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Équipe de France: pourquoi Katoto est présentée comme la Mbappé au féminin

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Arme offensive numéro un de l’équipe de France pour l’Euro féminin, qui a débuté mercredi en Angleterre, Marie-Antoinette Katoto est souvent comparée à Kylian Mbappé, son pendant de l’équipe masculine au PSG et chez les Bleus. Les deux athlètes se ressemblent sur de nombreux points, tant sur le terrain qu’en dehors.

Dimanche 10 juillet, Marie-Antoinette Katoto et l’équipe de France féminine seront forcément attendues sur les coups de 21 heures au New York Stadium de Rotherham, lorsque le coup d'envoi de France-Italie, comptant pour la première journée de la phase de groupe de l’Euro, sera donné. L’une des principales attractions sera évidemment l’attaquante du PSG. Au club depuis 2011 après quelques années à Colombes, elle vient de prolonger avec son club formateur pour trois saisons. La joueuse de 23 ans dispute sa première compétition internationale avec les A, après avoir été snobée pour le Mondial à la maison, en 2019.

Une décision difficile à encaisser pour celle qui avait terminé meilleure buteuse du championnat quelques mois plus tôt. Mais depuis cette déception, “MAK” a changé de visage. Longtemps considérée comme en retrait dans les grands rendez-vous, Katoto a débloqué de nombreuses fois des situations, notamment en Ligue des champions, où le PSG a atteint deux fois la finale (deux défaites contre Francfort en 2015 et l’OL en 2017). Elle veut désormais faire la différence chez les Bleues, comme un certain Kylian Mbappé, avec qui elle partage de nombreux points communs.

Au centre du PSG

Tous les deux nés dans la banlieue parisienne (Katoto à Colombes, Mbappé à Bondy), les deux Parisiens représentent l’avenir du club de la capitale. Interrogée sur cette comparaison par RMC Sport il y a quelques semaines, Katoto prenait ça avec le sourire. “On se connait depuis petits, avec Kylian. C’est un très grand joueur. Je l’ai vu évoluer. Je suis très contente. Il va beaucoup progresser. Il n’est pas au bout. Je lui souhaite tout le meilleur. C’est vraiment un champion. Quant à la comparaison, c’est normal. Kylian fait parler. On a eu une très bonne formation à l’INF Clairefontaine avec Monsieur Prêcheur qui nous a bien formées, bien appris les bases. On a gardé tout ça et on a su progresser d’année en année.”

En fin de contrat à l’issue de la saison, les deux pépites ont prolongé tour à tour, jusqu’en 2025. Comme pour son compère masculin, la Parisienne est la pierre angulaire du nouveau PSG. “Ça je l’ai compris au fur et à mesure des années. Est-ce qu’ils sont vraiment prêts à le faire ? C’est à eux de voir, à eux de décider. J’ai toujours voulu le bien du Paris Saint-Germain même si certains peuvent penser que c’est comme si ou comme ça, nous confiait-elle. Je veux toujours le bonheur de mes coéquipières, du staff, des salariés. Beaucoup de salariés m’ont dit : "merci Marie." Je remercie aussi mes proches parce que ça a été très compliqué. Je suis une femme très patiente mais franchement ça a été dur de patienter.”

Un fort caractère

À l’instar de Kylian Mbappé, la native de Colombes n’a pas hésité à prendre position et a affirmé son caractère dans les négociations avec son club. Une façon pour la meilleure buteuse de l’histoire du club d’avoir clairement des certitudes et de faire le bon choix pour son avenir, elle qui était notamment courtisée par l’OL. Un caractère qui sera forcément important pour aider son club et sa sélection à franchir un cap. Championnes de France l’an dernier, l'attaquante et ses coéquipières avaient mis fin à l’impressionnante série de 14 sacres nationaux consécutifs des Lyonnaises. En parallèle, Katoto s’est affirmée en devenant l’une des têtes d’affiche de la D1 Arkema (meilleure buteuse de D1 en 2019, 2020, 2022, meilleure joueuse en 2022 et meilleur espoir en 2018 et 2019).

Katoto face au Cameroun.
Katoto face au Cameroun. © Iconsport

“Marie-Antoinette est la relève. Elle représente une nouvelle génération de joueuses, qui sort d’un centre de formation. Aujourd’hui, on a des talents qui peuvent jouer en D1 et au haut niveau. C’est important de favoriser ça, affirme Fabrice Abriel, le coach de Fleury. Pour le championnat, c’est une bonne nouvelle qu’elle reste, pour qu’il y ait cette opposition avec Lyon. Si elle était partie, ça aurait affaibli le club. Son image est attachée au PSG, comme Mbappé. Elle représente l’ambition de la section féminine, c’est bien aussi de garder nos talents français pour avoir un championnat fort.”

Une aura que la numéro 9 voudrait perdurer avec l’équipe de France. Si Kylian Mbappé est déjà champion du monde, la Parisienne n’a pas encore remporté de trophée majeur avec les Bleues (deux Tournois de France en 2020 et 2022). En sélection, son palmarès ne compte qu’une ligne: championne d’Europe en U19 comme un certain… Mbappé. Avec les A, “MAK” aborde un triptyque important avec l’Euro en Angleterre cet été, la Coupe du monde en Australie et Nouvelle-Zélande en 2023 et les Jeux Olympiques à domicile en 2024. “Il y a trois compétitions de suite. J’espère que l’équipe de France remportera une de ces trois compétitions” expliquait-elle à RMC Sport.

Une attaquante imprévisible aux multiples facettes

Lors de ces compétitions, Katoto sera forcément scrutée de près, elle qui compte déjà 25 buts en 30 sélections depuis le 10 novembre 2018. À titre de comparaison, Mbappé en compte 27 en 57 capes. Élue meilleure numéro 9 de la décennie formée au PSG, elle espère faire trembler de nombreuses fois les filets grâce à ses nombreuses qualités. Des qualités reconnues par le natif de Bondy lui-même. “C’est vraiment une attaquante modèle, qui est capable de rester en renard des surfaces mais aussi de pouvoir participer au jeu. Techniquement, elle est adroite, elle est capable de prendre la profondeur, soulignait “KM7” dans une interview croisée pour les médias du club en 2020. C’est top. (Il commente un but de Katoto en C1 contre Braga). Ce n’est pas de la réussite, c’est du talent. Elle peut se targuer d’avoir écrit l’histoire du PSG. On se souviendra que Katoto a donné un titre contre le grand OL (la finale de la Coupe de France en 2018).”

Dans le championnat français, l’attaquante a déjà fait trembler un bon nombre de défenses adverses. Ce n’est pas Léa Le Garrec qui dira le contraire. “C’est une pure buteuse, c’est rare d’en avoir aujourd’hui, elle est efficace. Elle apporte son calme, c’est une joueuse appréciée. Elle n’a pas de mauvais comportement sur le terrain et en dehors, confie la joueuse de Fleury à RMC Sport. Elle est posée, timide mais elle fait le job. C’est important pour le PSG et pour le championnat, qui reste attractif.”

"Elle a encore une carrière à vivre. Ce sont des moments importants pour elle. On est là pour l'aider et la servir pour qu'elle marque. Elle est très sereine, c'est un plaisir de l'avoir dans le groupe, elle a encore beaucoup de choses à faire dans cette carrière", souligne sa coéquipière chez les Bleues Charlotte Bilbault. Sa partenaire en club Grace Geyoro estime que l'attaquante "veut écrire son histoire", tout en rappelant que "c'est une jeune joueuse" qui espère "passer un cap supplémentaire" lors de l'Euro.  

Assez discrète face au Cameroun et buteuse contre le Vietnam, “MAK” est prête à rugir pour l’entrée en lice des Bleues contre l’Italie dimanche, puis face à la Belgique (le 14), et l’Islande (le 18). Un vrai test pour les joueuses de Corinne Diacre, qui veulent enfin briser la malédiction des quarts de finale après trois échecs à ce stade dans la compétition (2009, 2013, 2017) et face aux États-Unis à la Coupe du monde 2019.

Analie Simon, avec Anthony Rech