Les Bleus à l’heure de l’austérité

Noël Le Graët - -
La crise économique n’épargne pas les Bleus. Habituée à un train de vie plus que confortable, l’équipe de France va apprendre à se serrer la ceinture. Ainsi en a décidé Noël Le Graët. Réputé pour sa gestion hyper rigoureuse, le président de la Fédération française de football s’est engagé à faire des économies devant ses électeurs. Le staff tricolore est en première ligne. Même si l’avenir de Laurent Blanc à la tête des Bleus après l’Euro 2012 reste encore incertain, Le Graët et les membres du comité exécutif sont bien décidés à mettre un gros coup de frein sur certaines dépenses jugées excessives.
Une politique de rigueur qui n’est pas facile à mettre en place puisque de nombreux contrats ont été signés par ses deux prédécesseurs, Jean-Pierre Escalettes et Fernand Duchaussoy. Pour la nouvelle gouvernance, l’assemblée fédérale du 17 décembre sera l’occasion de mettre à plat la feuille de route. Une chose est sûre, il n’y aura pas de petites économies. Un exemple : l’ancien patron de l’En Avant Guingamp a déjà réussi à diminuer le prix de la chambre d’hôtel lorsque Laurent Blanc se rend à Paris. Il ne juge pas non plus indispensable que les Bleus séjournent dans un établissement de luxe à Enghien, près du Stade de France, avant une rencontre internationale. Dans cette optique, le choix de la résidence pour l’Euro 2012 sera étudié avec beaucoup d’attention.
Entre 1,5 et 2 M€ d’économies
Mais c’est surtout du côté du staff tricolore que le patron de la FFF veut réduire la voilure. Son fonctionnement et son coût ont été passés au peigne fin sous la forme d’un audit. Avec ou sans Laurent Blanc, entre 1,5 et 2 M€ d’économies sont espérées pour le futur contrat du prochain sélectionneur. Un gros effort quand on sait que les charges provisionnées pour l’équipe de France, pour cette saison 2011-12, s’élèvent à 5,7M€. Pour atteindre cet objectif, Le Graët se montrera intraitable sur la renégociation des salaires et surtout sur les « postes doublés. »
Alors que Laurent Blanc perçoit à ce jour un peu moins de 100 000 € brut mensuel (soit deux fois plus que Raymond Domenech), quid de l’avenir de ses adjoints, Jean-Louis Gasset, qui émarge à 40 000€, et Alain Boghossian, dont le salaire d'entraîneur national à la DTN, plus la prime de l’équipe de France, se chiffrerait à 26 000 € ? Autre point épineux : le rôle de Fabien Barthez et ses missions à Clairefontaine lors des rassemblements. Coût : 2 000 € la journée, alors qu'il y a un entraîneur des gardiens, Franck Raviot, sous contrat avec la DTN. Enfin, le staff médical sera, lui aussi, beaucoup moins étoffé. Pour les Bleus, les temps sont durs.