La Kings League France divise Rothen et Di Meco

Au lendemain de la première journée de la Kings League en France, la nouvelle compétition lancée par Gérard Piqué n’a pas convaincu tous les consultants RMC Sport malgré la réussite populaire sur place à Villepinte ou sur Twitch. Si les participants et les spectateurs ont vibré et semblé passer un beau moment, Eric Di Meco n’est pas encore séduit par ce tournoi dont le format lui semble trop révolutionnaire par rapport au football qu'il aime tant.
"On pourrait penser comme ça que ce n’est pas grave et que ça n’est que du foot. (...) Sauf que ça dénote quand même le problème de notre temps", a lâché l'ancien défenseur de l'OM et de l'équipe de France ce lundi dans l'émission Rothen s'enflamme sur RMC. "C’est-à-dire que les jeunes n’arrivent plus à rester devant un film, devant un match, n’arrivent plus à prendre un livre pour lire… Au lieu de faire en sorte qu’ils continuent à regarder des matchs de foot, au lieu de les éduquer et peut-être les emmener au stade pour qu’ils vivent leur passion du foot en tant que supporter et peut-être de la même manière que nous l’avons vécue… Eh bah non, on préfère la facilité de leur filer un truc tout mâché, digéré."
Di Meco pas convaincu par un format "qui n'a ni queue ni tête"
Malgré le succès populaire apparent, Eric Di Meco n'est pas certain que la Kings League séduise vraiment. Selon lui, ceux qui ont regardé la compétition sur Twitch n'ont pas véritablement suivi les matchs et consommaient sans vraiment regarder, presque machinalement et en faisant autre chose. La faute à des règles pas toujours faciles à suivre ou à comprendre.
"Alors, c’est vrai qu’il y a du monde qui regarde mais est-ce qu’ils regardent vraiment? On le sait ce qu’il se passe. Je connais des gens qui regardent ou qui jouent aux jeux vidéo. Il y a des gens qui regardent des gens jouer aux jeux vidéo, je ne suis pas fou, et pendant ce temps-là ils font autre chose", a enchaîné le consultant RMC Sport au lendemain de la première journée de compétition. "Parce qu’en réalité, l’ennui ou regarder un match même si le match n’est pas très intéressant ou chercher quelque chose qui te fait rester devant parce que c’est ton équipe préférée, ta passion, ton club, ta ville…"
"Et il y a un autre truc qui me gêne. C’est que Gérard Piqué a déjà tué la Coupe Davis et je n’aimerais pas qu'il tue le foot. Même si tuer le foot c’est un peu plus compliqué que tuer la Coupe Davis."
"Une compétition qui peut totalement être en parallèle du football à onze"
À l'inverse de l'ancien défenseur de l'OM, Jérôme Rothen est totalement fan de ce nouveau format. Lui aussi très critique au moment de la Kings World Cup en 2024, l'ancien milieu de Monaco et du PSG a finalement adhéré au projet de Gérard Piqué. Directeur sportif de l'équipe dirigée par les YouTubeurs Squeezie, Maxime Biaggi et Djilsi, l'ex-international tricolore aux 13 sélections a vécu un superbe moment lors de cette première journée de la Kings League France.
"La première chose à dire c’est que, comparer ce produit qu’est la Kings League au foot à onze, c’est incohérent. Parce que le but n’est pas là. Encore une fois, moi-même l’année dernière j’avais été critique sans savoir et sans observer mais juste par rapport aux mots de Gérard Piqué", a rappelé Jérôme Rothen dans son émission sur RMC. "Une fois que tu t’intéresses un peu à ce produit-là, en effet tu te dis qu’à travers du football, parce que ça reste du football à 7, les règles du foot c’est de marquer un but de plus que l’adversaire pour gagner le match. Mais une fois que tu as dit ça, tu te rends à l’intérieur de cette Kings League quand tu t’y intéresses et c’est désormais mon cas, il y a des passionnés de football. Il y a des amateurs de football à onze qui peuvent s’éclater dans ce format-là."
Et de raconter son ressenti de l'événement organisé à Villepinte devant un parterre de joueurs ou d'anciens joueurs: "Dimanche j’ai passé une après-midi pour le début du championnat en France et quand on me dit que Gérard Piqué a cassé la Coupe Davis, là il n’a pas voulu révolutionner le football à onze. Pas du tout! C’est une compétition qui peut totalement être en parallèle du football à onze. Et il faut le prendre comme ça. La réalité est là, dimanche tous les acteurs qui étaient là et pas seulement les amateurs ou les influenceurs, il y avait des anciens footeux pros avec des puta** de carrière. Et ils se sont pris au jeu. Vous avez vu comment Jules Koundé a réagi avec son équipe. Il y avait Djibril Cissé, il y avait Adil Rami, Samir Nasri et Jérémy Ménez. Moi j’y étais avec mon équipe et franchement, on s’est régalé. Il faut juste s’adapter à cette formule-là."