Equipe de France: les moments marquants de l'ère Deschamps, pour sa centième

Une purge pour débuter et Diaby comme premier buteur
Arrivé à la tête de l’équipe de France pendant l’été 2012, Didier Deschamps s’est rapidement retrouvé dans le bain. Pour sa première rencontre sur le banc tricolore, l’ancien capitaine des Bleus a vu son équipe concéder un nul (0-0) contre l’Uruguay. Malgré la présence de joueurs talentueux comme Mathieu Valbuena, Franck Ribéry, Karim Benzema et du duo Martin-Giroud, la Céleste a tenu bon et les supporters ont pris peur pour la suite.
Trois semaines plus tard, le sélectionneur connaissait sa première victoire lors des éliminatoires du Mondial 2014 lors d’un déplacement compliqué en Finlande (1-0). Unique buteur du match, Abou Diaby est alors vu comme le nouveau Vieira et Didier Deschamps compte sur lui.
Les Bleus battus par ippon, premier couac pour Deschamps
Dès le mois d’octobre 2012, les bons débuts de Didier Deschamps à la tête de l’équipe de France volent en éclats. Et pour cause, les Bleus se sont fait piéger par le Japon (0-1) devant les 55.000 spectateurs médusés du Stade de France. Après une prestation insipide des Tricolores lors de ce match amical sans réel enjeu sportif, Shinji Kagawa a gâché la deuxième soirée dionysienne du sélectionneur. Pendant les six moins qui suivront, l’équipe de France multipliera les contre-performances avec des revers face à l’Allemagne, l’Espagne, l’Uruguay et le Brésil… la reconstruction attendra.
Quand Deschamps soutenait Benzema
En 2019, les relations entre Karim Benzema et le sélectionneur se trouvent au point mort. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Lors de la première saison du technicien à la tête des Bleus, le buteur madrilène a connu une terrible disette avec 1.222 minutes sans marquer avec la France. Pendant tout ce temps, Didier Deschamps a continué de lui afficher son soutien et de l’associer à Olivier Giroud.
L’Ukraine en 2013 a tout changé
Après un début de mandat assez mitigé, Didier Deschamps a vécu une semaine décisive en novembre 2013. Il y a six ans, presque jour pour jour, les Bleus jouaient leur place à la Coupe du monde 2014 lors des barrages face à l’Ukraine. Inconsistants et logiquement battus à Kiev (0-2), les Tricolores sont parvenus à renverser les Slaves lors d’un match incroyable (3-0) à Saint-Denis.
Auteur d’un doublé, dont un but du genou, Mamadou Sakho est le héros de la soirée et les Bleus s’envoleront en direction du Brésil quelques mois plus tard. "Cela aurait été un échec. Les joueurs ont fait ce qu’il fallait au Stade de France avec l’aide du public, s’est souvenu Noël Le Graët ce samedi pour RMC Sport. En tout cas la préparation a été excellente et c’est un très bon souvenir. […] En dehors du titre de champion du monde, c’est le moment le plus affectif, le plus important dans la perception que nous avions l’un et l’autre pour travailler ensemble."
Un Mondial 2014 encourageant
Qualifiés pour le Mondial 2014 au Brésil, l’équipe de France se prépare pour l’échéance avec un duel contre la faible équipe de Jamaïque. Séduisants et réalistes, les protégés de Didier Deschamps s’offrent un gros carton et font le plein de confiance (8-0). Karim Benzema et Blaise Matuidi signent un doublé, Antoine Griezmann les imite pour sa quatrième cape chez les Bleus.
Si le niveau des Caribéens laisse songeur, les supporters tricolores se mettent alors à rêver d’un sacre planétaire. Quelques semaines plus tard, l’Allemagne enterrera les espoirs du peuple et du sélectionneur français.
Hasard du calendrier, Didier Deschamps et l’équipe de France affronteront l’Albanie à Tirana ce dimanche soir (20h45) dans une enceinte flambant neuve. Le 13 juin 2015, c’est justement face à ce même adversaire que le patron des Bleus a poussé un coup de gueule monumental après une rencontre amicale totalement ratée et conclue sur une défaite logique (0-1). Le non-match de fin de saison par excellence… En juin 2019, le douloureux de ce voyage albanais a refait surface lors de la correction reçue en Turquie (0-2) lors des éliminatoires de l’Euro 2020.
La grosse déception de l’Euro 2016 en finale…
Environ un an après la grosse colère du match contre l’Albanie, l’équipe de France et Didier Deschamps tutoient les sommets lors de l’Euro 2016 disputé à domicile. Porté par Antoine Griezmann en grande forme et un Dimitri Payet étincelant au premier tour, le collectif tricolore séduit et l’engouement ne faiblit pas dans l’Hexagone. Malgré la blessure de Cristiano Ronaldo au début de la finale, les Bleus s’inclinent à l’issue de la prolongation sur un but d’Eder. Et dire qu’André-Pierre Gignac a touché le poteau…
Cette défaite constitue le pire souvenir de la carrière de Didier Deschamps en tant que sélectionneur. "Perdre une finale, c’est le comble de l’horreur pour lui. Il hait la défaite à un point que l’on ne peut pas imaginer, a estimé Philippe Tournon, ancien chef de presse de la sélection. Il essayait de faire contre mauvaise fortune bon cœur mais on sentait le gars blessé, mortifié de ne pas avoir réussi à être là pour ce rendez-vous."
…Avant le chef-d’œuvre du Mondial 2018
Il aura fallu près de deux ans au sélectionneur et à son groupe pour se relancer après la déception de l’Euro 2016. Et à partir du mois de mars 2018, le sélectionneur va connaître sa plus belle période à la tête des Bleus avec une série de quinze rencontres sans défaite.
Sur les cendres de 2016, le technicien a su bâtir le sacre de la Coupe du monde 2018. Au terme d’une compétition maîtrisée à la perfection en Russie, Didier Deschamps a offert à la France sa deuxième étoile, vingt ans après la première.

Les supporters et l’équipe tricolores sont passés par toutes les émotions entre les succès poussifs contre l’Australie (2-1) et le Pérou (1-0), le huitième de finale de folie contre l’Argentine (4-3), le seum des Belges (1-0) en demie et la victoire finale face à la Croatie (4-2).
Capitaine des champions du monde en 1998, Didier Deschamps a doublé la mise en tant que sélectionneur en 2018. Avant de négocier une probable prolongation de contrat, technicien de 51 ans fêtera ce dimanche sa centième cape sur le banc français. La suite logique d’un parcours riche en émotions à la tête des Bleus.