
Le Graët en a toujours rêvé

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Rien de tel qu’un jet privé pour partir en campagne ! Noël le Graët sait se donner les moyens de ses ambitions. Son but, depuis qu’il a annoncé sa candidature fin mai, était de rencontrer la plupart des 22 présidents de ligue régionale. Il y est finalement parvenu, au prix d’un grand écart qui symbolise à merveille le personnage et son programme : « Mettre l’économie au service du football amateur ».
Ce chef d’entreprise prospère – il est à la tête du groupe agroalimentaire Le Graët, 163 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010 – n’a pas de problème à parler d’argent, ni même à user du vocabulaire de l’entreprise pour évoquer la FFF. Il en a même fait l’un de ses arguments de campagne. Pour lui, la FFF, forte de ses 200 millions d’euros de chiffre d’affaires, est « une sacrée entreprise ». Au sein d’une institution qu’il juge anachronique, il entend bien incarner la modernité et porter un vent de réformes salvatrices. « Quand on me posera une question, je ne répondrai pas : ‘Je ne suis pas au courant’ », lâche-t-il par exemple à destination de Fernand Duchaussoy, dont il fustige entre autres la gestion de la crise des quotas.
Un positionnement essentiellement tactique. Car dans les faits, Noël Le Graët est de la vieille école. Il y a vingt ans, en 1991, il était élu à la tête de la Ligue nationale de football, devenue entre temps Ligue de football professionnel, poste qu’il a quitté en 2000. Cinq ans plus tard, il était élu vice-président de la FFF. Entre temps, cet homme de mandats est devenu président de l’En Avant Guingamp (2002), ville dont il a été le maire PS de 1995 à 2008. Le monde du foot, Noël Le Graët connait.
Mais ce côté « politique » ne lui a finalement pas joué de mauvais tour. Il lui a, au contraire, permis de compter de solides soutiens dans sa liste, comme Jacques Rousselot, le président de Nancy, ou Alexandre Lacombe, président de Sochaux. Deux hommes avec qui il a dîné vendredi soir, en attendant le verdict du week-end. Pari gagné.
Son programme :
- Réformer et réhabiliter la DTN, par l’intermédiaire de Joël Muller
- Mettre en place une politique forte et déterministe
- Accroître la transparence au sein de la fédération et dans les prises de décision
- Mettre l’économie au service du football amateur