
Le témoignage traumatisant de Patrice Evra, victime de viols quand il était enfant
Patrice Evra était sur le plateau de BFMTV ce jeudi matin pour présenter son autobiographie "I love this game", qui sort ce jeudi. Il y révèle avoir été victime de viols par l'ancien principal de son collège qui lui avait proposé de venir dormir chez lui trois nuits par semaine pour éviter des trajets au jeune collégien.
"C’était parfait, je n'avais plus besoin de prendre mon train à 5h du mat', il me faisait à manger, je pouvais jouer à la Super Nintendo, raconte-t-il. Mais malheureuement tous les soirs, c’était un cauchemar, une bagarre. Margaux (sa femme) a été très importante parce qu’elle a réssusi à balayer cette toxique masculinité. L'éducation de mon père, c'était 'si tu pleures, c'est un signe de faiblesse'. J'ai effacé toutes mes émotions. Même quelques fois, quand je gagnais des trophées, je faisais semblant d'être heureux parce que j'avais bloqué toutes mes émotions et je ne pouvais communiquer avec personne."
"Je me suis senti comme un lâche"
Un traumatisme et un mutisme qui l'ont poussé à démentir les agissements de ce principal auprès des policiers plusieurs années plus tard. "On a honte de soi, on n’a pas envie d’en parler, poursuit-il. A partir de ce moment, quand j’ai raccroché le téléphone, j’ai grandi avec ce poids pendant toute ma vie. Quand les gens me disaient: 'Pat, t'es un mec bien', je me suis senti comme un lâche parce que j'avais abandonné plusieurs enfants, plusieurs personnes qui avaient été dans la même situation. Une fois, j'ai parlé devant 800 personnes en Angleterre et une femme a fondu en larmes en me disant: 'à 9 ans, je me suis faite violer par mon frère et je n'en ai jamais parlé à mon père, ni à ma mère'. Je donne de l'espoir à beaucoup de personnes."
"C'est facile de dire 'il faut parler', poursuit-il. Il faut être prêt. Quand on me dit 'bravo pour ton courage', non, ce n'est pas une question de courage. Ce n'est pas parce que ces personnes ne parlent pas qu'elles ne sont pas courageuses. C'est tellement difficile qu'on a tellement honte et on veut l'enterrer."