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Duchaussoy n’en a pas fini avec Le Graët

Fernand Duchaussoy

Fernand Duchaussoy - -

Comme convenu, le conseil fédéral a décidé samedi de voter la réforme de la gouvernance et maintenir Fernand Duchaussoy à la présidence de la FFF. Mais rendez-vous est déjà pris pour le 18 juin prochain, date de la prochaine assemblée élective. Avec cette fois, la candidature probable de Noël Le Graët.

Il n’y a pas eu de suspense. Il n’y avait pas, non plus, beaucoup de place pour cela lors de l’assemblée fédérale tenue samedi matin à Paris par la Fédération française de football (FFF). Arrivé il y a six mois en lieu et place de Jean-Pierre Escalettes, Fernand Duchaussoy a tout essuyé. Les restes de l’affaire Knysna et les suspensions de certains mutins. Le licenciement de Raymond Domenech. Les primes des Bleus. Ainsi que les départs du DTN Gérard Houllier, du directeur général Jacques Lambert et d’un des membres du conseil fédéral, Lilian Thuram. Le tout avec un certain brio… puisque l’ancien président de la Ligue du footballeur amateur (seul en lice) conserve finalement son poste de président de la FFF avec 79,4 % des suffrages. « Mr Duchaussoy a fait un très bon travail, juge le président de l’Olympique de Marseille Jean-Claude Dassier. Le football français a besoin que ça aille mieux et grâce à ce vote, ça va mieux. »

Ce vote… mais aussi le suivant. Née lors des derniers états généraux, la loi-cadre sur la réforme de la gouvernance du football français a également été adoptée. A l’avenir, le président de la FFF sera élu au scrutin de liste sur la base suivante : « Un homme (ou une femme), une équipe, un projet. » Le pouvoir décisionnel sera réparti entre un comité exécutif et un organe de contrôle, dit « haute autorité », censé rassembler toutes les familles du football français. Cette même loi, qui ne sera entérinée que le 2 avril, donne surtout un poids plus conséquent au sein de l’assemblée générale aux représentants professionnels (37 % contre 25% jusqu’à aujourd’hui) sur leurs homologues amateurs (63 % contre 75%).

Le Graët a six mois devant lui

« Le football français a montré son sens des responsabilités, estime Jean-Pierre Escalettes. Je suis content de voir que la Fédé se tourne vers l’avenir et a refermé cette page, terrible, de Knysna. Je voulais faire cette réforme avant la fin de mon mandat en 2012 mais je n’aurais pas pu avoir 80% des voix.»

Fernand Duchaussoy y est parvenu, lui. Mais malgré son plébiscite, le Nordiste ne sait pas encore s’il briguera un nouveau mandat le 18 juin prochain. En revanche, il sait déjà qu’il pourra compter sur un concurrent de poids : Noël Le Graët. Bloqué en Bretagne par la neige et donc absent de l’assemblée générale, le vice-président de la FFF était bien candidat à la présidence. Il avait d’ailleurs officialisé sa candidature vendredi dernier et souhaitait solliciter le vote du conseil fédéral. Ramené à la raison dans les couloirs de la fédération par le vice-président de l’UNFP, René Charrier, le président de Lens, Gervais Martel et son homologue nancéien Jacques Rousselot, Le Graët a finalement jeté l’éponge. « Je ne veux pas être celui qui divise » avait-il avancé. Le Guingampais voulait surtout attendre le passage de la loi-cadre. « Noël Le Graët est l’un des responsables de ce succès, soulignait Jean-Pierre Escalettes samedi. Il a pensé à l’intérêt général. » En sera-t-il de même dans six mois ?

Alix Dulac avec Jean Rességuié et Loïc Briley