FFF: "Je trouve ça affligeant", Oudéa-Castéra dénonce la stratégie de Le Graët "qui ne dupe pas grand-monde"

Noël Le Graët en fait une affaire personnelle. Poussé à la démission de la présidence de la Fédération française de football après la publication d’un rapport d’audit accablant diligenté par le ministère des Sports, le désormais ex-patron de la 3F tire à boulets rouges sur la ministre des Sports, qui ne s’en laisse pas conter, ce qui donne lieu à des échanges acerbes par médias interposés. Accusée sur RMC par l’avocate de Noël Le Graët, Me Florence Bourg, d’avoir manipulé le rapport d’audit diligenté par le ministère des Sports et de vouloir la tête de Noël Le Graët, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra lui a répondu sur RTL.
"Je trouve ça affligeant, cette stratégie de défense ne dupe pas grand-monde", s’est-elle défendue, avant d’approfondir, très sereinement: "Je le redis, je suis restée polie, je n’ai jamais insulté personne, je ne l’ai jamais traité de harceleur. Nous avons fait notre travail qui consistait à écouter un certain nombre de personnes qui avaient des témoignages. Plus de 115 auditions ont été réalisées, un travail approfondi, méthodique, cohérent, rigoureux. C’est le procureur qui, au vu des éléments qui lui ont été transmis, en application de cette obligation de signalement qui a décidé qu’il y avait matière à ouvrir une enquête pour de faits de harcèlement moral et sexuel. L'enquête dira les choses."
"L'autre, vous m'avez dit qui ?"
Noël Le Graët fait le tour des médias depuis sa démission actée lors du dernier Comité exécutif de la 3F, mardi matin. S’il a chargé ses avocats de contre-attaquer sur les plateaux de télévision et dans les studios de radio, l’homme d’affaires breton se répand dans la presse. Il a ainsi donné plusieurs interviews (Le Monde, L’Equipe…) pour dénoncer "une enquête menée à charge" et l’attitude de la ministre qui en aurait personnellement après lui. Elle a été juge et partie et ça, ce n'est pas possible, même si elle prétend que non. (...) Elle m'a appelé hier matin (lundi) en me disant qu'elle souhaitait que l'on parle. Je lui ai dit : "Bonjour Madame la Ministre, plus tard, s'il vous plaît". Et j'ai raccroché. L'après-midi, j'ai eu longuement le président (Emmanuel) Macron."
Un échange téléphonique sur lequel l'ancien maire de Guingamp est revenu auprès des journalistes du quotidien Le Monde. "Le président de la République m’a appelé hier après-midi, à 16h. Il m’a dit que j’étais un dirigeant formidable. Nous avions de bons rapports avant. J’ai du mal à comprendre qu’il ne se soit pas impliqué un peu plus au début de l’audit. J’aurais souhaité qu’il freine sa ministre. Je ne lui en veux pas. Je reste attaché à l’homme." Beaucoup moins à la ministre des Sports: "Au président de la République, non (je ne lui en veux pas). L’autre, vous m’avez dit qui?"