Insultes racistes contre Vinicius: le Christ Rédempteur éteint en soutien au joueur du Real

Victime d'insultes racistes lors de la rencontre entre Valence et le Real Madrid ce dimanche (défaite 1-0 du Real), Vinicius a depuis reçu de nombreux soutiens, dont celui de nombreux athlètes comme Mbappé, Neymar, Rio Ferdinand ou Ronaldo Nazario. L'attaquant de la Seleçao a aussi pu compter sur un soutien précieux du Brésil, où le Christ Rédempteur a été éteint ce lundi soir pour le soutenir dans sa lutte contre le racisme.
"Une action de solidarité qui me touche"
A Rio de Janeiro, la célèbre statue du Christ Rédempteur a éteint ses lumières pendant une heure lundi soir "comme symbole de la lutte collective contre le racisme et en solidarité avec le joueur et tous ceux qui souffrent de préjugés dans le monde". Cette action est le fruit d'une coopération entre le Centre Sport et Foi du sanctuaire archidiocésain du Christ Rédempteur, la Confédération brésilienne de football et l'Observatoire de la discrimination raciale dans le football.
Un geste qui a ému Vinicius sur les réseaux sociaux, qui a relayé la photo du Christ Rédempteur non-éclairé en ajoutant comme légende: "Noir et imposant. Le Christ Rédempteur était ainsi. Une action de solidarité qui me touche. Mais je veux surtout inspirer et mettre en lumière notre lutte. Je suis très reconnaissant pour tout l'amour et le soutien que j'ai reçus ces derniers mois. Tant au Brésil que dans le monde entier."
Beaucoup de soutiens au Brésil
"Je sais exactement qui est qui. Comptez sur moi, car les bons sont la majorité et je n'abandonnerai pas. J'ai un but dans la vie et si je dois souffrir de plus en plus pour que les générations futures ne vivent pas des situations similaires, je suis prêt et préparé", a déclaré l'attaquant madrilène.
Au Brésil, Vinicius a été particulièrement soutenu par les hautes sphères, le président de la fédération, Ednaldo Rodrigues, ayant assuré le soir-même du match que Vinicius avait "l'amour de tous les Brésiliens". Le gouvernement lui-même, dans un communiqué, a répudié "dans les termes les plus forts" les insultes racistes que la star brésilienne "a subies à plusieurs reprises en Espagne" et a exigé que le gouvernement et les autorités du football espagnoles, ainsi que la FIFA, prennent des mesures "efficaces".
Lula au soutien de Vinicius
Dans une déclaration officielle publiée par le ministère des affaires étrangères, le gouvernement de Lula a dit "regretter profondément que, jusqu'à présent, aucune mesure efficace n'ait été prise pour prévenir et éviter la répétition de ces actes de racisme".
Ces événements ont même été commentés par le président brésilien lui-même lundi, dans des déclarations aux journalistes en marge du sommet du G7 dans la ville japonaise d'Hiroshima. "Il n'est pas juste qu'un pauvre jeune homme qui a triomphé dans la vie et qui est en train de devenir l'un des meilleurs footballeurs" subisse ce type d'attaque, a déclaré Lula, qui a souligné que "nous ne pouvons pas permettre que le fascisme et le racisme s'emparent des stades de football".
Une menace de l'utilisation du principe d'extraterritorialité
Ce mardi matin, Flávio Dino, ministre brésilien de la justice, a annoncé que le gouvernement brésilien envisageait d'adopter le principe d'extraterritorialité pour les attaques racistes subies par Vinícius dans le football espagnol. "Nous étudions la possibilité d'appliquer le principe dit d'extraterritorialité. Le code pénal prévoit que, dans certaines situations exceptionnelles, il est possible d'appliquer la loi brésilienne dans le cas de crimes contre des Brésiliens, même à l'étranger", a expliqué M. Dino à la presse brésilienne.
Le ministre de la justice lui-même a expliqué sur son compte Twitter en quoi consiste le principe d'extraterritorialité au Brésil. "Le principe d'extraterritorialité figure dans le code pénal, à la demande du ministre de la justice. Il s'agit d'un recours extrême en cas de crime contre des Brésiliens, qui peut être utile en cas d'inaction des autorités initialement compétentes. Peut servir de réponse à une agression injuste contre un compatriote.
"La question de l'extraterritorialité est encore en cours d'analyse et dépend d'un certain nombre de facteurs. Je rappelle simplement qu'elle figure dans le code pénal, car certains s'interrogent sur le fait que je l'ai mentionnée comme un recours extrême. Je pense qu'il est utile que tout le monde connaisse l'existence de cette protection des droits des Brésiliens. D'ailleurs, le principe existe aussi en Espagne et dans d'autres pays."