à l'Allemagne (0-1) ?
Il y avait beaucoup de tristesse, de déception, de frustration. Je ne peux pas leur enlever ces sentiments. Je les ai aussi. Il ne faut pas oublier tout ce qu’on a fait de bien et de très bien jusqu’à maintenant. Ça s’arrête là. On avait l’envie, l’ambition de continuer. Ça ne s’est pas joué à grand-chose. La fierté que j’ai, avec tout mon staff, c’est d’avoir travaillé au quotidien et d’être arrivé jusque-là avec eux.
La façon dont l'Allemagne s'est construit ces dernières années vous inspire-t-elle ? Allez-vous continuer en ce sens ?
Je l’espère, en tout cas. Il y a un groupe qui est né avec la qualification contre l’Ukraine. Tout au long du parcours, jusqu’à aujourd’hui, il y a eu de très bonnes choses. On n’a pas cette expérience internationale qu’a l’Allemagne, avec des joueurs qui ont l’habitude de jouer la Coupe du monde et le championnat d’Europe. Moi, je suis très fier de ce qu’ont fait les joueurs. Sur le terrain, d’abord. Mais en dehors, aussi. Il y a du travail. Il y a de la matière. Il y a beaucoup de bonnes prédispositions. Il faudra maintenir cet état d’esprit et cette qualité. Je préfère retenir aujourd’hui, même si c’est dur avec l’élimination, tout le positif que j’ai pu voir depuis qu’on a mis le pied au Brésil le 9 juin.
Vous attendiez-vous au repositionnement de Philipp Lahm sur le côté droit de la défense ?
Oui. Ça n’a pas été une surprise. C’est son poste naturel, même s’il prend beaucoup de plaisir à jouer au milieu de terrain. Ce ne sont pas les mêmes efforts. Mais c’est un joueur expérimenté, qui a fait pratiquement toute sa carrière à ce poste d’arrière droit. Evidemment, ça a changé la structure de leur défense. C’est un joueur qui se projette plus, qui attaque plus, que ne pouvait le faire Boateng par exemple. Lahm, c’est aussi le capitaine de cette équipe. Donc il a une grande importance.
Que manque-t-il à ces Bleus ?
On est quart de finaliste, donc ça signifie quand même quelque chose. On a fait de très bonnes choses dans le contenu des matches. En face, il y avait cette habitude du rendez-vous, cette expérience qui aide dans des matches très serrés comme ça. C’est un groupe jeune, qui a beaucoup de qualités. Il n’a pas manqué grand-chose. Ça n’a pas suffi. On n’a pas renoncé, mais on n’a pas eu l’efficacité qui est indispensable à ce niveau-là.
L'objectif était-il d'aller jusqu'au bout ?
Non, non. On vient de tellement loin. L’appétit vient en mangeant. On avait une possibilité de continuer encore. Il y avait une force à l’intérieur du groupe pour aller le plus loin possible. On s’arrête en quarts. C’est peut-être notre niveau aujourd’hui. L’Allemagne se qualifie, mais on ne peut pas dire qu’il y a un écart très important entre eux et nous.
Ce mois au Brésil est-il le moment le plus fort que vous ayez vécu en tant qu'entraîneur ?
Ça a été un immense plaisir pour moi et pour tout le staff. Dès le premier jour de la préparation, on a eu des joueurs concernés, avec un état d’esprit remarquable. C’était vraiment du bonheur. Il n’est pas total, puisque je suis compétiteur, comme les joueurs, et qu’il y a de la déception. Mais au cours de ces semaines passées ensemble, il s’est bien évidemment passé quelque chose d’important.