Euro 2016 : pourquoi les Bleus y croient dur comme fer

Parce qu’en 2014, certains ont passé de mauvaises vacances
Par certains, il faut surtout entendre Patrice Evra. Le joueur de la Juventus de Turin, qui a prolongé d’un an ce lundi son contrat avec la Vieille Dame, s’est présenté vendredi devant les médias, à la veille du dernier match de préparation de l’équipe de France, face à l’Ecosse. Pour la première fois depuis… le Mondial 2014. A événement exceptionnel, discours exceptionnel : le latéral gauche des Bleus a bien choisi ses mots. Et rappelé sa haine de la défaite. « Je ne sais pas s’il y a beaucoup de joueurs qui ont passé de bonnes vacances après le Brésil, mais moi je n’ai pas passé de bonnes vacances. Franchement, j’étais vraiment persuadé que l’on allait aller au bout » a d’abord confié « Pat’ ». Avant d’évoquer son assurance pour l’Euro qui débute vendredi. « Ce n’est pas parce que la compétition se joue en France, insiste Evra. Attention, je ne suis pas là pour vendre du rêve aux Français. (…) Mais ce que je peux garantir, c’est que les Français seront fiers de nous après l’Euro. »
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Parce que les chiffres parlent pour eux
Et comment ! les hommes de Didier Deschamps restent sur une série des plus vertueuses : neuf victoires lors de leurs dix derniers matches. Et si l’opposition n’était pas très poussée de la part du Cameroun (3-2) et de l’Ecosse (3-0), les Bleus n’ont pas constitué ce bilan face à des peintres non plus : Russie (4-2), Pays-Bas (2-3), Allemagne (2-0) et Portugal (0-1). La seule ombre de ce tableau, la défaite contre l’Angleterre (2-0), est pourtant loin d’être infâmante. Elle est même dépourvue d’enseignements, positifs comme négatifs, quatre jours seulement après les attentats du 13 novembre, avec tout le ressenti émotionnel que cela a engendré chez les joueurs de l’équipe de France.
Parce qu’ils ont conscience de leur énorme potentiel offensif
Morgan Schneiderlin est comme Patrice Evra, il « veut gagner cet Euro ». Et lorsqu’on lui demande de justifier un tel élan d’optimisme et de détermination, le milieu de Manchester United sait tout de suite où placer le curseur. « Quand on voit les joueurs sur le terrain, notre potentiel offensif, je pense que toutes les autres équipes en Europe nous l’envient. » Certes à ce niveau-là, les Allemands (avec Müller, Schürrle, Podolski, Özil, Götze, Gomez et Sané) et les Anglais (Kane, Rashford, Rooney, Sturridge, Vardy, Sterling, Alli) ne sont pas mal lotis non plus. Mais contrairement aux hommes de Roy Hodgson, spécialistes des succès étriqués en préparation (2-1 contre le Turquie et l’Australie, 1-0 contre le Portugal), et à la Nationalmannschaft (une défaite 3-1 contre la Slovaquie et un succès contre la Hongrie 2-0), les Bleus ont fait exploser les compteurs : 13 buts sur les quatre derniers matches. Plus que solide, d’autant que le succès écossais a été primé par une clean-sheet.
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Parce qu’ils sont unis comme les doigts de la main
Le discours semblait convenu et aucun n’en a dévié. Kingsley Coman est tout juste sorti du lot en se montrant un peu plus virulent que les autres - « c’est du n’importe quoi » - mais les Bleus étaient unanimes au moment d’enterrer la polémique autour du racisme présumé de Didier Deschamps et de la non-sélection de Karim Benzema pour l’Euro. Unis, même. Comme le prouve cette envie de vaincre pour ceux qui ont quitté le groupe en cours de préparation. « Le seul cadeau que l’on pourrait leur faire, c’est de gagner cet Euro » a notamment confié Patrice Evra. Ou encore de compenser certains manques individuels par le collectif. « J’ai toujours dit que la force de cette équipe, c’est le groupe, ce sont les 23, n’a cessé de marteler le Turinois en conférence de presse. Il y a d’autres joueurs qui joueront à leur poste, qui vont faire le boulot. On est tous derrière eux, on les mettra en confiance. On peut compenser avec cette envie de faire les sacrifices pour son coéquipier. »
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Parce qu’ils ont des promesses à tenir
Le joli succès contre l’Ecosse, les sifflets qui se sont éteints à l’intention d’Olivier Giroud : avant de retrouver la Roumanie, vendredi au stade de France, tous les voyants sont au vert dans le camp français. Les polémiques se sont éloignées. Place désormais au soutien populaire, qu’a d’ores et déjà réclamé Antoine Griezmann. « Je pense que dans les moments compliqués, on va être poussé par le public français, c’est obligé et on en a besoin. Il y aura des moments difficiles, c’est certain donc on a juste envie de leur demander qu’ils nous encouragent de la 1e minute à la 95e minute, réclame la star de l’Atlético Madrid. Qu’ils soient toujours derrière nous, comme ils l’ont fait sur les deux derniers matchs. » En retour ? Les Bleus se sont engagés à tout donner. « On a redoré le maillot bleu. Maintenant, ce serait bien d’offrir aux Français une nation qui gagne. C’est notre objectif. On ne lâchera rien, on mettra le bleu de chauffe à chaque match, assurait Evra vendredi dernier. C’est une certitude. On a vraiment envie de faire plaisir aux Français qui sont derrière nous ». Vendredi, il s’agira de tenir toutes ces jolies promesses.