Le Graët veut « en finir avec la génération 98 »

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Malgré les sourires de façade, moult démentis et un communiqué lapidaire entérinant diplomatiquement des positions opposées sur la date du renouvellement du contrat du sélectionneur (avant ou après l’Euro), le couple Blanc-Le Graët ne fonctionne pas. Depuis l’arrivée de ce dernier à la tête de la fédération le 18 juin dernier, les mois ont passé et la distance s’est accrue entre les deux hommes. Le Graët, qui n’a pas choisi Blanc, se plaint souvent de ne pas réussir à joindre le sélectionneur malgré ses deux portables. Il est trop souvent obligé de lui laisser des messages ou de passer par des membres du staff pour qu'il soit rappelé. Voire par son agent Jean-Pierre Bernès. Chef d'entreprise, le Breton n'aime pas ce mode de fonctionnement, d'autant que Laurent Blanc n'est pas souvent à Paris… Or, pour Le Graët, la réussite des Bleus passe obligatoirement par une relation forte entre son sélectionneur et le président.
A cette communication difficile s’ajoutent des oppositions d’ordre structurel déjà évoquées par RMC Sport. Le Graët juge ainsi inutile le staff pléthorique des Bleus et tique lorsqu’on lui parle du coût des interventions de Fabien Barthez. Par ailleurs, il goûte fort peu le dernier mélange des genres entretenu par Blanc entre sport et business. En cause : la prestation du coach auprès du Crédit Agricole pour son opération « L’Equipe de tous les footballs ». Une pige qui rapporterait plus de 300 000 euros au sélectionneur. Plus que la collaboration entre Blanc et la célèbre banque – également sponsor historique de la FFF- c’est le montant de l’opération qui a interpellé en haut lieu comme à la base.
Plus généralement, le président de la FFF ne supporte plus les sorties médiatiques d’anciens coéquipiers de Blanc. Une déclaration de Boghossian sur Cfoot, le 6 décembre dernier, a notamment mis le feu aux poudres. L’adjoint avait déclaré qu’il fallait clarifier la situation du sélectionneur avant mars, car c’est à cette période que les clubs se mettent en chasse d’un nouveau coach. Boghossian avait ajouté que de nombreux clubs suivaient Blanc… On se souvient également du passage de Noël Le Graët à Canal, + dans le Canal Football Club du 22 janvier dernier, où il avait été violemment pris à partie par Christophe Dugarry. L’ancien attaquant des champions du monde 98 avait pris la défense de Blanc et clamé qu’il ne faisait plus confiance au président de la fédération. Selon nos informations, à peine sorti du plateau de la chaîne cryptée, Le Graët aurait envoyé un SMS à plusieurs de ses proches indiquant : « Il faut en finir avec la génération 98 ! »
Un grand nom avec… Smerecki ?
En décembre prochain, Noël Le Graët se présentera devant les urnes pour prolonger de quatre ans son mandat à la tête de fédération. Pour rallier les suffrages, il veut mettre en place un grand projet sportif pour les A, avec en ligne de mire l’Euro 2016 qui se déroulera en France, tout en assurant la qualification pour la Coupe du monde 2014. Sa stratégie ? Remettre l'équipe de France au centre de la DTN, réduire le staff à une quinzaine de personnes et installer un chef de délégation issu des rangs amateurs (un président de Ligue, par exemple). Elle écarterait une solution Deschamps, qui a ses partisans au sein de la FFF, mais qui est décidément trop liée au lobby France 98. Ce grand chantier a d’ailleurs été ouvert dès l’élection du Breton avec la nomination de Willy Sagnol à la tête des sélections (sauf les A et les féminines pour l'instant).
Pour succéder à Blanc, la première partie de l’idée préférée de Le Graët s'appellerait Francis Smerecki, avec lequel il a déjà travaillé à Guingamp. Il songe à l’associer à un entraîneur de renom. Les noms de Paul Le Guen et Arsène Wenger ont été évoqués, même si le coach du Sultanat d’Oman a déjà démenti tout contact à RMC Sport, suivi par celui des Gunners ce dimanche dans l’émission Téléfoot, sur TF1. Wenger a même apporté son soutien total à Laurent Blanc.
Alors, Smerecki ? Sérieusement ? Actuellement à la tête des U 18, Smerecki est membre de la DTN depuis 2004 et suit la génération (90 et 91) depuis plusieurs saisons. Avec eux, il a été finaliste de l’Euro des U17 en 2008, puis champion d’Europe des U19 en 2010 et demi-finaliste mondial (4ème) en 2011 en Colombie avec les U20. Une génération emmenée par les Lacazette – Grenier – Kakuta ou autre Fofana qui auront 25-26 ans en 2016. Pour le Graët, cela signerait la fin de la parenthèse « bling-bling »…