Benzema : pourquoi Deschamps ferait bien de ne pas l'appeler pour l'Euro

- - AFP
Parce qu’il s’allègerait d’une poids, d’une pression supplémentaire et d’un fardeau
Toujours mis en examen dans l’affaire de la sextape de Mathieu Valbuena, Karim Benzema a vu son contrôle judiciaire partiellement levé le 11 mars dernier, ce qui lui permet de nouveau de croiser son partenaire chez les Bleus. Néanmoins, la juge Nathalie Boutard, qui instruit cette affaire, garde une partie de l’avenir de l’attaquant du Real Madrid entre ses mains. Noël Le Graët, le président de la FFF a pour sa part déclaré qu’il en saurait davantage d’ici le 15 avril prochain, en tout cas assez pour pouvoir décider s’il est de nouveau sélectionnable ou non par Didier Deschamps pour l’Euro. La liste du patron des Bleus étant dévoilée le 12 mai. Sans oublier que Karim Benzema est cité dans une deuxième affaire, mais entendue en tant que témoin seulement cette fois. Une information judiciaire pour «blanchiment en bande organisée» et «blanchiment de trafic de stupéfiants» a ainsi été ouverte le 17 septembre 2015 par le juge Van Ruymbeke, selon nos confrères de Libération. La société BH Event’s, dont Benzema est le principal actionnaire, aurait ainsi acquis, à l’initiative de l’associé de ce dernier auquel il avait délégué tout pouvoir, un fonds de commerce destiné à blanchir de l’argent. Une seconde affaire, qui, même si l’international tricolore s’avère être victime dans cette histoire, commence à faire beaucoup, pour celui qui avait déjà été mêlé à l’affaire Zahia en 2010, avant d’être blanchi. Deux affaires dont les développements et autres rebondissements pourraient venir « pourrir » la préparation puis l’Euro de Deschamps et de ses protégés.
Parce que la concurrence a gagné du terrain
En l’absence de Karim Benzema, les Bleus ont remporté trois matches sur quatre, contre l’Allemagne le 13 novembre (2-0), dans un contexte très particulier, puis contre les Pays-Bas vendredi dernier à Amsterdam (3-2) et enfin face à la Russie ce mardi au Stade de France (4-2). Et surtout, l’attaque tricolore, hormis à Wembley face à l’Angleterre, après les attentats de Paris (défaite 2-0), a inscrit neuf buts en trois rencontres, soit une moyenne de trois réalisations par match, contre des nations toutes mieux placées que la France au classement FIFA (Allemagne 4e, Pays-Bas 15e, Russie 23e, France 24e), certes très critiqué. Au-delà de ces résultats, Olivier Giroud et André-Pierre Gignac, deux de ses concurrents au poste d’avant-centre se sont illustrés en marquant tous deux lors de leurs titularisations respectives en Hollande et devant la Russie, tout en étant productifs dans des rôles de points d’appui pour les Griezmann, Payet et Coman notamment. N’oublions pas à ce titre, que sur les 18 matches amicaux disputés par les Bleus depuis la Coupe du monde 2014, Olivier Giroud demeure le meilleur buteur avec cinq réalisations (11 matches joués), contre quatre pour Antoine Griezmann (16 matches) et trois pour Karim Benzema (10 matches), à égalité avec Gignac (7 matches) et Matuidi.
Parce que l’ambiance semble plus légère et détendue en son absence
Les petits nouveaux de l’Equipe de France, Anthony Martial, Kingsley Coman et N’Golo Kanté, ainsi que les revenants, Hatem Ben Arfa (appelé en novembre), André-Pierre Gignac et Dimitri Payet notamment, ont récemment contribué à rafraîchir l’ambiance générale à Clairefontaine. Tous arrivés sur la pointe des pieds, avec beaucoup d’envie et une réelle volonté de montrer leurs qualités, ils ont gagné des points dans la course à liste des 23. Et les sourires affichés en fin de match tendent à prouver que ce groupe injecté de sang neuf « vit bien ensemble », selon la formule consacrée. Enfin, l’idée d’avoir un groupe rajeuni et décomplexé en conservant toutefois quelques cadres (Lloris, Mandanda, Evra, Sagna, Cabaye), ne déplairait pas au sélectionneur des Bleus.
Parce que quatre « ailiers », c’est mieux que trois
Même s’ils ne sont pas des concurrents directs au poste d’avant-centre pour Karim Benzema, l’idée d’emmener quatre « ailiers » plutôt que trois, en profitant du caractère dynamiteur de Coman et Payet notamment - tous les deux sortis du banc et buteurs face à la Russie -, peut faire son chemin dans l’esprit de Didier Deschamps. D’autant qu’aucun n’a, a priori, la prétention de pouvoir être titulaire indiscutable à ce jour et donc de poser de problèmes de vestiaire. L’idée de laisser Benzema de côté permettrait ainsi de conserver la dynamique des deux derniers rassemblements, et de ne pas risquer un hypothétique rebondissement dans l’affaire de la sextape en pleine préparation de l’Euro. Surtout que les questions récurrentes en conférences de presse sur ce feuilleton extra sportif ont eu tendance à agacer Didier Deschamps, obnubilé par l’idée d’aller au bout à l’Euro.