Euro 2020: ce qu'il faut savoir sur l'Albanie, prochain adversaire des Bleus

A la recherche d’un second souffle depuis l’Euro 2016
64e nation au classement Fifa, l’Albanie est entrée dans la cour des grands en 2016, lorsqu’elle a participé à son tout premier Euro en France, et fini troisième (avec un succès) d’une poule où se trouvaient les Bleus. Depuis, la légende Lorik Cana a tiré sa révérence, et le petit pays des Balkans cherche à s’affirmer sur la scène footballistique. Les éliminatoires à la Coupe du monde 2018 ne lui ont pas permis de franchir ce cap, puisque l’Albanie s'est retrouvée dans le groupe de la mort avec l’Espagne et l’Italie, poule dont elle a tout de même pris la troisième position.
On a donc retrouvé la formation à l’aigle bicéphale l’automne dernier à la Ligue des Nations, plus particulièrement en Ligue C, la troisième division. Où elle ne s’est pas spécialement illustrée: dans un groupe de trois avec l’Ecosse et Israël, elle a tout simplement fini dernière, avec une seule victoire, et un seul but marqué en quatre journées.
Les éliminatoires à l’Euro 2020, eux, ont débuté le 22 mars dernier par une secousse. Battus d’entrée par la Turquie à domicile (2-0), les joueurs albanais ont vu leur sélectionneur Christian Panucci (en poste depuis juillet 2017) être limogé par la fédération. Un électrochoc, pouvait-on penser, lorsque l’Albanie s’est facilement imposée en Andorre (3-0) trois jours plus tard. Mais les deux matches de juin n’ont pas confirmé le réveil, puisque l’Albanie s’est inclinée en Islande (1-0) avant de battre la Moldavie (2-0). Actuellement quatrième avec six points, elle semble, sur le papier, à sa place. Mais avec seulement trois buts encaissés, elle a montré qu’elle n’est pas une équipe facile à manœuvrer.
Une équipe à l'accent italien
Contrairement à la Moldavie, et sa troupe de joueurs évoluant dans le championnat local, la France va cette fois affronter une équipe de footballeurs éparpillés aux quatre coins de l’Europe. Mais l’Albanie, c’est avant tout un parfum d’Italie. Parce que le sélectionneur Edoardo Reja a écumé les bancs de Serie A et de Serie B pendant plus de 35 ans, dirigeant notamment le Hellas Vérone, Bologne, le Torino, le Genoa, le Napoli, la Lazio ou l’Atalanta, et parce que huit joueurs sur les 25 convoqués avant le match contre les Bleus y évoluent actuellement.
Pour la Serie A, on trouve les gardiens Berisha (SPAL) et Strakosha (Lazio), ainsi que quatre défenseurs: Hysaj (Napoli), Dermaku (Parme), Djimsiti (Atalanta) et Kumbulla (Hellas Vérone). Deux joueurs de Serie B complètent la colonie italienne. L’Albanie compte aussi deux joueurs de Bundesliga dans ses rangs: les milieux Abrashi (Fribourg) et Gjasula (Paderborn). Et deux joueurs évoluant en D1 Suisse: les milieux Taulant Xhaka (Bâle) et Lenjani (Sion).
Mais le problème principal de la sélection albanaise réside en son manque d’homogénéité. Car derrière les joueurs précédemment cités, pour la plupart habitués aux joutes du haut niveau, tous les autres (et notamment les attaquants) évoluent actuellement dans des championnats dits "secondaires": un en Albanie, deux en Croatie, un en Suède, un en Grèce, un en D2 allemande, deux en D2 espagnole, un en Slovaquie, un en D2 danoise, un en Autriche, un autre en D2 turque, et enfin un en Russie.
L’homme fort: Elseid Hysaj
Si l’Albanie est plutôt solide défensivement, c’est en bonne partie grâce à son capitaine et latéral droit Elseid Hysaj, 25 ans et déjà 47 sélections. Arrivé enfant en Italie, Hysaj fait ses classes à Empoli, avant de plonger dans le grand bain en 2011, à seulement 17 ans. Considéré comme l’un des plus prometteurs à son poste en Serie B, puis en Serie A, il est transféré au Napoli à l’été 2015 pour 5 millions d’euros. Titulaire indiscutable pendant trois saisons, il est toutefois victime de l’émergence de Kevin Malcuit, et joue moins durant la deuxième partie de l’exercice 2018-2019. Depuis le début de la saison 2019-2020, la recrue Giovanni Di Lorenzo a les faveurs de Carlo Ancelotti dans le couloir droit.
C’est donc un Hysaj pas forcément en jambes qui risque de se présenter face aux Bleus, mais un Hysaj à l’appétit d’ogre. "Nous voulons un résultat, nous ne partons pas pour perdre, a-t-il lâché devant la presse. La France est la France mais je suis sûr qu'avec ce groupe et ce sélectionneur nous avons les moyens de montrer notre valeur. Nous y allons avec l'idée de prendre des points, un ou trois, de bien jouer, de prendre possession du terrain. On affrontera peut-être une équipe plus forte, mais l'Albanie peut gagner."