Guerre en Ukraine: De Zerbi, entraîneur du Shakhtar, a été "réveillé par les explosions"

Il est bloqué à Kiev. Dans un hôtel barricadé. Roberto De Zerbi, l’entraîneur italien du Shakhtar Donetsk, n'a pas encore quitté l'Ukraine. "J’ai été réveillé par les explosions. Je suis dans ma chambre. Je n’ai pas bougé. Je suis ici pour faire du sport, je ne pouvais pas tourner le dos au championnat, aux supporters, à mon staff", a-t-il déclaré dans des propos rapportés par La Gazzetta dello Sport.
>> Guerre en Ukraine : les conséquences sur le sport
Ce jeudi, la Ligue ukrainienne de football a décidé de suspendre le championnat national en raison du conflit militaire avec la Russie. Une décision attendue après les déclarations de Vladimir Poutine annonçant l’intervention de l’armée russe en Ukraine. Après 18 journées, et donc avant cette pause forcée, le Shakhtar Donetsk occupait la tête du championnat avec deux points d’avance sur le Dynamo Kiev. Après le bombardement de la Donbass Arena, qui avait accueilli la finale de l’Euro 2012, le club aux 13 titres de champion avait migré à Lviv, avant de trouver refuge au stade olympique de Kiev.
"Je ne pouvais pas m'enfuir"
"L'ambassade d'Italie nous avait exhortés à partir mais moi je ne pouvais pas tourner le dos au club, a expliqué Roberto De Zerbi. Nous ne voulons pas être des héros car les héros n'existent pas, mais notre travail nous met devant des responsabilités. Je devais jouer un match samedi et donc, je le répète, je ne pouvais pas m'enfuir. C'est difficile de l'expliquer à nos proches, à ceux qui nous aiment, aux enfants qui nous envoient des messages pour nous dire de revenir. Ce matin, ils ont suspendu le championnat et maintenant notre présence devient superflue."
Il espère maintenant que les ambassades l’aideront lui, ses joueurs et les membres de son staff à quitter l’Ukraine. Les joueurs brésiliens du Shakhtar Donetsk et du Dynamo Kiev, eux, se sont réunis avec leurs familles dans un hôtel, d’où ils ont lancé un appel à l’aide pour fuir le pays. "Les frontières sont fermées, les banques, il n'y a pas de carburant, il n'y aura pas de nourriture, pas d'argent, a commenté Junior Moraes, avant-centre du Shakhtar. Nous sommes réunis en attendant un plan pour quitter l'Ukraine."
Vendredi, l'UEFA tiendra par ailleurs une réunion extraordinaire pour "évaluer la situation" après l'attaque de l'Ukraine par la Russie, où la finale de la Ligue des champions doit avoir lieu le 28 mai, à Saint-Pétersbourg. L'UEFA a déjà dû relocaliser les deux dernières finales de Ligue des champions, à Lisbonne en 2020 puis à Porto en 2021, en raison de la pandémie de Covid-19.