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Moins de ola, plus de clapping: comment le Stade de France peut devenir un chaudron

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Tancé par Patrice Evra, en marge du succès des Bleus contre l’Allemagne en demi-finales de l’Euro (2-0), le public du Stade de France devra se transcender comme jamais, dimanche soir, pendant la finale Portugal-France, pour pousser les joueurs de Didier Deschamps dans leur quête d’un succès continental. Comment ? RMC Sport a identifié quelques pistes pour transformer l’enceinte dionysienne en fournaise.

Il n’est pas latéral gauche, grand frère des Bleus et prolongé cet été avec la Juventus de Turin pour rien. Interrogé sur le public du Vélodrome, avec qui d’ailleurs il a partagé, lui et ses coéquipiers, un clapping d’anthologie à l’issue de la victoire en demi-finales de l’Euro contre l’Allemagne (2-0), Patrice Evra a adressé un tacle en règle à celui du Stade de France, qui a dû avoir les oreilles qui sifflaient en plus du protège-tibia arraché. « Quand tu vois le Vélodrome en folie comme ça… Il faut féliciter cette ville de Marseille. C’est incroyable, cette atmosphère, confessait le Turinois. Elle n’est pas comme ça au Stade de France, c’est dommage. Ça nous pousse à ne rien lâcher. » Dimanche, les supporters des Bleus présents à Saint-Denis savent ce qu’ils leur restent à faire durant la finale Portugal-France : pousser leurs protégés comme jamais tout en faisant vivre un enfer à leurs homologues lusitaniens. Comment ? Voici quelques ingrédients pour faire du SDF un véritable chaudron.

Avoir un chef de file avec un mégaphone, et si possible torse-nu

Ce qui manque au public du Sdf, ce sont de vrais chants (on y reviendra). Et donc, d’un leader pour les organiser et les imposer dans le stade. Pourquoi ne pas imiter ce qui se fait dans les plus grands clubs (par exemple) voire même dans certaines sélections. Un bon vieux mégaphone, un chef de file torse nu, la bedaine (ou non) à l’air mais le verbe puissant… de quoi éteindre le « feu » que tenteront de provoquer les supporters portugais.

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Arrêter avec cette ola systématique en tribunes

C’est autant une bonne idée qu’un cri du cœur. Parce que le supporter de foot n’en peut plus de cette ola systématique au Stade de France, que les Bleus mènent ou non au score d’ailleurs. Traditionnellement, les supporters lèvent tous leurs bras en l’air et réalisent une ola lorsque le score est acquis pour leur équipe préférée (genre un bon 3-0) et que sur le terrain, c’est la prime au spectacle. Pas au quart d’heure de jeu, ni à la 30e non plus et ce même si les Bleus ont eu la bonne idée de marquer. A bon(s) entendeur(s)…

Changer impérativement de chants

En clair, en inventer de nouveaux. Car on a de gros doutes sur la capacité à transcender les joueurs de l’équipe de France par ceux meuglés par les supporters du SdF. Que ce soit le classique « Allez les Bleus », sa variante « Allez les Bleus, tes supporters sont là » ou le fameux « Po-po-po-po-po-poooo-po » directement issu du tube Seven Nation Army des White Stripes, les chants tricolores manquent de portée, de symbole. Et il faudra aussi songer à mettre plus de cœur au moment de chanter La Marseillaise quand les Bleus seront dans le dur en cours de match, comme le Vélodrome l’avait fait face à l’Allemagne, jeudi.

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Avoir deux virages qui se répondent… en mode club quoi

A l’heure où certaines équipes tentent de renouer avec leurs ultras, on constate qu’il n’y a pas de groupes de supporters forts chez les Bleus. Du moins pas aussi fort que celui d’un kop d’un club de Ligue 1 par exemple. En avoir permettrait au SdF de basculer dans une autre dimension, avec des virages, des vrais, qui se répondent en cours de match. Pas mieux pour faire du bruit.

Un clapping en entrée et en dessert

On l’a vu à Marseille, on l’a encore vu vendredi à Clairefontaine : les Bleus aiment s’adonner au clapping, cette célébration commune qui consiste à taper dans ces mains et à applaudir sur un rythme crescendo tout en répétant le même mot – ici en l’occurrence France -. Pourquoi ne pas en réaliser un au début du match, histoire de faire monter la température d’un cran ? Façon haka, avec les joueurs de l’équipe de France faisant face à leurs adversaires. Rien de mieux pour afficher sa confiance en soi. Et évidemment, sitôt le match terminé, rebelote. Si la fête a été suffisamment belle en tribunes pendant le match, le public pourra même l’imposer en cas de défaite, comme son homologue islandais l’avait fait lors de l’élimination de leur équipe par la France (5-2) il y a une semaine en quarts de finale, ainsi que lors de leur retour triomphal au pays. Le tout en guise d’hommage et de remerciements pour ses belles émotions que la bande à Antoine Griezmann nous ont procurées ces derniers jours. Evidemment.

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Sinon, délocaliser le match à Saint-Etienne

Enfin, si tous ces ingrédients (ou en tout cas une partie) n’étaient pas en mesure d’être réunis dimanche soir, il reste une solution extrême : délocaliser le match. Et quitte à chercher un chaudron, autant confier le bébé au fief de l’AS Saint-Etienne, le stade Geoffroy-Guichard. Solution évidemment impossible, comme celle de disputer cette finale France-Portugal à Marseille et ce, malgré la pétition lancée par nos confrères de 20 minutes. Rassurons-nous tout de même : le SdF avait fait du bruit dimanche dernier lors du 8e de finale contre l’Islande. Il n’en fera donc pas moins dans quelques heures, au moment de l’entrée des deux équipes sur la pelouse.

Alix Dulac