Equipe de France: le rôle des jeunes, Benzema, son poste préféré... Eduardo Camavinga se confie avant la Coupe du monde

Eduardo, l’émotion de la sélection a laissé la place à quel sentiment en arrivant ici, à Clairefontaine ?
Beaucoup de fierté et d’excitation après la joie.
Vous avez switché en mode Coupe du monde ?
C’est la course qui commence, il faut bien se préparer pour arriver en forme pour cette Coupe du monde.
Comment vous avez vécu ce lundi avec les changements de liste ?
On l’a vécu sereinement. Presnel Kimpembe, c’est un très grand défenseur, ne pas l’avoir avec nous est handicapant mais l’équipe de France est une grande équipe et on va savoir se relever de ça.
La lettre d’engagement : pourquoi l’avez-vous signée ?
Ce sont les valeurs de la République, à partir du moment où on est français on prône les Droits de l’homme. C’est important de signer cette lettre et de montrer qu’on participe.
Il y a un an vous quittiez Rennes pour le Real. Quelle place occupait le Mondial dans votre esprit ?
Le plus important c’est de voir par étapes. Je voulais m’imposer au Real Madrid et le reste allait venir. Je ne pensais pas forcément à la Coupe du monde mais plus à performer, le reste va avec.
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Vous avez passé des vacances en Grèce, comment cela s’est passé ?
J’ai passé des premières vacances où je profitais. Après le travail m’a rattrapé. J’avais mon cuisinier avec moi et j’ai fait des séances pour revenir en forme à la reprise.
Le fait que vous travailliez, c’était dans un but particulier ?
Le plus important est de revenir en condition pour éviter les blessures. Je l’ai aussi fait parce que j’ai l’habitude de le faire. D’abord couper totalement et après faire des séances, ce qui ne m’empêche pas de profiter. Il n’y a rien de fantastique, c’est normal de travailler pendant les vacances et beaucoup de joueurs le font.
Depuis quand avez-vous cette Coupe du monde en tête ?
J’ai toujours eu envie d’y participer. Le plus important c’est de performer en club. Il n’y a pas de date précise, c’est venu naturellement.
Vous êtes né en Angola, votre maison en France est partie en fumée, vous avez eu la nationalité française il y a trois ans. Avec la première convocation et maintenant le Mondial. Que vous dites-vous ?
Tout est arrivé rapidement. On a galéré à avoir la nationalité. Mon père n’en dormait pas. C’est magnifique que ce soit moi, le fils, qui l’apporte à la famille. Après tout est arrivé rapidement.
Il y a eu beaucoup de réactions sur le manque d’expérience du milieu. Kanté–Pogba, c’est 144 sélections et ils ne seront pas là. A vous cinq vous comptabilisez 60 sélections. Qu’en pensez-vous ?
Les critiques font partie de la vie. On n’a pas la même expérience mais on a à cœur de monter ce qu’on vaut. On aura la dalle. Avec notre fougue et l’expérience des anciens cela peut faire un bon mélange.
Vous êtes le plus jeune appelé. Comment cela se passe pour s’intégrer ?
J’ai toujours été le plus jeune. J’ai mes habitudes. Il faut rester soi-même, avoir du respect, garder un lien mais aussi une distance, pour respecter les anciens. Je suis sociable, cela aide et je m’intègre très bien dans un groupe.
Imaginons qu’un jeune soit sélectionné, que lui conseilleriez-vous pour bien s’intégrer ?
Ne pas se faire remarquer, de rester calme et respectueux envers les anciens. Je ne me comporte pas de la même manière ici que chez les Espoirs.
Comment va Karim Benzema et quels sont vos rapports ?
Il va mieux. Il va vachement mieux. J’entretiens une très bonne relation avec lui, il m’aide beaucoup au Real. C’est un très grand joueur qui mérite ce qui lui arrive. J’espère qu’il sera opérationnel pour le Mondial.
Est-ce qu’il vous donne des conseils ? Est-ce qu’il y en a un qui vous a marqué ?
En match parfois il vient me voir il me dit "si j’ai la balle tu vas faire cette course ou cette course", donc il me donne des conseils à l’instant T. Il me dit aussi de rester positionné. Il est beaucoup dans la communication, c’est un leader.
Que peut apporter la Ligue des champions avant de jouer une Coupe du monde ?
Notre parcours ne peut que nous aider. On a toujours su se relever. Ces expériences nous permettent d’y croire même en étant mené à la dernière minute. Ce genre d’expérience ne peut que nous aider.
Didier Deschamps a dit que vous pouviez jouer à plusieurs postes. Quel est celui où vous vous sentez le plus à l’aise ?
Je me sens à l’aise en tant que numéro 6 mais je peux m’adapter pour jouer à n’importe quel poste, j’en ai les qualités. Mais mon poste préférentiel, c’est numéro 6.
Il a aussi parlé de votre état d’esprit, toujours souriant. A quel point cela peut être important ?
Quand une personne en face de toi apporte de la joie de vivre c’est plus plaisant. Le plus important c’est le terrain mais je suis aussi une bonne personne.
Vous êtes la mascotte en tant que plus jeune ?
Non je n’ai pas 15 ans non plus. Ça rigole forcément sur mon âge mais c’est de bonne guerre.
A quel point le fait de jouer avec Tchouaméni ou Benzema peut vous aider ?
La connexion est forcément meilleure sur le terrain, c’est important. Tous les joueurs ici s’entendent bien donc cela aide.
Vous connaissez aussi des joueurs grâce aux Espoirs, il y en a qui montent (Saliba, Fofana, Guendouzi…). En quoi cela influe sur la vie de groupe ?
Cela permet d’être moins de son côté, il y a beaucoup de joueurs dans le même délire que toi donc c’est plus facile aussi sur le terrain.
Parlez-nous de vos adversaires (Tunisie, Australie, Danemark) ?
Ce ne sont pas des grandes nations mais cela reste des grandes équipes qui méritent de participer. Il ne faut négliger personne, les matches seront compliqués et il faudra performer à 200%.
L’Australie et le Danemark étaient déjà là en 2018, quel type de match attendez-vous contre l’Australie ?
Tous les matches seront compliqués. L’équipe n’est pas forcément la même qu’en 2018. Ils ont leur mentalité, leur style de jeu et tout un pays derrière eux. Il faudra être à 15.000% pour performer dans ces matches-là.
Un dernier mot sur le fait que la France est tenante du titre. On en parle au Real ?
Ils chambrent. Ils disent qu’ils vont nous battre (rires)… C’est de bonne guerre. Il faut être concentré sur le premier match et après on verra ce qu’il se passera. Mais bien sûr que ça chambre.
Si vous êtes champion du monde, vous faîtes quoi ?
(Il cherche) On me l’a déjà posé mais je n’ai pas trouvé encore. Ce qui est certain c’est que je ne me raserai pas la tête, je tiens à mes locks. Ne vous inquiétez pas je ferai un bon truc.