Affaire Hamraoui: Kheira Hamraoui sort du silence et veut que son "honneur soit lavé"

"Après de longs mois de souffrance, j’ai décidé de sortir du silence". Par un long texte publié sur ses réseaux sociaux, Kheira Hamraoui prend enfin la parole ce samedi. Un message faisant suite à l'annonce de la mise en détention provisoire de sa coéquipière Aminata Diallo, présente à ses côtés et mise en cause lors de son agression il y a près d'un an.
"Leur objectif était simple: ôter par une violence extrême mon outil de travail en brisant mes jambes"
"Je n’oublierai jamais cette soirée du 14 novembre 2021, raconte Hamraoui. Elle me hante nuits et jours. Cette sombre soirée qui a fait basculer ma vie personnelle et professionnelle, ma vie de femme et de footballeuse. Cette triste soirée où j’ai cru mourir lorsque deux hommes cagoulés m’ont obligée à sortir de force d’un véhicule. Ils m’ont rouée de coups de barre de fer en visant essentiellement le bas de mon corps. Cette nuit-là, leur objectif était simple: ôter par une violence extrême mon outil de travail en brisant mes jambes et mettre un terme à ma carrière".
>> toutes les infos sur l'affaire Hamraoui
Photos à l'appui, la milieu de terrain parisienne témoigne donc de la violence de son agression, précédant une affaire qui a longuement secoué le vestiaire du PSG. "À la suite de cette expérience ô combien traumatisante qui s’est transformée en une absolue injustice, j’ai été victime d’une surprenante cabale médiatique dans le but de salir mon image et ma vie privée, estime-t-elle. La finalité était d’éloigner l’opinion publique de la vérité: je suis victime. Certainement pas coupable sauf sans doute de m’être emmurée dans le silence qui sied à ma pudeur. Et d’avoir laissé s’installer un buzz médiatique d’une violence inouïe qui nous a anéantis, mes proches et moi".
"L’aventure de l’équipe de France, si importante à mes yeux, s’écrit désormais sans moi"
La joueuse revient ensuite sur les conséquences qui ont découlé de cette triste soirée. "Pendant de très longs mois après mon agression, j’ai été injustement insultée sur les terrains, harcelée sur les réseaux sociaux et menacée de mort, poursuit Hamraoui. Néanmoins, j’ai essayé de m’accrocher de toute mes forces à ma passion et de rester professionnelle. Cette période est certainement l’une des plus difficiles de ma vie de femme et de sportive de haut niveau. D’autant que l’aventure de l’équipe de France, si importante à mes yeux, s’écrit désormais sans moi."
"Aujourd’hui, je fais confiance à la justice pour qu’éclate la vérité et que mon honneur soit lavé, ajoute-t-elle alors que des révélations troublantes sur Diallo sont sorties ces dernières heures, notamment à propos de ses recherches effectuées peu avant l'agression. Je suis impatiente que mon nom soit à nouveau seulement associé aux pages sportives et quitte les rubriques judiciaires".
"J’espère de tout mon cœur pouvoir encore longtemps réaliser mon rêve de petite fille"
Kheira Hamraoui conclut en remerciant ceux qui l'ont aidés ces derniers mois: "Je n’aurais jamais pu traverser ces moments douloureux ans le soutien indéfectible de ma famille et de mes proches. Je remercie également sincèrement mon avocate Julia Minkowski, mes agents Sonia Souid et Patrick Esteves, mes conseillers en communication Teddy Pessot et Ahmed Eddarraz. Sans leur aide, je n’aurais pas pu trouver les ressources afin de sortir la tête de l’eau. J’aurais certainement sombré sous le poids de cette affaire."
Enfin, la milieu, écartée du groupe professionnel du PSG, informe qu'elle reste concentrée sur le terrain. "Mon objectif de carrière a toujours été de devenir une joueuse professionnelle qui donne le meilleur d’elle-même sur les terrains dans le respect de son public et des partenaires, clame-t-elle. J’espère de tout mon cœur pouvoir encore longtemps réaliser mon rêve de petite fille. Ce que j’ai vécu ces derniers mois est une très grande leçon de vie. J’aspire aujourd’hui à retrouver le plaisir du rectangle vert. Et de continuer à gagner. Car s’il y a bien une chose qui n’a pas changé depuis ce drame: c’est mon ambition pour moi et pour mon pays."