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A-t-on tué tout suspense dans le foot féminin? L’OL Lyonnes, un club seul au monde avant la reprise du championnat Arkema Première Ligue

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J-1 avant la reprise de l’Arkema Première Ligue. Après un mercato mouvementé dans le sens des départs et des arrivées, l’heure est au bilan. Si les Lyonnaises se placent comme grandes favorites du championnat, plusieurs clubs sont en embuscade. Tour d’horizon.

Depuis près de 20 ans, elles règnent sans partage ou presque sur le championnat. Cette saison encore les joueuses de l’OL Lyonnes semblent favorites à leur propre succession dans l’hexagone. À l’intersaison, le club de Michele Kang a accueilli des renforts de taille. À commencer par la Française Marie-Antoinette Katoto, en provenance du Paris Saint-Germain (162 buts marqués en 205 matches). Avec l’arrivée de l’attaquante de 26 ans, l’effectif lyonnais compte désormais dans ses rangs pas moins de six ex-Parisiennes.

Autre recrue de talent, l’Allemande Jule Brand, auteure d’un excellent Euro 2025, notamment en quart de finale face aux Bleues. La jeune Américaine Lily Yohannes (Ajax) et la Norvégienne Ingrid Engen (FC Barcelone) rejoignent également l’équipe menée par Jonathan Giráldez. Sous l’ère Kang, financièrement et sportivement, l’OL Lyonnes ne semble avoir aucune concurrence en D1. L’an passé les joueuses sont restées invaincues et n’ont encaissé que 7 buts, contre 92 marqués.

Au-delà du championnat, pour le club l’objectif est clair : remporter une neuvième Ligue des champions, qui lui échappe depuis 2022. Une ambition portée par l’attaquante Ada Hegerberg: "Il faudra être des tueuses à chaque match, et vouloir tout gagner."

Le Paris FC en embuscade, le PSG au ralenti?

En face, quel club pourrait venir perturber leur marche en avant? Le défi semble une nouvelle fois difficile. L’an passé, seul le PFC a tenu tête à l’ogre lyonnais. Sur leurs deux confrontations, le club de la capitale a arraché le match nul à chaque fois. Toujours classé dans le Top 5, il est en embuscade cette saison pour rafler la deuxième place qui lui échappe depuis 2012. Entre le rachat du club par la famille Arnaud, le sacre la saison passée en Coupe de France, face au PSG (0-0, 5-4 aux tab) et la forme des joueuses comme Clara Mateo (meilleure buteuse du championnat 2025 avec 18 buts), tous les voyants semblent au vert pour voir le PFC passer un nouveau cap cette année.

D’autant qu’en face, le club rival, le Paris SG, est en perte de vitesse : à la sortie d’une saison blanche sans aucun trophée, le traumatisme de l’élimination en tour préliminaire de Ligue des champions, et qui a vu l’éviction de l’entraineur Fabrice Abriel après de nombreux mois difficiles avec son effectif, au profit du Brésilien Paulo César. Enfin, la perte des cadres lors du mercato. Une situation qui n’inquiète pas outre mesure le nouvel entraineur interrogé en conférence de presse cette semaine : "Je suis très content de l’effectif que j’ai aujourd’hui, on va être très compétitif et les supporters ne regretteront pas de venir aux matches." Outre Katoto, le PSG a perdu dans les dernières minutes du mercato son emblématique capitaine Grace Geyoro. Seul renfort notable, la championne du monde espagnole, Olga Carmona. Au global, le traditionnel dauphin perd de sa superbe ces dernières saisons, et ne donne pas beaucoup de gages pour l’avenir.

Une saison 2025-2026 vraiment attractive?

Même si La ligue de football féminin professionnel a été créé en juin 2024, l’évolution du championnat semble encore à la peine par rapport aux concurrents européens. Un club lyonnais surpuissant, un Paris Saint-Germain dont le projet semble en perte de vitesse, ajoutez à cela la section féminine montpelliéraine dont l’avenir s’écrit en pointillés. La D1 féminine version 2025-2026 ne part pas pour être le cru le plus attractif. D’autant plus que cet exercice va débuter après un énième échec des Bleues et une élimination en quart de finale de l’Euro cet été. Au-delà de l’intérêt sportif sans réel suspens sur la ligne de départ, le public sera-t-il toujours au rendez-vous dans les stades?

Le championnat aura tout de même quelques attractions pour les passionnés de D1 : le retour de l’Olympique de Marseille, malgré une fin d’intersaison rocambolesque. Et la découverte de l’élite du Racing Club de Lens mené par Sarah M’Barek, qui bénéficiera d’un solide soutien de ses supporters à Bollaert.

Diane Carlotti