Le Graët : « La sécurité, ce n’est jamais gagné »

Noël Le Graët à Furiani - -
Monsieur Le Graët, pourquoi avoir fait le déplacement jusqu’à Bastia ?
C’était naturel de venir revoir le collectif des victimes. Depuis vendredi, il y a des manifestations avec un tournoi de jeunes de 10-11 ans qui était magnifique. Et puis, c’était très émouvant de se retrouver ce matin (samedi) avec les élus, les responsables du football et surtout le collectif. C’était un moment important, nécessaire. Il était logique qu’aucune équipe ne joue aujourd’hui pour rendre hommage à ce qu’il s’est passé à Furiani.
Tous les Corses ont été traumatisés par cette tragédie…
Je crois que c’est un problème national, ce n’est pas seulement un problème corse. Il aurait pu se produire ailleurs, cet accident. Il y a 20 ans, c’était une période insouciante dans l’organisation sportive ou associative de haut niveau. Chaque fois qu’il y avait beaucoup de spectateurs, les risques étaient énormes. Toute la population française a été attristée et a dû en tirer les conséquences. Ça a donné à tout le monde la volonté d’être attentifs. La sécurité, ce n’est jamais gagné. On croit bien faire, on croit que nos tribunes sont parfaites mais les mouvements de foule sont toujours difficiles à contrôler. Furiani, c’est un rappel au bon sens. Il faut toujours faire très attention.
Les leçons de ce drame ont-elles été tirées selon vous ?
Bien sûr. Aussi bien l’Etat, les collectivités, les clubs, les fédérations ont sûrement été plus attentifs ces dernières années. Il y a 20 ans, la France ou l’Europe prenait des risques insensés. On a connu la malheureuse époque où les gradins supplémentaires, métalliques ou en bois, existaient dans tous les pays d’Europe. Les tribunes en dur, c’est relativement nouveau. La sécurité, on ne peut pas dire que c’est nouveau mais enfin aujourd’hui, elle est davantage prise en compte. La France du football et la carte des stades ont énormément progressé.
Allez-vous accéder à la demande des victimes de ne plus jamais jouer le 5 mai ?
J’ai mis en place un comité de suivi présidé par Jacques Vendroux, avec le collectif qui sera très écouté, quelques responsables du football pro et du foot amateur. Ils se reverront en juillet puis en septembre. Ils feront des propositions à la Fédération et on verra.