Euro 2016 : pourquoi Hongrie-Belgique va être le match le plus spectaculaire des huitièmes

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Ouf ! Avec le doublé d’Antoine Griezmann, le changement tactique de Didier Deschamps à la pause, le retour de Blaise Matuidi à la gauche du milieu de terrain des Bleus et bien sûr le succès des Bleus sur la République d’Irlande, on a ENFIN vibré dans ces huitièmes de finale de l’Euro… ce qui n’avait pas été le cas samedi après-midi. Le championnat d’Europe des nations est peut-être enfin lancé. Il va même décoller ce soir. Promis, juré. Avec Hongrie-Belgique. Oui, l’un des matches les plus déséquilibrés sur le papier de la compétition sera LA rencontre la plus spectaculaire de l’Euro, on vous le garantit. Voici les raisons qui vont vous pousser à passer la grosse commande de pizzas, le tout confortablement installé au fond de votre canapé.
Parce que les Hongrois, c’est de la dynamite
Oui, vous pouvez passer et repasser votre œil, voire les deux yeux sur les statistiques offensives de cet Euro 2016. Derrière le pays de Galles (7 buts), l’équipe la plus prolifique de la compétition est bien la bande à Zoltan Gera (6), l’inoxydable (37 ans tout de même) milieu de terrain hongrois. Elle était même LA meilleure attaque (à égalité avec les Gallois) à l’issue du premier tour, juste devant la Belgique (4 buts), conséquence évidente de son mémorable match nul avec le Portugal (3-3). Si sa moyenne de buts pour le moment s’apparente à de la TNT (2 par match), sa défense, aussi, a l’habitude de prendre feu, avec quatre buts déjà encaissés. Bref, ça va swinguer.
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Parce que le ketchup belge va enfin couler
Cristiano Ronaldo avait annoncé la couleur avant le Mondial 2010. « Les buts, c'est comme le ketchup : quand ils arrivent, ils viennent tous en même temps », avait affirmé le capitaine du Portugal. A l’époque, la superstar du Real Madrid venait de passer 16 longs mois sans marquer avec sa sélection. Les Belges ne sont pas encore perdus dans un tel désert. Ils ont déjà marqué et à quatre reprises dans cet Euro. Mais ils ont vendangé et pas qu’un peu. Avant leur huitième de finale face à la Hongrie, les hommes de Wilmots ont frappé 59 fois au but et n’ont cadré leurs tentatives qu’à 17 reprises. Forcément, cela va bien finir par tourner dans l’autre sens. Il le faudra : à titre de comparaison, les Hongrois, eux, sont beaucoup moins gâcheurs (37 tirs, 17 cadrés).
Parce que le jogging de Kiraly va en dégoûter plus d’un
Rien que de savoir qu’il va s’ébrouer dans sa surface de réparation avec son légendaire jogging nous fait saliver d’avance. Mais pas que. Oui, Gabor Kiraly porte un jogging et dénote complètement dans le monde du football. Mais le gardien du temple et vétéran (40 ans) hongrois est aussi un excellent rempart sur sa ligne. Sa longévité en a surpris plus d’un – « il joue encore celui-là ? » a notamment lâché Marc Wilmots, qui l’avait affronté en Bundesliga du temps où il défendait le maillot de Schalke 04 – et, malgré les trois buts encaissés face aux Portugais, l’intéressé s’était illustré. Pas de raisons que ça change : dimanche soir, « Pyjama Man » sera au rendez-vous.
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Parce que ça va (beaucoup) tirer de loin
Chercher la petite passe en retrait dans la surface ou le décalage parfait pour un coéquipier, c’est bien. Mais expédier une bonne praline des 25-30 mètres, si possible en pleine lucarne, c’est beaucoup mieux. Cela tombe bien, sur la pelouse du Stadium de Toulouse, on aura quelques spécialistes de l’exercice. On pense évidemment à Kevin de Bruyne, très adroit dans ce domaine mais pas encore totalement libéré dans cet Euro. A Radja Nainggolan bien sûr, auteur d’une frappe aussi magistrale que décisive face à la Suède. Mais aussi aux artificiers hongrois, Zoltan Gera ou encore Balazs Dzsudzsak, auteur d’un doublé sur coups francs contre le Portugal. En clair ? Ce soir, ça va carnarder.
Parce que la Hongrie donnera tout
On l’a dit en préambule : ce huitième de finale est l’un des plus déséquilibrés de cet Euro. La Hongrie n’a rien d’un prétendant au titre. Mais elle n’avait pas non plus le faciès d’un premier de poules, ce qu’elle a fait aux dépens du Portugal et de l’Autriche, les deux favoris annoncés du groupe F. La porte semblait promise aux hommes de Bernd Storck et c’est pourtant un formidable exploit qui s’offre à eux ce dimanche soir. Les Hongrois, qui n’avaient plus passé un premier tour d’Euro depuis 1972, ont déjà réussi leur séjour en France. Alors il ne faudra pas contenter sur eux pour avoir, d’un coup, du plomb dans les crampons. « On va jouer contre la Belgique avec nos armes, à savoir une défense organisée, tout en essayant de se créer des occasions » a annoncé le sélectionneur hongrois en conférence de presse, rappelant que le classement FIFA des Diables Rouges ne l’intéressait « pas du tout ». Décomplexée cette équipe, on vous l’a dit. Et qui dit décomplexée…
Parce que les Belges sont les rois du suspense
Avec la Belgique, il ne faut pas s’attendre à un scénario écrit d’avance. A une mécanique bien huilée. A une domination type long fleuve tranquille. Eden Hazard et ses petits camarades ont pris l’habitude, durant cet Euro, de faire la différence en toute fin de partie. Hormis l’ouverture du score de Lukaku face à la République d’Irlande, les trois autres buts des Diables Rouges dans le tournoi ont été inscrits après l’heure de jeu. Une habitude qui dure puisqu’en remontant un peu plus loin, on constate que face à la Norvège (3-2) et la Finlande (1-1), les numéros 2 au classement FIFA avaient déjà fait la différence en fin de match. Pour qu’il y ait du spectacle, il faut du suspense. Et comme on vous certifie qu’il y en aura ce soir, les Belges ne devraient pas changer une habitude… qui gagne.