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Messi, demi-volée, Go West : pourquoi il faut se méfier de Wes Hoolahan

Wes Hoolahan

Wes Hoolahan - AFP

En héritant de la République d’Irlande comme adversaire en huitièmes de finale de l’Euro, l’équipe de France n’a pas forcément tiré le gros lot. Car outre son fighting-spirit et ses supporters de feu, la bande à Robbie Keane jouit d’un joyau méconnu, Wes Hoolahan, qui s’est révélé à la face du monde face à la Suède… et dont les Bleus devront particulièrement se méfier.

Parce qu’avec lui, en général, les demi-volées font mal

Très mal même. Andreas Isaksson, Zlatan Ibrahimovic et toute l’équipe de Suède, depuis repartie au pied, en ont encore les joues rougies. Le 13 juin dernier, à la 47e minute du match qui opposait « les Boys in Green » aux Scandinaves, Wes Hoolahan a calé une demi-volée aussi pure qu’efficace, sur un centre de Coleman, dans le petit filet opposé d’un Isaksson, impuissant, permettant aux siens d’ouvrir le score et de créer la première grosse sensation de ce début d’Euro (1-1). Enfin, avant de s’offrir le scalp quelques jours plus tard de l’Italie. Cela valait bien le titre d’homme du match. Et les faisceaux des projecteurs.

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Parce qu’il est à l’image de sa nation : il ne renonce jamais

D’autres auraient sombré. Peu en vue, pour ne pas dire très médiocre face à la Belgique (défaite 3-0), c’est sur le banc que Wes Hoolahan a débuté le choc de mercredi face à l’Italie. Entré en jeu à la 77e minute, en lieu et place de James McCarthy, le milieu de terrain de Norwich se crée une énorme occasion et manque… l’immanquable face à Salvatore Sirigu (84e). Hoolahan avait le but, celui de la qualification pour les 8es de finale dans les pieds. Mais il n’a pas douté. Une minute plus tard, c’est lui qui dépose la balle sur la tête de Brady et expédie indirectement les siens face à la France. Une passe décisive ô combien importante mais surtout une énorme preuve de caractère.

Parce qu’à 34 ans, il a une énorme soif de revanche

« Vous ne devez jamais arrêter de rêver. » Voici ce que disait Wes Hoolahan peu avant l’Euro 2012, qu’il ne dispute pas, la faute à l’obstination de Giovanni Trapattoni, qui n’a cessé de l’ignorer. « Une honte pour le football et une honte pour le football irlandais », estime son coéquipier Robbie Brady. Lui, le petit milieu de terrain rapide, technique et doué d’une jolie vision de jeu mais qui ne compte que 32 sélections avec son pays, là où il en aurait au moins mérité « une centaine ». Lui, qui avait fait suer le Deportivo La Corogne, lors du troisième tour préliminaire aller de la Ligue des champions (0-0), sous le maillot de Shelbourne à l’époque.

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Lui, qui a trouvé toute sa plénitude comme milieu offensif à Norwich, où il évolue depuis 2008, plutôt que dans le rôle d’ailier qui lui a longtemps été dévolu. Lui, enfin, qui a longtemps payé sa petite taille et s’est vu fermer les portes de Sunderland, Millwall, Ipswich… Avant d’exploser à la face du monde en France et à l’âge de 34 ans. « C’est une joie de le voir jouer et une joie de jouer avec lui », affirme Brady. Une joie qu’Hoolahan compte bien étirer encore un peu. Désireux de rendre toute la confiance que lui a accordé le sélectionneur Martin O’Neill, l’homme qui a cru en lui.

Parce qu’au pays, c’est aussi Lionel… Wessi !

Le monde verrait-il double ? Alors que Lionel Messi faisait parler encore la poudre, mardi soir, avec l’équipe d’Argentine aux dépens des Etats-Unis lors de la Copa America, devenant, avec 55 buts, le recordman dans l’exercice de son pays, Lionel… Wessi faisait chavirer la République d’Irlande de bonheur sur une merveille de centre décisif lors du court succès de l’Eire sur l’Italie à l’Euro. Non, le prodige argentin n’a pas de sosie et ne s’est pas dédoublé. En revanche, il a un équivalent irlandais, Wes Hoolahan, que le peuple vert a rebaptisé « Wessi ». Un surnom que l’intéressé porte bien. Pour l’instant, et à l’instar de l’Argentin, c’est bien lui qui guide ses coéquipiers vers les sommets. Et comme les grands joueurs aiment les grands matches… un Bleu avertit en vaut deux. Ou 23.

Parce qu’il a déjà sa chanson

Et les joueurs qui ont leur chanson ont le vent en poupe et toutes les raisons de le conserver. Le but inscrit contre la Suède a fait basculer Wes Hoolahan dans une autre dimension, dans une autre catégorie d’idolâtrie de la part des supporters. Et des observateurs… puisque c’est un comédien local, PJ Gallagher, qui lui a dédié une chanson, en reprenant le titre « Go West » des Pet Shop Boys, en direct lors de la matinale de la station de Classic Hits 4FM. Sûr qu’en cas de belle performance face aux Bleus dimanche, au Parc OL de Lyon, une bonne partie du stade la chantera en chœur. Et assourdira les oreilles des joueurs de Didier Deschamps.