"Choisissez les bons combats": le message très condescendant d’Infantino aux footballeuses

Il est le patron du football mondial, celui qui prend les grandes décisions. Mais Gianni Infantino, président de la Fifa, a exhorté les joueuses à le convaincre - lui et les hommes en général – à faire plus pour le football féminin, ce vendredi lors d’un discours face à la presse à deux jours de la finale de la Coupe du monde entre l’Angleterre et l’Espagne (dimanche, 12h). Un message jugé condescendant et sexiste, d’autant que le dirigeant a appelé son auditoire féminin à choisir les "bons combats".
"Vous avez le pouvoir de nous convaincre, nous les hommes, de ce que nous devons faire"
"Je dis à toutes les femmes - et vous savez que j'ai quatre filles, donc j'en ai quelques-unes à la maison - je dis à toutes les femmes, que vous avez le pouvoir de changer, a-t-il lancé. Choisissez les bonnes batailles. Choisissez les bons combats. Vous avez le pouvoir de changer. Vous avez le pouvoir de nous convaincre, nous les hommes, de ce que nous devons faire et de ce que nous ne devons pas faire. Faites-le. Faites-le simplement."
"Avec les hommes, avec la Fifa, vous trouverez des portes ouvertes, a-t-il ajouté. Il suffit de pousser les portes. Elles sont ouvertes. Et faites-le aussi au niveau national, dans chaque pays, au niveau continental, dans chaque confédération."
"Il est impossible qu'il y ait eu 39 journalistes italiens au Qatar, où l'Italie ne s'est pas qualifiée, et zéro en Nouvelle-Zélande et en Australie, où l'Italie est qualifiée"
S’il est le principal garant de cette équité qu’il prône, Infantino incite plutôt les actrices du football féminin à se battre pour cela. "Continuez simplement à pousser, gardez l'élan, continuez à rêver, et allons vraiment vers une égalité totale, ajoute-t-il. Pas seulement l'égalité des salaires en Coupe du monde, qui est un slogan qui revient de temps en temps. L'égalité salariale en Coupe du monde, on va déjà dans ce sens. Mais cela ne résoudrait rien. C'est peut-être un symbole mais ça ne résoudrait rien, parce que c'est un mois tous les quatre ans et ça concerne quelques joueuses parmi des milliers et des milliers de joueuses. Nous devons garder l'élan. Nous devons le pousser. Nous devons viser l'égalité, mais nous devons le faire pour de vrai. Et vous, ici dans cette salle, toutes les femmes dans cette salle, vous avez le pouvoir de le faire. Alors croyez-y."
D’une manière plus censée, il a aussi invité les médias à s’investir davantage dans la couverture de tels évènements. "Nous avons également besoin que les médias poussent de chez eux, car il est impossible qu'il y ait eu 39 journalistes italiens au Qatar, où l'Italie ne s'est pas qualifiée, et zéro en Nouvelle-Zélande et en Australie, où l'Italie est qualifiée."