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Di Meco : "Ne commençons pas à dire que Zidane est le meilleur entraîneur du monde"

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S’il reconnait le mérite de Zinedine Zidane dans le succès renversant du Real Madrid sur la pelouse du Barça (2-1) samedi soir, Eric Di Meco invite à la retenue. Pour le membre de la Dream Team RMC Sport, il est encore trop tôt pour juger l’étendue de ses qualités d’entraîneur.

« Cette victoire du Real à Barcelone (2-1) est super pour Zizou. Il s’offre des lettres de noblesse, voire une paix sociale pendant quelque temps. Après, commencer à dire au bout de trois semaines que c’est un grand tacticien, je dis attention. Pour moi, c’est plus Luis Enrique qui perd ce match. Quand tu maîtrises comme c’était le cas du Barça et que tu sors Rakitić pour faire entrer Arda Turan, qui va jouer un cran plus haut, il faut m’expliquer. C’est à partir de ce moment-là que les Barcelonais perdent le milieu de terrain et se font manger par le Real.

Après, c’est vrai que Zizou fait un bon changement en remplaçant Benzema, qui venait de marquer et que beaucoup auraient laissé sur le terrain. Jesé va vite il a mis un bordel pas possible. C’est un changement qui lui donne raison puisque les Madrilènes gagnent le match derrière. Mais ne commençons pas, comme quand un joueur réussit trois dribbles et trois passes, à dire que c’est le meilleur du monde ou un grand tacticien. On ne le sait pas encore ! Je n’aime pas les enflammades. Quand on regarde l’équipe alignée par Zidane, où sont les changements tactiques ou de joueurs par rapport à ce que faisait Benitez ?

« La vraie force de Zidane, c’est de fédérer »

Qu’est-ce qui est dur dans un vestiaire comme celui du Real Madrid ? C’est le social. On dit que Carlo Ancelotti est le meilleur entraîneur du monde parce que les joueurs se défoncent pour lui. C’est ce que Benitez n’a jamais réussi à avoir et ce que Mourinho avait perdu au bout d’un an parce qu’il s’était mis le vestiaire à dos. La vraie force de Zidane, c’est de fédérer derrière lui. Puis les résultats vont lui apporter de la crédibilité. Mais Mourinho est devenu un grand entraîneur quand il a commencé à gagner des titres avec Porto. On n’a pas crié au génie au bout d’un match. »

Antoine Arlot Journaliste RMC Sport